Rapport des Centres communaux d'actions sociales

Portrait social de La Réunion : la crainte d'une précarisation croissante

  • Publié le 28 octobre 2021 à 16:40
  • Actualisé le 28 octobre 2021 à 18:21

Les représentants des Centres communaux d'actions sociales (CCAS) de l'île se sont rassemblés ce jeudi 28 octobre 2021 à travers leur union départementale pour la restitution de l'analyse des besoins sociaux du territoire. C'est une vision globale qui a pu être portée sur les enjeux liés à l'enfance, à la question de la formation des jeunes, au vieillissement de la population ou encore au logement. Formation affaiblie, coûts des loyers, impact de la crise sanitaire... les CCAS redoutent une hausse de la précarisation sur l'île. (Photo d'illustration)

L'Analyse des besoins sociaux (ABS) présentée ce jeudi matin à l'hémicycle a permis de mettre en lumière les enjeux de la réalité sociale réunionnaise. C’est l’une des quatre obligations légales des CCAS, avec la domiciliation des sans-domicile, l’aide à l’instruction des dossiers d’aide sociale et la tenue de fichiers de bénéficiaires de prestations.

La restitution de cette "clé de lecture" a été assurée par Hérvé Guéry, responsable du bureau d'étude Compas, spécialisé dans l'observation et le diagnostic des territoires ultramarins. "La réalité sociale est plus forte à La Réunion que ce qu'on peut observer dans l'Hexagone, ou en France en général. Il y a ici des enjeux extrêmement importants autour de la question de la formation. On a un niveau de formation des jeunes qui est plus faible que ce qu'on peut observer dans d'autres territoires et qui est lié notamment au fait que beaucoup de jeunes qui ont des obtenus des diplômes aient quitté l'île" explique-il.

L'offre de logement est également au cœur de ce rapport d'analyse avec la raréfaction des biens locatifs et l'augmentation du coût des loyers. "C'est notamment les jeunes qui subissent cette situation, ils ne peuvent pas être indépendants et autonomes, ils restent donc à la charge des familles, c'est un vrai souci" indique Hérvé Guéry.

Parallèlement, la taille des logements n'est plus adaptée aux ménages qui les occupent. Il y a d'une part 56% des logements qui comprennent plus de pièces qu'il n'en faudrait pour la taille du ménage et d'autre part 38% des enfants qui vivent dans un logement trop petit. Cette situation de surpeuplement des habitations pour les ménages avec enfants a pu être source d'accroissement des inégalités entre enfants lors des périodes de confinement ou de couvre-feu.

La crise sanitaire a en effet exacerbé les fragilités sociales à plusieurs niveaux. Les populations les plus précaires se sont fortement éloignées de l'emploi, avec de lourdes conséquences en termes de ressource financières. Selon le responsable du bureau d'étude, l'isolement des personnes âgées s'est également nettement accentué.

mt/www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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2 Commentaires
estelle, depuis son mobile
estelle, depuis son mobile
2 ans

Faire de l action sociale oui que les CCAS exigent que les bénéficiaires a conditions qu ils donnent un peu de leurs temps a la collectivité en contrepartie et que les actions sociales ne deviennent pas un argument électorale comme c est souvent le cas dans nos communes .

Ste marie à terre
Ste marie à terre
2 ans

Et le CCAS de ste marie qui a eu beaucoup de.difficultés dues aux .....