Tennis

Roland-Garros: Djokovic pour parachever son chef d'oeuvre

  • Publié le 13 juin 2021 à 10:40
  • Actualisé le 13 juin 2021 à 11:29

Après avoir destitué le roi Rafael Nadal, Novak Djokovic peut-il laisser échapper son 19e titre du Grand Chelem, dimanche à Roland-Garros (15h00), face à Stefanos Tsitsipas qui accède pour la première fois de sa carrière à une finale d'un Majeur ?<br>Il y aura d'un côté du filet, Djokovic avec ses 18 titres du Grand Chelem, dont un Roland-Garros en 2016; de l'autre, Tsitsipas, trois demi-finales majeures perdues jusque-là, la dernière en Australie en février.

D'un côté, 82 titres sur le circuit dont 36 Masters 1000, de l'autre 7 titres. D'un côté la perspective de se rapprocher à une longueur du record de 20 trophées majeurs codétenu par Nadal et Roger Federer, de l'autre le rêve d'un premier sacre en Grand Chelem, quelques semaines après un premier titre en Masters 1000 (Monte-Carlo).

Sans compter que Djokovic peut devenir le premier joueur de l'ère Open (depuis 1968), le troisième de l'histoire après Roy Emerson et Rod Laver, à remporter au moins deux fois chacun des quatre tournois majeurs. Mais depuis le début de la saison, Tsitsipas est le joueur ayant remporté le plus de matchs (39), y compris sur terre battue (22). Il est également leader de la Race, le classement sur la saison.

L'an dernier, le Grec avait pris deux sets à Djokovic en demi-finales à Paris, alors le N.1 mondial s'attend "à encore un match difficile". Mais au vu des demi-finales, on serait quand même tenté de lui donner un net avantage, tant son niveau de jeu a été élevé, sa volonté implacable. Surtout que de son côté, le Grec (5e) a affiché une telle émotion d'atteindre cette finale majeure tant attendue, qu'on pourrait craindre qu'il n'ait épuisé son capital mental.

- En pleurs -

En pleurs sur le court, il avait a eu du mal à décrire ses sentiments après sa victoire en cinq sets face à Alexander Zverev (6e). "C'est parce que j'ai pensé au passé, a expliqué plus tard le joueur de 22 ans. Roland-Garros est un tournoi historique. Je le regarde depuis que je suis petit, mon coach également. C'était son tournoi favori. J'étais avec lui. C'est un tournoi que le monde entier regarde. Et donc, les émotions qui m'ont submergées, c'était parce que j'étais dans cette position-là, enfin !"

A 34 ans, Djokovic a lui relevé ce que lui-même décrivait jusque-là comme "le plus grand défi" du tennis en battant Nadal à Roland-Garros, en quatre sets. Mais il était complètement lucide au moment d'en parler. "C'est certainement le meilleur match auquel j'ai participé à Roland-Garros, et dans le Top 3 de tous les matchs de ma carrière si l'on considère la qualité du tennis pratiqué, le fait que je jouais contre mon plus grand rival, sur le court où il a eu tellement de succès et où il est le joueur dominant depuis 15 ans ou plus, mais aussi en raison de l'atmosphère très électrique", a relevé Djokovic.

Pourtant, Tsitsipas en est arrivé au point où tout son travail, son abnégation à devenir toujours meilleur physiquement, tactiquement, techniquement, peuvent enfin éclater au grand jour.

- "Il est temps" -

"Il est temps pour moi de montrer que je suis capable de jouer contre Novak", a-t-il annoncé après sa demi-finale. "Je suis très content de moi, je pense que j'ai fait preuve d'une belle discipline jusque-là. Je suis monté en puissance et maintenant, je suis excité à l'idée de la finale. Je suis prêt à laisser ma peau sur le court", a prévenu le Grec au jeu flamboyant.

Physiquement, sa jeunesse peut lui donner un petit avantage en termes de récupération sur son aîné qui a joué un match d'une intensité historique pendant plus de quatre heures. "Ce n'est pas la première fois que je joue une demi-finale épique en Grand Chelem et que je dois revenir moins de 48 heures plus tard pour la finale. Mes facultés de récupération ont toujours été bonnes durant ma carrière", a cependant rappelé Djokovic.

"Je vais recharger mes batteries autant que je peux parce que je vais avoir besoin de beaucoup d'énergie" dimanche, a-t-il toutefois reconnu, tout en lançant une première flèche psychologique à son adversaire. "C'est la première fois que Tsitsipas est en finale de Grand Chelem, je crois, a relevé Nole. Pour lui, c'est une immense réussite... mais je suis certain qu'il ne veut pas s'arrêter là".

AFP

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