Rugby

XV de France: les Bleus de Galthié à l'épreuve des All Blacks

  • Publié le 20 novembre 2021 à 12:13
  • Actualisé le 20 novembre 2021 à 12:25

Un test colossal à moins de deux ans de la Coupe du monde à domicile: le XV de France se frotte à des All Blacks revanchards, samedi (21h00) au Stade de France, au terme de leur tournée automnale.

Abordé devant 80.000 spectateurs à Saint-Denis avec l'ambition de frapper un grand coup pour valider les progrès affichés sous l'ère Fabien Galthié, ce défi aura des airs de répétition générale: la bande d'Antoine Dupont retrouvera, au même endroit le 8 septembre 2023, pour le coup d'envoi du Mondial, les triples champions du monde (1987, 2011, 2015), qui restent sur une défaite vexante et nette face à l'Irlande (29-20).

"C'est les meilleurs joueurs au monde, une équipe qui fait rêver... Toutes les autres nations s'inspirent des All Blacks. Il ne faudra pas les laisser jouer", prévient l'ouvreur Romain Ntamack, repositionné à son poste de prédilection après deux matches au centre contre l'Argentine (29-20) et la Géorgie (41-15).
Cela fait douze ans que les Bleus n'ont plus battu les hommes en noir. La dernière fois qu'ils les ont croisés, lors d'une tournée estivale aux Antipodes en 2018, les Blacks avaient largement remporté la série de trois matches. Depuis juin 2009 et un succès à Dunedin, les Français ont perdu quatorze fois devant les Kiwis.

"Quand on les bat, on devient un autre joueur", a souligné le manager général des Bleus Raphaël Ibanez. L'ex-talonneur aux 98 sélections est bien placé pour le savoir, lui qui avait participé aux succès historiques face aux Blacks lors des Coupes du monde 1999 (43-31 en demi-finale) et 2007 (20-18 en quart). Prendre une autre dimension, c'est justement l'objectif de ces jeunes Bleus (25 ans de moyenne d'âge) qui rêvent d'offrir à la France une première Coupe du monde à domicile.

- Référence mondiale -

Depuis l'arrivée de Fabien Galthié comme sélectionneur fin 2019, ils ont réalisé plusieurs performances. Les victoires contre les vice-champions du monde anglais et à Cardiff lors du Tournoi des six nations 2020 ainsi que le premier succès obtenu en Australie depuis 1990 l'été dernier, font partie de leurs plus jolis coups.

Mais il leur manque toujours un titre. Un succès samedi aurait presque valeur de trophée tant les Néo-Zélandais font figure de référence mondiale. Ce match, "quand on connaît la valeur de l'adversaire, a du relief", a reconnu Galthié, présent lors du duel renversant de 1999 à Twickenham.
Comme joueur, l'ex-demi de mêlée (64 sél.) a affronté sept fois l'équipe à la fougère. Son bilan: deux succès, un nul et quatre défaites. Gagner reste un exploit immense devant une sélection peu habituée à perdre.

L'an passé, les deux revers successifs face aux Wallabies et à l'Argentine lors du Rugby Championship, la compétition annuelle de l'hémisphère Sud, avaient été vécues comme une catastrophe en Nouvelle-Zélande. Le sélectionneur Ian Foster, pour sa première année aux commandes du vaisseau noir, avait dû s'accrocher au gouvernail.

- "Réponse forte" -

En 2021, son équipe a remporté douze de ses quatorze matches, ne s'inclinant donc que deux fois, face aux champions du monde sud-africains (31-29) et à l'Irlande (29-20), samedi dernier. Ce dernier échec à Dublin a meurtri physiquement et psychologiquement les Blacks, contraints d'exécuter 259 plaquages devant le récital des Verts. "Je les ai vus en peine et à la peine. Et je les ai trouvés fatigués", a affirmé à l'AFP Jean-Claude Skrela, sélectionneur du XV de France de 1995 à 1999.

Il faut dire que les Néo-Zélandais évoluent dans une stricte bulle sanitaire depuis qu'ils ont quitté leur pays fin août, avec une routine +hôtel - salle de musculation - terrain+. "Ce contexte doit peser et créer une lassitude physique et mentale. Il y a une opportunité à saisir pour la France", estime l'ancien sélectionneur Pierre Berbizier, à la tête des Bleus lors d'une tournée remportée en Nouvelle-Zélande en 1994. Pour leur dernier match automnal, les Blacks veulent finir "très fort", a toutefois prévenu Foster, qui a rappelé l'expérimenté demi de mêlée Aaron Smith (32 ans, 101 sél.). Ce message, "nous avons l'entendu" et "(voulons) apporter une réponse forte", a répondu Ibanez. A confirmer samedi.

AFP

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