Covid-19

Obligation vaccinale: la mobilisation syndicale en Guadeloupe se poursuit

  • Publié le 17 novembre 2021 à 00:48
  • Actualisé le 17 novembre 2021 à 05:55

En Guadeloupe, la grève générale illimitée contre l'obligation vaccinale des soignants et le pass sanitaire se poursuit mardi, notamment au CHU de Pointe-à-Pitre, au lendemain des heurts entre des pompiers grévistes et des gendarmes.

Une manifestation a rassemblé entre 300 et 400 personnes mardi matin devant l'hôpital, devant lequel est passée une opération escargot des pompiers, acclamée par la foule de gréviste du CHU a constaté une journaliste de l'AFP.

Les accès au CHU de Guadeloupe étaient bloqués pour les véhicules, mais les piétons continuaient de circuler. "On verra à la fin du mois ce qui adviendra des personnes suspendues. Si on n'est pas payé, personne ne le sera", a déclaré Gaby Clavier, virulent délégué syndical de l'UTS UGTG au CHU, interrogé par l'AFP.

"Je rappelle que ceux qui sont en poste sont ceux qui sont trop précaires pour être suspendus et se sont donc vaccinés sous la contrainte", a estimé Gaby Clavier, qui assure que "le dégât mental de cette piqûre forcée sera catastrophique".

Selon la direction du CHU, 566 suspensions ont été prononcées, alors que le taux de conformité avec l'obligation vaccinale est de 87%. Au CHU, le piquet de grève est tenu par des militants syndicalistes mais également des soignants suspendus, qui se sont répartis service par service sous des barnums dédiés. "On a tous des raisons de ne pas se faire piquer", ont expliqué à l'AFP des aides soignantes du bloc opératoire suspendues depuis déjà plusieurs semaines.

Parmi les motifs avancés, un "choix personnel", des "choses vues" impossibles à raconter car "relevant du secret médical", "les récits d'autres soignants malades qui ont vu, eux, les effets du vaccin", ou encore la croyance en "une expérience scientifique mondiale". Pour ce personnel, la suspension de salaire "c'est comme si on avait un flingue sur la tempe".

- Pompiers et éducation mobilisés -

"La lutte continue, le gouvernement n'entend rien, on est acculé, alors on continuera jusqu'à ce qu'on soit entendu", a déclaré Jocelyn Zou, représentant du syndicat Force Ouvrière chez les pompiers. Avec ses collègues pompiers, ils demandent une "dérogation". "On a eu une dérogation pour la chlordécone (alors que le pesticide était interdit partout en France, les Antilles ont pu continuer à utiliser le produit quelques années supplémentaires, ndlr), c'est donc possible pour l'obligation vaccinale", a encore indiqué le syndicaliste.

Si un service minimum est assuré via des assignations et des réquisitions, le représentant syndical assure qu'il "faut que ça ne fonctionne plus pour qu'on voit qu'il y a un problème".

Des échauffourées ont opposé lundi pompiers grévistes et gendarmes. Deux pompiers ont été blessés, selon un représentant syndical FO du corps de métier, ainsi que deux gendarmes, a appris l'AFP de source gendarmerie.

Le rectorat était également occupé mardi par les syndicats enseignants, "en soutien aux collègues soignants de l'éducation nationale", qui devront également recevoir leur vaccin pour continuer à exercer.

Une délégation a été reçue par la rectrice, a-t-on appris de source syndicale. "Nous avons pu exposer nos revendications, mais la rectrice nous a répondu très clairement qu'elle n'a pas les moyens de refaire une loi", mais que celle-ci a "été déjà aménagée", a précisé Jean Dernault, du syndicat Sneg.

Selon le syndicaliste, les premières suspensions des personnes concernées par l'obligation vaccinale en milieu scolaire interviendraient après le 15 décembre.

Mardi soir, les organisations syndicales doivent se réunir pour décider de la suite de la mobilisation. Tous promettent une recrudescence du mouvement, des blocages routiers, d'établissements scolaires, de locaux administratifs, "au minimum", bien que pour l'heure, les nuisances occasionnées restent modérées pour la population.

L'appel à la grève générale illimitée a été lancé par un collectif d'organisations syndicales et citoyennes de Guadeloupe pour protester contre le pass sanitaire et l'obligation vaccinale des soignants contre le Covid-19.

AFP

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