Rentrée politique

Covid, emploi, sécurité: l'exécutif s'affiche à la tâche pour "200 jours"

  • Publié le 8 septembre 2021 à 18:35
  • Actualisé le 8 septembre 2021 à 19:30

A 200 jours de la présidentielle, l'exécutif a tenu mercredi à s'afficher à la tâche en égrenant, par la voix de Jean Castex, ses chantiers prioritaires, de la lutte contre le Covid à l'emploi en passant par un grand plan d'investissements - mais pas les retraites.

"200 jours nous séparent des prochaines échéances démocratiques, 200 jours pour agir jusqu'au bout", a martelé le Premier ministre à l'issue d'un séminaire gouvernemental à l'Elysée, sous l'égide d'Emmanuel Macron.

Voulant prévenir les procès en immobilisme alors que s'amorce la campagne de réélection de M. Macron, l'exécutif a fait l'inventaire de ses travaux en cours, dont la réforme des retraites, serpent de mer du quinquennat, ne fait pas partie. "Les conditions", à savoir la pandémie sous contrôle et une reprise économique solide, "ne sont toujours pas réunies", a fait valoir M. Castex.

Celui-ci a dégagé deux axes majeurs pour les sept prochains mois: "Prendre les mesures nécessaires encore et toujours pour nous protéger contre toute résurgence possible du risque épidémique; consolider et amplifier la reprise économique au service de l'emploi et du développement de notre potentiel productif".

Sur le volet sanitaire, la poursuite de la campagne de vaccination occupe une place prépondérante: "Nous ne sommes pas au bout du chemin", a insisté M. Castex, même si "88% de la population en âge de se faire vacciner a reçu une première dose".

Le chef du gouvernement a rappelé qu'une "grande campagne de rappel vaccinal" était en préparation, en commençant par les plus de 65 ans. Les prochaines semaines seront également marquées par l'entrée en vigueur le 15 septembre de l'obligation vaccinale pour les soignants, ou encore la fin du remboursement des tests antigéniques ou PCR au 15 octobre.

Encouragé par la bonne tenue actuelle des indicateurs économiques, qui validerait la politique du "quoi qu'il en coûte" menée durant la crise du Covid, M. Castex a par ailleurs appelé à "amplifier cette dynamique" en visant 4% de croissance pour 2022.

Dans cette perspective, l'exécutif veut s'attaquer aux problématiques de recrutement dans certaines filières. Un "plan ambitieux d'investissement dans les compétences" sera aussi présenté d'ici fin septembre.

Pour les jeunes, le Premier ministre a rappelé qu'un revenu d'engagement pour les jeunes sans emploi ou sans formation était en cours d'élaboration et serait dévoilé "dans les prochaines semaines", consistant en un "accompagnement exigeant sur la base d'un contrat donnant-donnant et pour une durée limitée dans le temps".

- Retraites et dépendance remisées -

En parallèle, des négociations salariales ont été lancées dans certaines branches, comme l'hôtellerie - café - restauration, pour renforcer l'attractivité de ces métiers.

Parmi les autres réformes en cours, M. Castex a qualifié "d'indispensable" celle, controversée, sur l'assurance-chômage, qui sera progressivement appliquée "entre le 1er octobre et le 1er décembre".

"Un plan pour les travailleurs indépendants, dont l'objectif sera de faciliter la conduite de leurs activités et d'améliorer leur protection sociale", est également dans les tuyaux, tout comme "un nouveau dispositif d'assurance récolte" pour les agriculteurs faisant face aux "événements climatiques extrêmes".

Enfin, le plan d'investissements "France 2030", complément de l'actuel plan de relance et ciblé sur quelques "secteurs industriels et économiques d'avenir", sera présenté "au cours de la première quinzaine d'octobre", a déclaré M. Castex.

M. Castex a répertorié d'autres "chantiers engagés", en mettant l'accent sur les moyens accrus pour le régalien, entre le "Beauvau de la sécurité" qu'Emmanuel Macron conclura la semaine prochaine et les "Etats généraux de la justice" que le chef de l'Etat lancera "le mois prochain".

M. Castex a également donné rendez-vous en octobre pour le projet de loi de financement de la sécurité sociale qui permettra de renforcer le secteur de la dépendance, semblant enterrer au passage toute grande loi sur ce sujet d'ici la fin du mandat.

Enfin, l'agenda sera également marqué par le retour de la loi sur la décentralisation et la déconcentration (3DS), le 3e référendum sur l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie (12 décembre) et surtout la présidence française de l'Union européenne à partir du 1er janvier, qui devra tenir une bonne place dans la campagne de M. Macron.

 AFP

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