Etats-Unis

Les réseaux sociaux "tuent" en laissant circuler la désinformation sur les vaccins, selon Biden

  • Publié le 17 juillet 2021 à 00:31
  • Actualisé le 17 juillet 2021 à 07:20

Le président américain Joe Biden a accusé vendredi les grands opérateurs de réseaux sociaux de "tuer des gens" en laissant circuler les fausses informations sur les vaccins, au moment où les Etats-Unis tâchent de relancer une campagne de vaccination qui patine.

"Ils tuent des gens. La seule pandémie que nous avons touche des personnes qui ne sont pas vaccinées. Ils tuent des gens", a-t-il répondu à une question sur ce qu'était son message à destination de groupes tels que Facebook, alors qu'il s'apprêtait à quitter la Maison Blanche en hélicoptère.

"Le message qui nous parvient est clair: on commence à assister à une pandémie des non vaccinés", a lancé vendredi Rochelle Walensky, la directrice des Centres de prévention et de contrôle des maladies (CDC), la principale agence fédérale de santé publique, lors d'une conférence de presse.

Au cours des sept derniers jours, les Etats-Unis ont recensé quotidiennement 27.800 nouveaux cas en moyenne -- en hausse de 64% par rapport à la semaine précédente --, 2.890 hospitalisations (+36%) et 223 morts (+38%).

"Les personnes non vacccinées représentent quasiment l'intégralité des hospitalisations et des décès", a relevé Jeff Zients, le coordinateur de la réponse à la pandémie à la Maison Blanche.

Cette recrudescence de la maladie est alimentée par le variant Delta, qui représente désormais plus de 80% des nouveaux cas, selon le site spécialisé cov-spectrum.

Les vaccins actuellement disponibles aux Etats-Unis, de Pfizer, Moderna et Johnson & Johnson, restent très efficaces pour s'en protéger, mais la campagne de vaccination a beaucoup ralenti ces dernières semaines dans le pays. L'objectif fixé par Joe Biden que 70% des adultes aient reçu au moins une dose du vaccin au 4 juillet, le jour de la fête nationale, n'a pas été atteint. Ce taux plafonne 12 jours plus tard à 68%.

- Facebook visé -

Face à cette campagne qui s'enlise, la Maison Blanche a nettement durci le ton cette semaine contre les grands groupes technologiques, leur demandant de lutter davantage contre les fausses informations à propos des vaccins.

La désinformation "coûte des vies", a dit vendredi Vivek Murthy, le médecin en chef des Etats-Unis. "Les groupes technologiques ont laissé la désinformation polluer notre environnement", a-t-il ajouté, en leur réclamant d'agir "rapidement et avec constance contre les plus grands diffuseurs" de fausses informations.

Jeudi, la porte-parole de l'administration Biden, Jen Psaki, avait visé plus particulièrement Facebook. "Il y a environ 12 personnes qui produisent 65% de la désinformation hostile aux vaccins sur les réseaux sociaux. Toutes restent actives sur Facebook, alors que certaines ont été bannies d'autres plate-formes", avait-elle dit.

La Maison Blanche n'a toutefois pas donné de précisions dans l'immédiat sur ces 12 personnes, ni sur la manière dont ce pointage avait été fait. "Facebook doit être plus rapide pour supprimer les messages dangereux et violant les règles, des messages qui enfreignent leurs règles persistent souvent pendant des jours. C'est trop long", avait dit Jen Psaki.

Le groupe de Mark Zuckerberg, en réponse à ces propos datant de jeudi, s'était défendu en affirmant avoir déjà retiré "plus de 18 millions d’exemplaires de désinformation sur le Covid" et "diffusé auprès de plus de 2 milliards de personnes des informations sûres sur le Covid-19 et les vaccins."

"Nous avons formé des partenariats avec des experts du gouvernement, les autorités sanitaires et des chercheurs pour agir de manière agressive contre la désinformation à propos du Covid-19 et des vaccins", avait également assuré Facebook.

AFP

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