Mesures sanitaires anti covid-19

Les transports s'adaptent au pass sanitaire

  • Publié le 6 août 2021 à 11:15
  • Actualisé le 6 août 2021 à 11:22

Surpris par l'annonce d'une obligation du pass sanitaire pour voyager, le secteur des transports de passagers longue distance - avions, trains et autocars - s'est organisé à la hâte pour pouvoir contrôler tout le monde à partir de lundi... avec des "gilets bleus" à la SNCF.

"Il y a une loi et on est là pour appliquer la loi. On sera prêts", disait récemment à l'AFP le patron de la SNCF, Jean-Pierre Farandou. Son lieutenant Christophe Fanichet, le PDG de SNCF Voyageurs, évoque "un véritable défi opérationnel" pour mettre en place en quatre semaines - depuis l'annonce d'Emmanuel Macron le 12 juillet - toute la procédure permettant de contrôler 300.000 à 400.000 voyageurs par jour au coeur de l'été.

"On ne pourra pas faire des contrôles systématiques", concède-t-il. Mais les passagers sont prévenus: des agents seront susceptibles de vérifier leur pass au départ, pendant le trajet ou à l'arrivée.

La SNCF prévoit un gros effort sur l'information, avec des messages systématiques aux passagers, des annonces sonores, des stands dans les grandes gares et éventuellement des barnums de pharmacies amies pour des tests de dernière minute. Avec la nouvelle trinité du voyage en TGV et Intercités: "un billet, un masque, un pass sanitaire". "On complète les gilets rouges (les volontaires qui guident les voyageurs, ndlr) par des gilets bleus pour le pass sanitaire", relève M. Fanichet.

Les pass seront vérifiés par des agents d'escale, contrôleurs, équipes de sûreté ou volontaires de l'information, éventuellement appuyés par les forces de l'ordre. Tous auront des chasubles ou des brassards bleus.

La SNCF va aussi expérimenter des contrôles avant l'embarquement: les voyageurs auront alors un bracelet à usage unique - bleu - qui leur permettra d'accéder au quai. "Comme dans les festivals."

- "Inciter à la vaccination" -

"L'objectif pour nous, c'est que les voyageurs distinguent bien ce qui relève du billet de ce qui relève du pass sanitaire, de façon à ce que ce soit le plus serein possible", note le responsable, préférant rester discret sur les surcoûts pour le groupe public. Les billets seront échangés ou remboursés sans frais au cas où un passager n'aurait pas de pass valide à l'embarquement. En cas de contrôle à bord ou à l'arrivée sans le précieux sésame, il risque une amende de 135 euros.

Du côté des autocars, FlixBus et BlaBlaCar entendent faire contrôler le pass sanitaire par le chauffeur à l'embarquement, en même temps que le billet. "On a procédé à des recrutements d'agents en gare pour soutenir les conducteurs en période de grosse affluence, et les aider à fluidifier les contrôles", précise une porte-parole de FlixBus. "Bien que cette mesure soit contraignante d'un point de vue opérationnel, nous l'accueillons positivement car cela va permettre à nos passagers de voyager encore plus sereinement cet été", relève Nicolas Brusson, directeur général de BlaBlaCar.

Et si le pass sanitaire n'est pas obligatoire pour le covoiturage, la plateforme promet "dans quelques semaines" une fonctionnalité qui permettra à ses utilisateurs d'indiquer s'ils acceptent ou pas de présenter le fameux sésame au départ, "afin de rassurer les personnes qui veulent voyager avec eux".

La mise en oeuvre du pass sanitaire aura moins d'impact pour le secteur aérien: les compagnies contrôlaient déjà les documents pour les vols internationaux ainsi que pour la Corse et l'Outre-Mer.

Chez Air France, on ne s'attend pas à un allongement des temps d'embarquement, d'autant que la compagnie a mis en place un processus de validation en amont des documents sanitaires des passagers. Ce système, baptisé "Ready-To-Fly", utilisé notamment vers la Corse, l'Outre-Mer et la Grèce, a déjà été adopté par un quart des passagers. Il a vocation à se généraliser. "La logique du pass sanitaire (...), c'est préserver la liberté de déplacement et inciter à la vaccination", a expliqué le ministre des Transports Jean-Baptiste Djebbari, jeudi sur Franceinfo.

Le protocole sanitaire en place depuis mai 2020 a fait ses preuves, a-t-il souligné. "Et ça passe évidemment par le respect du port du masque."

AFP

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