Covid-19

L'Angleterre lève le masque, ombre sur les JO de Tokyo à J-4

  • Publié le 19 juillet 2021 à 02:57
  • Actualisé le 19 juillet 2021 à 07:02

"Jour de liberté": l'Angleterre se réveille lundi débarrassée de presque toutes les restrictions sanitaires en dépit d'une nouvelle flambée de contaminations, tandis qu'à Tokyo, les craintes d'un cluster de coronavirus au Village olympique se renforcent à J-4.

Ignorant les appels à revenir sur sa décision et à contre-courant de nombreux pays, le Premier ministre britannique Boris Johnson a confirmé la levée de quasi toutes les restrictions restantes en Angleterre lundi, se bornant à appeler ses compatriotes à faire preuve de "prudence". M. Johnson, lui-même actuellement à l'isolement suite à un contact avec une personne positive, fait ainsi fi du récent appel d'un groupe d'influents scientifiques internationaux qui estime que sa décision "risque de saper les efforts de contrôle de la pandémie non seulement au Royaume-Uni, mais également dans d'autres pays".

Depuis 00H00 lundi, les salles de spectacle et les stades peuvent donc rouvrir à pleine capacité, les discothèques accueillir du public et les clients accéder au bar dans les pubs. Le masque n'est plus obligatoire mais reste recommandé dans les transports et magasins. Il est toutefois exigé dans les transports en commun de Londres, a décidé le maire travailliste de la capitale Sadiq Khan.

A l'autre bout de la planète, à Tokyo, l'inquiétude grandit à une poignée de jours de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques. Trois personnes, dont deux sportifs, ont été testées positives au Village olympique, et aussitôt placées à l'isolement, ainsi que plusieurs autres personnes, considérées comme cas contact.

"Il est inévitable que nous ayons des cas", a admis dimanche Christophe Dubi, directeur des Jeux au sein du Comité international olympique (CIO), se montrant conscient des craintes d'une partie de la population japonaise.

Les résidents du Village sont "probablement la population la plus contrôlée au monde en ce moment", fait valoir de son côté Pierre Ducrey, directeur adjoint des JO au sein du CIO.

La quasi-totalité des épreuves des Jeux doivent se dérouler à huis clos et les dizaines de milliers de participants - des sportifs aux officiels, en passant par les journalistes venant de l'étranger - sont soumis à des restrictions draconiennes en raison des risques sanitaires.

- "Chantage" des anti-vaccins -

En Europe, où de nombreux pays voient leurs chiffres de contaminations repartir à la hausse en dépit des campagnes de vaccination, la colère gronde face aux restrictions sanitaires imposées par les autorités pour enrayer la propagation du variant Delta.

L'agence européenne chargée des maladies prévoit un fort rebond du nombre de cas de Covid dans les prochaines semaines, avec près de cinq fois plus de nouveaux cas d'ici au 1er août. Le nombre d'hospitalisations et de décès devrait toutefois augmenter moins vite, selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), grâce aux vaccins.

A Chypre, où un pass sanitaire doit entrer en vigueur mardi, une foule de quelque 5.000 personnes a bruyamment manifesté devant le palais présidentiel et une partie d'entre eux ont ensuite attaqué le siège d'une chaîne de télévision locale perçue comme opposée aux militants antivaccins et déjà ciblée dans le passé.

Le président chypriote Nico Anasasiades a déploré un "revers pour la démocratie" et assuré que le gouvernement ne "céderait pas aux menaces et au chantage" des manifestants.

En France, le gouvernement espère faire adopter définitivement cette semaine son projet d'extension du pass sanitaire. Le projet de loi, qui vise à relancer massivement la vaccination et d'éviter qu'une quatrième vague épidémique n'entraîne un retour de mesures de confinement ou de couvre-feu au moment où l'économie repart, prévoit aussi la vaccination obligatoire des soignants.

Confrontés à la perspective de ne pas pouvoir accéder aux trains ou aux bars s'ils n'ont pas de pass, de nombreux Français ont déjà réinvesti les vaccinodromes: un record de 879.597 injections a été atteint vendredi.

Mais si ces mesures sont soutenues par une grande majorité de la population, elles ont aussi leurs détracteurs: plus de 100.000 d'entre eux ont manifesté samedi dans plusieurs villes. Pour le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, ce mouvement est le fait d'une "frange capricieuse et défaitiste, très minoritaire".

- Hôpitaux débordés en Thaïlande -

Avec plus de 131.000 nouveaux cas quotidiens en moyenne ces sept derniers jours - un chiffre en augmentation de 41% sur une semaine, l'Europe fait à nouveau partie des régions du monde où le virus circule le plus, tant au niveau du nombre de contaminations que de la hausse hebdomadaire enregistrée.

Seule l'Asie enregistre actuellement davantage de nouveaux cas par jour (153.000), mais le virus y progresse moins rapidement (+20% sur une semaine). La Thaïlande notamment est confrontée à sa pire vague de Covid-19 depuis le début de la pandémie, avec des hôpitaux débordés, et une campagne vaccination jugée beaucoup trop lente. La police thaïlandaise a utilisé dimanche balles en caoutchouc et canons à eau à Bangkok pour disperser des manifestants dénonçant la gestion de la pandémie par le gouvernement.

Aux Etats-Unis, le médecin-chef Vivek Murthy s'est déclaré dimanche "profondément préoccupé" quant à la situation du Covid-19 dans le pays à l'automne. "Des millions de personnes ne sont toujours pas vaccinées dans ce pays", a-t-il déploré, évoquant les pics de contaminations dans les Etats du Sud, comme l'Arkansas ou le Missouri, où les réticences au vaccin sont particulièrement fortes.

AFP

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