Crise sanitaire

Covid: le gouvernement toujours à l'offensive face à Omicron

  • Publié le 28 décembre 2021 à 15:07
  • Actualisé le 28 décembre 2021 à 15:20

Prime pour les infirmières, autotests au supermarché, tests pour retourner à l'école: au lendemain de l'annonce de nouvelles restrictions, le gouvernement a pris de nouvelles initiatives mardi pour faire face à la crise sanitaire et la flambée d'Omicron.

A l'issue d'un Conseil de défense suivi d'un Conseil des ministres exceptionnels, Jean Castex a annoncé lundi soir plusieurs mesures - "punitives" selon Marine Le Pen, insuffisantes selon d'autres dans l'opposition - pour tenter de juguler une épidémie qui revient occuper le devant de la scène, à moins de quatre mois de la présidentielle.

Sans aller jusqu'au couvre-feu le 31 décembre ou un report de la rentrée scolaire, le Premier ministre a annoncé un retour des jauges, fixées à 2.000 personnes maximum en intérieur et 5.000 en extérieur, le recours "obligatoire" au télétravail "là où c'est possible", l'interdiction des concerts debout et de la consommation debout dans les bars et cafés.

Dès mardi matin, Jean Castex était sur le terrain pour se rendre, toujours accompagné du ministre de la Santé Olivier Véran, dans le service de réanimation du Centre hospitalier intercommunal de Créteil, au sud-est de Paris.
Le Premier ministre n'est pas arrivé les mains vides. Après s'être entretenu avec des soignants et avoir insisté une nouvelle fois sur l'importance de la vaccination, il a annoncé une prime mensuelle de 100 euros nets pour les infirmières des services de soins critiques et de réanimation dès janvier 2022.

- "Reconnaissance" -

"Ces services exigent une qualification, une technicité tout à fait forte et la difficulté de cette tâche peut nuire à l'attractivité dans ces services", a-t-il expliqué, précisant que "notre intention est de suivre les orientations" d'un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) sur le sujet, qu'Olivier Véran présentera la semaine prochaine.

Environ 24.000 personnes sont concernées par cette revalorisation salariale, "une reconnaissance indispensable", a dit le chef du gouvernement. "Réponse conjoncturelle à un problème structurel: nos soignants sont sous-payés et le Ségur n'a rien réglé ! Il est temps de les augmenter vraiment (+30%) et de redonner sens à leur métier !", a réagi le candidat communiste Fabien Roussel.

Selon les données de Santé publique France, le nombre de malades du Covid-19 a continué à progresser lundi avec 16.921 personnes hospitalisées, dont 3.333 dans les services de soins critiques. Afin de limiter "l'impact sur la société d'une multiplication des contaminations et des cas contacts, qui peut entraîner une paralysie des services publics et privés", le gouvernement doit "ajuster" d'ici la fin de la semaine les règles d'isolement pour les personnes testées positives et leurs cas contacts.

En attendant, le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer a indiqué, à quelques jours de la rentrée scolaire, que les élèves des classes de primaire où un cas positif de Covid a été diagnostiqué devront présenter au moins deux tests négatifs à plusieurs jours d'intervalle, contre un actuellement, pour revenir à l'école.

- Jauges -

"Cet intervalle, nous sommes en train de le travailler, encore une fois, en dialogue avec les autorités scientifiques", a-t-il précisé sur France inter, maintenant la ligne gouvernementale de ne fermer les établissements qu'en "dernier recours".

Quant à la vente d'autotests pour dépister le Covid-19, elle est désormais autorisée hors pharmacies "à titre exceptionnel et jusqu'au 31 janvier 2022", selon un arrêté publié mardi au Journal officiel. Cette extension concernera uniquement la grande distribution, a précisé le ministère de la Santé.

Il s'agit pour le gouvernement "de diversifier les circuits d'approvisionnements et de ventes" de ces tests face une demande "sans précédent", selon le texte de l'arrêté. Certaines mesures annoncées lundi ont été moquées ou critiquées. "Pas de café debout, pas de popcorn au cinéma, pas de chips dans le train: la nouvelle politique sanitaire du gouvernement est encore plus folle que l'ancienne", a raillé le candidat d'extrême droite Eric Zemmour.

Le monde culturel s'est également alarmé du retour des jauges et de l'interdiction des concerts debout. Plusieurs artistes, comme Julien Doré, Eddy de Pretto ou Hoshi, ont ironisé sur les jauges qui s'appliquent aux concerts mais pas aux meetings politiques, soumis, a rappelé lundi Jean Castex, "à des dispositions spécifiques dans notre droit constitutionnel".

Pour couper court à la polémique, le parti présidentiel LREM a annoncé qu'il appliquerait les jauges à ses meetings. Le monde du sport s'inquiète aussi. Le retour des jauges va "frapper durement les clubs de rugby professionnel" dont les ressources sont liées "à plus de 60 %" à la présence du public, a averti mardi la Ligue nationale de rugby (LNR).

AFP

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