Nouvelle épreuve pour la majorité

Présidentielle : Blanquer brûlé par le soleil d'Ibiza, Montebourg s'éclipse

  • Publié le 18 janvier 2022 à 21:42
  • Actualisé le 19 janvier 2022 à 05:28

Il regrette "la "symbolique": Jean-Michel Blanquer a fait amende honorable, mardi, d'avoir passé ses vacances à Ibiza, alors que se décidait le protocole sanitaire dans les écoles, une nouvelle épreuve pour la majorité en vue de la présidentielle à laquelle Arnaud Montebourg va définitivement renoncer

"Il se trouve que le lieu que j'ai choisi, j'aurais dû en choisir sans doute un autre. La symbolique, je la regrette", a lancé le ministre de l'Education nationale, lors des questions au gouvernement à l'Assemblée.

Le ministre, qui sera l'invité du JT de 20 heures de TF1, a cependant affirmé qu'il n'aurait pas pris de "décisions différentes" s'il avait "été ailleurs" et qu'il ne fallait pas "se perdre dans l'accessoire". Depuis lundi soir, l'opposition déplore "une image désastreuse" après les révélations de Mediapart quant aux vacances de M. Blanquer juste avant la rentrée scolaire.

Cinq jours seulement après la mobilisation massive des enseignants, l'affaire tombe mal pour la majorité à l'approche de la présidentielle, d'autant qu'elle a fait de l'éducation l'un des principaux marqueurs de son quinquennat.

Se rendre, en pleine crise sanitaire et au moment d'annoncer un nouveau protocole controversé dans les écoles, sur une île associée à la fête et la jet-set, "ce n'est pas le truc le plus malin du monde, alors qu'il a l'un des plus gros bilans en cinq ans", soupire un membre du gouvernement.

Selon une source au sein de l'exécutif confirmant une information de Politico, le directeur de cabinet du Premier ministre, Nicolas Revel, avait d'ailleurs déconseillé à M. Blanquer de se rendre aux Baléares au vu du contexte.

L'épisode pourrait-il sceller le sort de M. Blanquer, alors qu'une nouvelle grève se profile à l'horizon ? "Tout dépend de la manif de jeudi, la mobilisation qui va donner le +la+", a répondu mardi à l'AFP une source au sein de l'exécutif, disant en outre ne pas noter "un soutien appuyé du gouvernement" à M. Blanquer, pourtant proche de Brigitte Macron.

- Montebourg renonce -

A gauche, LFI a appelé à la démission, à l'unisson du candidat écologiste Yannick Jadot qui dénonce le "mépris" et l'"irresponsabilité" du ministre, quand Anne Hidalgo préfère s'attaquer à Emmanuel Macron, selon elle "responsable de cette situation".

A droite, on raille "une image désastreuse au moment même où les parents et enseignants se débattent avec un protocole inapplicable", a commenté la députée LR Annie Genevard, tandis que Marine Le Pen a brocardé "la désinvolture" du ministre.

Sur CNews, la défense du porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a été pour le moins sobre : "Il y a une règle qui est fixée pour le gouvernement s'agissant des vacances: il faut être joignable en permanence, à sa tâche. Je n'ai aucune raison de penser que ce n'était pas le cas de M. Blanquer".

La polémique pourrait-elle être éclipsée par le retrait du jour, celui d'Arnaud Montebourg? Le chantre de la "remontada", largué dans les sondages, doit annoncer "dans les heures qui viennent" qu'il quitte la course à l'Elysée, selon ses proches, sans pour autant se rallier à l'un de ses (ex-)concurrents, après une campagne qui n'aura jamais vraiment décollé.

Le mouvement de l'ex-ministre socialiste a envoyé un mail dans lequel il prévient les adhérents que "la décision a été prise" et que sa publication était imminente, a affirmé un proche à l'AFP.

- "Jumeaux" -

Le pataquès Blanquer intervient inopportunément à la veille du discours qu'Emmanuel Macron doit prononcer mercredi devant le Parlement européen de Strasbourg.

Voulu à l'Elysée comme l'un des temps forts de la présidence française semestrielle de l'UE, mais aussi de la future campagne du chef de l'Etat en vue de sa réélection, le discours donne aussi l'occasion à ses opposants de se positionner sur ce sujet clivant.

L'écologiste Yannick Jadot, eurodéputé depuis 2019, sera dans l'hémicycle strasbourgeois. Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ont, eux, présenté dès mardi leur propre vision de l'UE.

La première a fustigé "les jumeaux Macron-Pécresse", des "européistes" auxquels elle oppose son projet "d'une alliance européenne des nations".

Valérie Pécresse était la première invitée d'une nouvelle émission politique sur BFM-TV, présentée par Jean-Jacques Bourdin, qui est visé par une enquête pour agression sexuelle. La candidate LR a conditionné sa participation à un "propos introductif" concernant cette affaire, ce qui a été accepté par la chaîne, a assuré son entourage.

AFP

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