Vie privée

Lourdes amendes infligées en France à Google et Facebook pour leurs "cookies"

  • Publié le 6 janvier 2022 à 13:34
  • Actualisé le 6 janvier 2022 à 13:51

La Cnil, gardienne de la vie privée des Français, a infligé de lourdes amendes de respectivement 150 et 60 millions d'euros à Google et Facebook pour leurs pratiques en matière de "cookies", ces traceurs numériques utilisés notamment pour la publicité ciblée.

Le montant de l'amende infligée à Google est un record toutes catégories pour les sanctions imposées par la Commission informatique et libertés (Cnil), devant une précédente amende de 100 millions d'euros à Google en décembre 2020, déjà au sujet des cookies.

"La Cnil a constaté que les sites facebook.com, google.fr et youtube.com ne permettent pas" de refuser les cookies "aussi simplement" que de les accepter, a-t-elle indiqué.

Les deux plateformes ont trois mois pour se mettre en conformité, à défaut de quoi "les sociétés devront chacune payer une astreinte de 100.000 euros par jour de retard", a-t-elle ajouté. Les cookies sont des petits fichiers informatiques installés par les sites internet sur les terminaux de leurs visiteurs, à des fins techniques ou de publicité ciblée.

Ils permettent notamment aux régies de tracer la navigation de l'utilisateur, pour pouvoir lui envoyer de la publicité personnalisée en lien avec ses centres d'intérêt. Ils sont régulièrement dénoncés pour les atteintes à la vie privée qu'ils peuvent causer. Dans une réaction transmise à l'AFP, Google a annoncé un changement de ses pratiques, à la suite de la décision de la Cnil. "Dans le respect des attentes des internautes, (...) nous nous engageons à mettre en place de nouveaux changements, ainsi qu'à travailler activement avec la Cnil en réponse à sa décision, dans le cadre de la directive (NDLR européenne) ePrivacy", a assuré le géant américain.

Meta, maison mère de Facebook, a indiqué de son côté qu'il était en train "d'évaluer la décision" de la Cnil, et qu'il "continuerait de travailler avec les autorités de régulation" sur ces sujets. "Nous continuons à développer et améliorer les outils de contrôle" des internautes sur les cookies, a poursuivi le groupe.

- Consentement des internautes -

Depuis l'entrée en vigueur du règlement européen sur les données personnelles (RFPD) en 2018, les sites internet sont tenus de respecter des règles plus strictes pour recueillir le consentement des internautes avant de déposer leurs cookies.

La Cnil avait donné jusqu'à avril 2021 aux éditeurs des sites pour s'adapter à ce durcissement et prévenu qu'elle commencerait à sanctionner après ce délai. En juillet, Le Figaro avait été le premier à faire les frais de cette rigueur accrue, en se voyant infliger une amende de 50.000 euros pour des cookies déposés par des partenaires du journal, "sans action" de la part de l'internaute ou "malgré son refus".

La Cnil a indiqué récemment avoir envoyé environ 90 mises en demeure à des éditeurs de sites internet depuis la fin de sa période de tolérance.
Dans le cas des sanctions infligées à Google et Facebook, la Cnil met en cause le contraste entre la facilité qu'a l'internaute à accepter les cookies et la difficulté à les refuser.

"Les sites web facebook.com, google.fr et youtube.com proposent un bouton permettant d'accepter immédiatement les cookies", a expliqué la Cnil. En revanche, "plusieurs clics sont nécessaires pour refuser tous les cookies", a-t-elle dénoncé. Ce procédé "porte atteinte à la liberté du consentement", a-t-elle souligné.

Pour ajouter à la confusion, le bouton ajouté par Facebook pour refuser les traceurs s'appelle même "Accepter les cookies", a-t-elle relevé.
D'une manière générale, la Cnil recommande que sur les bandeaux de recueil de consentement, le bouton "Refuser tout" soit aussi facile d'accès que "Tout accepter".

En 2020, la Cnil avait infligé des sanctions de respectivement 100 et 35 millions d'euros à Google et Amazon sur les cookies, en se fondant sur des principes antérieurs au règlement européen sur les données personnelles. Elle avait notamment estimé que les informations données aux internautes par les deux plateformes sur leurs cookies n'étaient pas "suffisamment claires".

AFP

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2 Commentaires
mékoué
mékoué
2 ans

La CNIL peut infliger des amendes à tir larigot, tout est affaire de responsabilité de l'internaute qui, pour de l'éphémère satisfaction apparemment gratis, se rend de plus en plus complice hélas de son propre et total emprisonnement (terme hélas non galvaudé par manque de clairvoyance). En effet, payer une amende d'un million, quand en ignorant la mini sanction, cela rapporte un milliard, le choix est vite établi. - Sans prêter attention, l'évolution technologique tout azimut et sans restriction : 5-6 G, portable pour le gamin de 4- 5 ans, démission ou complicité des parents, entre autre domination et soumission, il ne faut plus parler de respect de la "Vie privée". Le Citoyen lambda est en permanence espionné, par contre, crimes et délinquances n'ont pas pour autant diminuer. Paraît-il que : satellites, caméras, cartes à puces, GPS, téléphone portable/ smartphone, scanner, cookies..., tous ces objets numérisés, sont prétendument là pour mieux nous protéger et faciliter l'existence, dommage que " tout flatteur vit aux dépens'ne fait plus recette''! - Une question probablement simpliste, il y a peine 40/50 ans, sans cette technologie dominatrice devenue aussi omniprésente en tout jusqu'à pour une demande de RDV chez son médecin, donc sans cette emprise, pour VIVRE, comment les personnes à ce jour de 60 ans et plus ont pu faire, surtout quand cette même technologie moins envahissante, était réellement au service de l'Homme. "L'hexagone" ne connaissait pas à ce moment-là, le chômage ' - Sans les artifices actuels, la grippe de Hong Kong, pandémie de 1969, dans un laps de temps relativement court, a occasionné en France 40 000 décès environ ' Cela sans "bénéficier" de la formidable avancée scientifique et sanitaire actuelle. Revivons-nous un "remake" à la John SNOW du XIXème à propos du Choléra dans Londres ' - La CNIL pour conclure, peut créer autant de loi, si les principaux et premiers concernées n'entendent pas.. "La bonne bête se gardant soi-même", dit-on, vogue donc la galère... Espérons que par nos démissions, et égoïsmes nos enfants et petits-enfants ne pleureront pas des larmes de sang.

CAJAOP
CAJAOP
2 ans

Très bien, il y en a marre de devoir faire défiler des pages de cases à décocher. Souvent d'ailleurs, je quitte le site.