Pandémie

Manifestations en Autriche et aux Pays-Bas contre les mesures anti-Covid

  • Publié le 20 novembre 2021 à 21:10
  • Actualisé le 21 novembre 2021 à 05:33

Des dizaines de milliers de manifestants à Vienne, des scènes d'émeutes aux Pays-Bas, de pillages et de vandalisme dans les Antilles françaises: la protestation se durcit face aux mesures anti-Covid adoptées pour endiguer la recrudescence de la pandémie, qui s'emballe en Europe.

Dans la capitale autrichienne samedi, plus de 35.000 personnes se sont réunies à deux pas de l'ancien palais impérial de la Hofburg pour dénoncer "la corona-dictature" et le "fascisme", à deux jours de l'entrée en vigueur d'un nouveau confinement jusqu'au 13 décembre.

Parmi ceux appelant à la "résistance", Katarina Gierscher a fait six heures de route depuis sa province du Tyrol pour venir manifester. "Ce n'est pas normal qu'on nous prive de nos droits", déplore cette professeure de 42 ans, qui regrette que "le gouvernement veut nous diviser".

Dans une Europe redevenue l'épicentre de l'épidémie, l'Autriche, où les cas atteignent des niveaux inédits depuis le printemps 2020, est le premier pays à confiner à nouveau totalement sa population mais plusieurs autres pays ont annoncé un durcissement des restrictions ces derniers jours. L'Autriche est aussi devenu le premier pays de l'UE à rendre la vaccination obligatoire pour toute la population, à partir de février.

La manifestation de Vienne s'est déroulée globalement dans le calme, hormis quelques jets de canettes et fumigènes, mais sous haute surveillance de la police, qui redoutait la venue d'identitaires, de militants néonazis et de hooligans et craignait la répétition des incidents survenus vendredi soir à Rotterdam, aux Pays-Bas quand une manifestation a tourné à l'émeute.

La police néerlandaise y a tiré à balles réelles et deux personnes ont été blessées. En face, jets de pierres, incendie d'une voiture de police, de fusées de feux d'artifices ont émaillé cette nuit de chaos. "Des coups de semonce ont été tirés à plusieurs reprises. À un moment donné, la situation est devenue si dangereuse que les agents se sont sentis obligés de tirer sur des cibles", a expliqué la police.

La police a fait état de dizaines d'arrestations et de sept blessés, "dont des policiers", tandis que le maire de Rotterdam Ahmed Aboutaleb a dénoncé une "orgie de violence". Les manifestants protestaient notamment contre une interdiction prochaine d'accès aux restaurants et bars pour les personnes non vaccinées ou ne pouvant apporter la preuve de leur guérison.

Samedi, de nouveaux rassemblements ont eu lieu à Breda (sud), où environ 300 personnes ont défilé dans le calme, et à Amsterdam où plusieurs centaines d'opposants aux mesures sanitaires se sont retrouvés dans le centre malgré l'annulation de la manifestation qui y était prévue par son organisateur. "Hier soir, l'enfer s'est déchaîné à Rotterdam", a déclaré l'organisation United We Stand Europe sur sa page Facebook pour justifier cette annulation. En janvier, les Pays-Bas avaient déjà connu leurs pires émeutes depuis quatre décennies, y compris à Rotterdam, après l'entrée en vigueur d'un couvre-feu.

- Violences aux Antilles -

De l'autre côté de l'Atlantique, la mobilisation des opposants au pass sanitaire et à la vaccination obligatoire des personnels soignants, lancée par un collectif d'organisations syndicales et citoyennes, tourne à la violence en Guadeloupe, une des deux principales îles des Antilles françaises.

Malgré le couvre-feu imposé par les autorités, la nuit de vendredi à samedi a de nouveau été marquée par des pillages et des incendies, une source policière faisant état de "tirs à balles réelles" visant un véhicule de police et des gendarmes mobiles. "Une vingtaine de pillages ou tentatives de vols" ont été recensés dans des commerces notamment à Pointe-à-Pitre, le chef-lieu, et selon le ministère de l'Intérieur, 29 personnes ont été interpellées.

Vendredi, quatre immeubles de Pointe-à-Pitre étaient partis en fumée, selon les pompiers, tandis que les manifestants affrontaient la police à coup de pierres ou de tirs de mortier autour de barrages routiers. Devant l'hôpital de la ville, un barrage de manifestants empêche l'entrée des véhicules autres que les ambulances mais filtre le personnel autorisé à entrer, selon le directeur adjoint, Cédric Zolezzi.

Selon lui, le manque de personnel est aggravé par "une vague d'arrêts maladie", "sur consigne syndicale", et oblige par exemple à annuler des chimiothérapies.
En Australie aussi, 10.000 personnes ont défilé à Sidney et plusieurs milliers à Melbourne pour protester contre la vaccination obligatoire, qui n'est exigée que dans certains Etats et Territoires pour certaines catégories professionnelles, alors même que la vie est redevenue quasi-normale dans le pays. A Melbourne avait aussi lieu une des premières contre-manifestations, qui a réuni 2.000 personnes en soutien aux mesures anti-Covid.

AFP

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