Cyclisme

Paris-Roubaix: Deignan, première reine de la "reine des classiques"

  • Publié le 2 octobre 2021 à 19:38
  • Actualisé le 3 octobre 2021 à 07:44

Une victoire pour l'histoire: la Britannique Elizabeth Deignan (Trek-Segafredao) a remporté samedi la première édition féminine de Paris-Roubaix après avoir attaqué à plus de 80 kilomètres de la ligne d'arrivée.

Un raid solitaire impressionnant qui a laissé les favorites néerlandaises sans réaction. Marianne Vos a pris la deuxième place à plus d'une minute, devant l'Italienne Elisa Longo Borghini, 3e.

Vos (34 ans) avait sans doute les jambes pour s'imposer, mais la triple championne du monde sur route et septuple champion du monde de cyclo-cross a tardé à contre-attaquer (à 20 km de l'arrivée), faisant ainsi le bonheur de Deignan qui s'est donc imposée en solitaire.

Cette dernière, championne du monde en 2015, signe un succès de prestige à 32 ans, elle qui avait déjà remporté Liège-Bastogne-Liège et le Tour des Flandres.

"C'est juste incroyable. Ce scénario n'était pas forcément prévu. En attaquant à 82 kilomètres de la ligne, je pensais être accompagnée. Finalement, j'ai dû faire le boulot seule", a expliqué, très émue, "Lizzie" Deignan.

Une fois la ligne passée, la plupart des concurrentes se sont laissées aller à l'émotion, fondant souvent en larmes. "On a été à la hauteur de ce premier Paris-Roubaix féminin", a estimé la Française Audrey Cordon Ragot, 8e et équipière de Deignan: "C'est énorme ! La fatigue se mélange à l'émotion. Et ce vélodrome bondé qui nous acclame. Que du bonheur! Que demander de plus?".

Les concurrentes n'auront été épargnées ni par les conditions météo (de la pluie en fin de parcours), ni par l'état des routes (29 kilomètres de pavés glissants sur une distance de 116 kilomètres).

Vent dans le dos en début d'épreuve, Deignan a attaqué avant les premiers secteurs pavés. Trop tôt, pensait-on. Mais il s'agissait de la meilleure tactique, tant les chutes ont été nombreuses parmi ses poursuivantes, nerveuses à l'approche des virages boueux de l'Enfer du Nord.

"J'ai poussé tant et plus. J'avais l'avantage, en étant seule, de pouvoir choisir mes trajectoires alors que j'entendais que, derrière moi, les filles accumulaient les chutes", a raconté la lauréate.

Dimanche, les conditions devraient être pire encore pour la 118e édition de la course messieurs. La pluie est annoncée, tout comme des rafales de vent à plus de 70 km/h. L'Enfer du Nord n'aura que rarement aussi bien porté son nom.

 AFP

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