Russie

La justice désigne comme "extrémistes" les organisations de Navalny

  • Publié le 10 juin 2021 à 00:30
  • Actualisé le 10 juin 2021 à 05:51

La justice russe a désigné mercredi comme "extrémistes" les organisations de l'opposant emprisonné Alexeï Navalny, une mesure qui permet leur liquidation et une répression accrue de ses partisans à l'approche des législatives de septembre.

L'opposant a aussitôt fait savoir sur Instagram qu'il "ne reculera pas". "Il a été reconnu que ces organisations non seulement diffusaient volontairement des informations incitant à la haine et à l'hostilité envers les représentants du pouvoir, mais commettaient également des crimes et délits extrémistes", a déclaré aux journalistes un représentant du Parquet, Alexeï Jafiarov, après l'annonce de la décision.

Ce jugement vise notamment le Fonds de lutte contre la corruption (FBK), connu pour ses enquêtes retentissantes sur le train de vie et les malversations des élites russes, et les bureaux régionaux de M. Navalny, qui s'occupent d'organiser les manifestations et des campagnes électorales. Commencée dans la matinée, l'audience de mercredi a duré plus de 12 heures, selon les avocats de l'équipe Komanda 29, qui défendait notamment le FBK et qui a annoncé son intention de faire appel de la décision.

Les avocats ont dénoncé dans un communiqué "un procès à huis clos avec certains documents classés +secrets+". "Lors de la dernière audience, toutes les requêtes de la défense ont été rejetées et aucune preuve suffisante de culpabilité n'a été présentée", ont-ils estimé. Le Parquet a salué, lui, un jugement "légal et justifié".

L'issue de cette procédure laissait peu de doutes, le réseau de bureaux régionaux de M. Navalny ayant déjà été classé fin avril dans la liste des organisations "extrémistes" du service de surveillance financière. En conséquence, il avait procédé à son auto-dissolution pour éviter des poursuites à ses membres. La justice a ordonné mercredi la liquidation des organisaions restantes, dont le FSK. Les collaborateurs de formations "extrémistes" risquent en Russie de lourdes peines de prison.

En outre, le président Vladimir Poutine a promulgué une loi la semaine dernière interdisant aux collaborateurs d'organisations "extrémistes" de participer aux élections, alors que des législatives sont prévues en septembre. Ces derniers mois, la répression s'est accentuée contre l'équipe de M. Navalny, poussant plusieurs de ses cadres à l'exil, mais aussi contre des médias indépendants et d'autres membres de l'opposition.

Alexeï Navalny purge lui une peine de deux ans et demi de prison pour une accusation de fraude qu'il juge politique.

AFP

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