Réunion à Paris

Violences en Guadeloupe : Macron appelle au calme, les élus reçus à Matignon

  • Publié le 22 novembre 2021 à 20:31
  • Actualisé le 22 novembre 2021 à 20:43

Emmanuel Macron a lancé lundi un appel au calme face à la "crise très explosive" en Guadeloupe, en proie à une crise sociale liée à l'obligation vaccinale contre le Covid et marquée par des violences urbaines et des pillages, avant une réunion à Paris pour chercher la voie d'un apaisement.

En marge d'un déplacement à Amiens, le chef de l'Etat a assuré la Guadeloupe de la "solidarité" de la nation et demandé de "ne rien céder au mensonge et à la manipulation par certains de cette situation".

"On ne peut pas utiliser la santé des Françaises et des Français pour mener des combats politiques" et "il faut que "l'ordre public soit maintenu", a-t-il souligné sur un ton apaisant, insistant sur "une adhésion croissante à la vaccination" sur l'île, malgré l'opposition d'une "toute petite minorité".

La Guadeloupe, frappée de plein fouet par l'épidémie du Covid-19 cet été, est secouée depuis une semaine par un mouvement, ayant pour origine la contestation de l'obligation vaccinale des soignants, qui a dégénéré en crise sociale émaillée de nombreuses violences dans la nuit de jeudi à vendredi, quand ont débuté des violences et des pillages.

Face à une situation se détériorant rapidement, le gouvernement a envoyé 200 policiers et gendarmes, ainsi que 50 membres des unités du GIGN et du Raid - déployés dès leur descente d'avion -, portant à 2.250 les forces mobilisées sur place, tandis que le préfet a instauré un couvre-feu entre 18H00 et 05H00, jusqu'au 23 novembre.

- "Nuit plus calme" -

Les troubles se sont cependant poursuivis durant le week-end, conduisant le rectorat à suspendre lundi l'accueil des élèves "dans les écoles, collèges et lycées". Les cours n'ont déjà pas eu lieu vendredi.

La nuit de dimanche à lundi a cependant été plus calme que la précédente selon la préfecture, pour qui la mobilisation des forces de l'ordre "a permis d'empêcher dans les centres villes et en zone rurale, la majorité des tentatives de regroupement et d'atteinte aux biens".

"Il y a eu beaucoup de barrages mais peu de pillages", confirme une source policière qui ne note pas de "faits marquants". Pour autant, des "exactions continuent à cibler des commerces alimentaires" et à "dégrader les axes de circulation" dans le but "d'accentuer la dégradation des conditions de vie de la population guadeloupéenne", selon la préfecture, et 11 interpellations ont été effectuées.

Le procureur de la République Patrick Desjardins a confirmé à l'AFP des informations de presse sur le vol d'armes et de munitions à la station des gardes-côtes de la Douane de Pointe-à-Pitre, dans la nuit du 19 au 20 novembre, sans donner plus de détail.

"Plus de 80 commerces ont été pillés", avait précisé lundi matin le président de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) des îles de Guadeloupe Patrick Vial-Collet sur France Inter, décrivant une "situation assez insurrectionnelle".

- Réunion à Matignon -

L'Union générale des travailleurs de Guadeloupe (UGTG), en pointe de la contestation, a appelé samedi "à poursuivre la mobilisation et à renforcer les piquets de revendications populaires".

Face à cette escalade, le Premier ministre Jean Castex, entouré des ministres des Outre-mer Sébastien Lecornu, de l'Intérieur Gérald Darmanin et de la Santé Olivier Véran, doit recevoir lundi à 18H00 des élus de l'île afin de leur permettre "d'exposer leur analyse de la situation sur place".

Lundi, sur un barrage de Mare-Gaillard, agglomérat de carcasses de voitures, palissades, troncs d'arbres et pneus, Pascal, 55 ans explique que la dizaine de personnes présentes "attend les décisions" qui sortiront de cette réunion entre l'exécutif et les élus ultramarins. Il seront plus nombreux au fil de la journée, surtout si rien de concret n'en débouche, promet Pascal.

Depuis l'été, le taux de vaccination a progressé en Guadeloupe, avec désormais un taux de près de 90% des soignants vaccinés, et approchant 50% dans la population générale - loin toutefois des plus de 75% de vaccinés en métropole.

Par ailleurs, en Martinique, des poids-lourds et des taxis paralysaient lundi une bonne partie de l'activité économique à l'appel d'organisations syndicales protestant notamment contre l'obligation vaccinale des soignants.

AFP

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