Soutient situation de crise sanitaire

Covid-19: l'armée envoie de l'oxygène médical aux Antilles

  • Publié le 16 août 2021 à 20:19
  • Actualisé le 16 août 2021 à 21:05

L'acheminement de plus de 100 tonnes d'oxygène médical en Martinique doit permettre de prévenir tout risque de pénurie dans une île qui connaît, comme sa voisine la Guadeloupe, une explosion de cas du variant Delta du Covid-19. Florence Parly, ministre des Armées, a annoncé lundi un premier voyage du navire Dumont d'Urville de la Marine nationale pour livrer de l'oxygène aux Antilles, frappées de plein fouet par la quatrième vague de l'épidémie. Parti le 15 août depuis la Guyane, il "devrait accoster à Fort-de-France le 19 août pour mettre ces stocks d'oxygène à la disposition de l'Agence régionale de santé", indique son communiqué.


Cette livraison répond à une demande de concours exprimée par la préfecture de la zone de défense et de sécurité Antilles, selon leministère des Armées. Si la Martinique ne connaît pas aujourd'hui de pénurie d'oxygène, il s'agit de prévenir d'éventuelles tensions, a précisé le ministère des Outre-mer.

"Nous prévoyons plusieurs rotations afin de poursuivre ce flux d'approvisionnement en oxygène depuis la Guyane vers les Antilles", a précisé la ministre sur France Info. Cet approvisionnement doit également concerner la Guadeloupe, selon l'Agence régionale de Santé locale.

En attendant, "les établissements et les fournisseurs affirment maîtriser la situation à ce jour", a écrit l'ARS de Guadeloupe dans un communiqué envoyé vendredi soir. Même si "la consommation en oxygène a très significativement augmenté (...) les consommations sont suivies quotidiennement" et les "fournisseurs ont renforcé leur approvisionnement en oxygène gazeux et liquide".

De plus, dans les établissements hospitaliers, saturés, la réorganisation des services s'effectue en tenant compte de "la capacité maximale des flux d'oxygène", évaluée pour chaque établissement, selon la même source.

"La totalité des capacités de production d'oxygène de notre unité de séparation de gaz de l'air située en Martinique est à présent dédiée à la production d’oxygène médical. A ce jour, les quantités d'oxygène médical livrées ont été multipliées par 8 en Martinique et par 6 en Guadeloupe", indiqué le groupe Air Liquide, un des principaux fournisseurs d'oxygène médical au monde, sollicité par l'AFP.

- "Production suffisante" -

Le groupe qui a mis à disposition de l'armée "des iso-conteneurs cryogéniques pour le transport d'oxygène liquide depuis (son) site de production à Kourou (...) dispose de capacités de production suffisantes dans la zone Guyane Antilles pour répondre à la demande", notamment grâce à l'appui des moyens de production d'Air Liquide Trinidad et d'Air Liquide Spatial en Guyane, assure-t-il.

Selon l'ARS, la situation est cependant un peu plus compliquée hors de l'hôpital: "dix prestataires sont autorisés en ville" pour l'oxygène médical, délivré à domicile à partir de concentrateurs d'oxygène, "c'est à ce niveau que des tensions existent étant donnée l'augmentation brutale de la demande", explique le communiqué de l'ARS.

Il y a une semaine, une enquête effectuée par l'ARS (60% de réponse) a permis "d'estimer le parc initial de concentrateurs à environ 610 unités". "En totalisant les commandes en cours annoncées par les prestataires", qui sont interrogés "quotidiennement", environ "134 concentrateurs sont en cours de commande ; 40 concentrateurs complémentaires de renfort ont été identifiés" et doivent arriver dans les "prochains jours".

L'ARS prévient également: "Si les patients ne peuvent pas bénéficier d'oxygène à domicile, ils seront hospitalisés en médecine en attendant". En Martinique, l'armée française poursuit également "son engagement dans le cadre de l'opération Résilience aux Antilles" avec l'installation d'un module militaire de réanimation qui offre désormais une capacité de 16 lits supplémentaires au CHU de Fort-de-France. L'objectif est "d'atteindre les 20 lits opérationnels dans les prochaines heures", ajoute le texte.

En fin de semaine dernière, le taux d'incidence était de plus de 2.015 cas pour 100.000 personnes en Guadeloupe, près de 1.200 pour la Martinique.

AFP

guest
0 Commentaires