Géorgie

Mikheil Saakachvili devant la justice, ses partisans protestent

  • Publié le 29 novembre 2021 à 14:52
  • Actualisé le 29 novembre 2021 à 16:29

La police géorgienne a arrêté lundi des dizaines de partisans de l'ex-président et meneur d'opposition emprisonné Mikheil Saakachvili, qui protestaient devant le tribunal où il comparaît pour des accusations d'abus de pouvoir.

Il s'agit de la première apparition devant la justice de l'ancien dirigeant de ce pays du Caucase depuis son arrestation le 1er octobre après un retour de huit ans d'exil.

Président de la Géorgie entre 2004 et 2013 et également figure politique en Ukraine, Mikheil Saakachvili a observé une grève de la faim pendant 50 jours pour protester contre son incarcération.

Lundi, M. Saakachvili est apparu assis dans une cage de verre dans la salle d'audience, selon une courte vidéo tournée à l'aide d'un téléphone portable et diffusée par la chaîne indépendante Pirveli TV.

Pendant ce temps, plus d'un millier de ses partisans manifestaient devant le tribunal en brandissant des drapeaux géorgiens et ceux de l'Union européenne et en scandant son nom.
Plusieurs dizaines d'entre eux ont été arrêtés après avoir bloqué le trafic routier sur une rue avoisinante, selon la chaîne pro-opposition Mtavari TV.

M. Saakachvili a arrêté sa grève de la faim après avoir été transféré vers un hôpital militaire le 20 novembre, après les inquiétudes des médecins affirmant que sa vie était en danger. Les autorités géorgiennes lui ont initialement interdit d'assister au procès, avant de revenir sur leur décision à la suite d'une demande en ce sens du Département d'Etat américain. "Je n'ai pas peur d'apparaître devant un tribunal juste et de défendre ma vérité devant le peuple géorgien", a assuré M. Saakachvili sur Facebook la semaine dernière, tout en ajoutant croire qu'il avait "zéro chances de trouver une justice au tribunal".

En 2018, Mikheil Saakachvili avait été condamné par contumace à six ans de prison pour "abus de pouvoir" et fait face actuellement à d'autres procédures pour les mêmes accusations. Il dénonce des affaires montées de toutes pièces et politiquement motivées.

Le procès de lundi doit se pencher sur son rôle présumé dans la répression violente de protestations de l'opposition en 2007, lorsqu'il occupait le poste de président. A l'époque, M. Saakachvili avait reconnu que la police avait fait usage d'une force excessive à l'égard des protestataires, avait démissionné et convoqué des élections anticipées qu'il avait remporté.
Mikheil Saakachvili "n'a joué aucun rôle (...) dans l'opération policière", a insisté auprès de l'AFP son avocat Dito Sadzaglichvili.

AFP

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