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L1: premier bilan "positif" pour l'arbitrage, entre satisfecit et mea-culpa

  • Publié le 26 octobre 2021 à 20:41
  • Actualisé le 26 octobre 2021 à 21:34

Pédagogie, satisfaction et mea culpa: la Direction technique de l'arbitrage français (DTA) a dressé mardi un bilan "plutôt positif" du début de saison en Ligue 1, notamment sur l'usage de l'assistance vidéo (VAR), tout en reconnaissant une erreur lors du match PSG-Angers mi-octobre.

- VAR: 69% d'erreurs corrigées -

"La VAR, ça commence à me fatiguer cette histoire. On met des millions dans un truc, on ne sait même pas l'utiliser": à l'image du défenseur angevin Romain Thomas, très remonté après la rencontre entre le Paris Saint-Germain et Angers (2-1), les critiques ont plu ces dernières semaines sur l'assistance vidéo.

Mais l'arbitrage français fait valoir "un bilan plutôt positif dans l'ensemble". "Après la 11e journée, on est sur un ratio de 69% d'erreurs terrain qui ont été corrigées grâce à l'assistance vidéo", a détaillé mardi l'ancien arbitre et désormais directeur technique adjoint Stéphane Lannoy, lors d'une rencontre avec les médias. "C'est un ratio satisfaisant mais qui mérite encore d'être amélioré."

"Tout n'est pas parfait, nous n'avons jamais vendu l'assistance vidéo comme une solution miracle pour éviter toutes les injustices. Le sport est injustice", concède le patron de la DTA, Pascal Garibian. "En revanche, c'est indéniable, la saison dernière c'est près de 75% de décisions clairement erronées qui ont été corrigées. On est à moins 20% d'erreurs techniques", avance-t-il.

"Nous sommes sur la bonne voie, avec des arbitres qui prennent des décisions de plus en plus uniformes", estime de son côté l'ancien arbitre Laurent Duhamel.

- OM-PSG: le bon exemple -

L'arbitrage français s'est félicité des décisions prises notamment lors du classique OM-PSG (0-0) dimanche: deux buts refusés pour hors-jeu et l'exclusion d'Achraf Hakimi pour avoir annihilé une action de but, le tout après recours à la VAR.

"Les images prouvent de manière irréfutable qu'il y a un contact au niveau du bas du corps et à partir de là, faute, anéantissement d'une occasion nette de but et potentiel carton rouge", explique Garibian à propos de la décision d'exclure le défenseur latéral marocain.

- PSG-Angers: le mea culpa -

Mais la DTA a aussi fait son mea culpa sur le match PSG-Angers. En fin de rencontre, l'arbitre Bastien Dechepy avait sanctionné une main de l'Angevin Pierrick Capelle et sifflé un penalty, transformé par Kylian Mbappé, alors que l'attaquant parisien Mauro Icardi semblait faire faute au départ de l'action sur Romain Thomas.

La DTA a diffusé mardi aux médias les échanges entre l'arbitre central et les assistants vidéo au moment de l'action litigieuse. Trois points à vérifier sont alors énoncés: "potentiel hors-jeu, potentielle faute dans l'axe, potentielle main." Or, les vérifications dans le car de la VAR se concentrent sur la main de Capelle et sur le "hors-jeu à vérifier de Mbappé au départ de l'action".

"T'as vérifié l'APP ?" (Attacking possession phase, qui consiste à étudier tout le début de l'action, NDLR) demande l'arbitre central à l'arbitre assistant vidéo Jérémie Pignard. "C'est vérifié, il n'y a pas de hors-jeu" lui répond-on. La faute d'Icardi au tout départ de l'action a finalement été oubliée.

"La faute, le tirage de maillot sur le défenseur angevin, n'a pas été travaillée", reconnaît Lannoy. "Ils se sont retrouvés dans un effet tunnel", ajoute Garibian qui concède parfois un peu de "stress devant les écrans" et la nécessité pour les arbitres de travailler dans "la sérénité".

- Les arbitres pas sanctionnés si la VAR intervient -

"C'est une énorme bêtise d'imaginer que les arbitres sont évalués et sanctionnés si l'assistance vidéo intervient", souligne Pascal Garibian, qui démonte l'idée d'une éventuelle réticence des arbitres centraux à recourir à la VAR.

"Ils sont d'abord sanctionnés dans leur évaluation par rapport à l'erreur technique sur le terrain. Il n'y a qu'un cas où ils sont doublement impactés par l'assistance vidéo c'est si, devant les images, ils n'ont pas la lucidité d'admettre qu'ils se sont trompés et de corriger. L'année dernière, ça n'est arrivé que trois fois", estime Garibian.

- Pour la sonorisation des arbitres -

"Nous sommes tous, les arbitres, les dirigeants de l'arbitrage français, pour l'utilisation de ce son", assure Laurent Duhamel à propos de l'idée d'équiper les arbitres de micros, une idée portée par la Ligue de football professionnel (LFP) pour moderniser les retransmissions. "Mais il faut les accords des instances supérieures, l'Ifab (l'International Board, gardienne des lois du jeu) et la Fifa", pointe-t-il.

"Tout ce qui rend l'arbitrage humain, j'y suis totalement favorable", ajoute Stéphane Lannoy, qui avait porté un micro lors d'une expérimentation en finale de la Coupe de la Ligue 2010.

AFP

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