Au moins 11 personnes ont été tuées

Raids meurtriers au Yémen en riposte à une attaque des rebelles aux Emirats

  • Publié le 18 janvier 2022 à 19:10
  • Actualisé le 18 janvier 2022 à 19:36

Au moins 11 personnes ont été tuées à Sanaa dans la nuit de lundi à mardi dans des raids de la coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite en riposte à une attaque meurtrière des rebelles yéménites aux Emirats arabes unis.

L'attaque menée lundi à l'aide de drones et revendiquée par les Houthis, la première à faire des morts sur le sol émirati, a été vivement condamnée à l'étranger, notamment par les Etats-Unis et la France.

En riposte, la coalition --dont les Emirats sont membres-- qui combat depuis 2015 les insurgés yéménites a multiplié depuis lundi soir les raids de représailles sur la capitale du Yémen, contrôlée par les rebelles. "Les frappes aériennes ont fait 11 morts", a indiqué à l'AFP une source médicale à Sanaa.

Des habitants de la capitale dégageaient mardi les gravats après les frappes dans l'espoir de retrouver des survivants dans les décombres, alors que deux bâtiments ont été soufflés par les raids.

Un témoin a dit à l'AFP avoir vu également 11 cadavres alors qu'il était à la recherche de proches et qu'un bulldozer déblayait les lieux. "Il y a 11 martyrs. Et nous continuons encore de chercher des blessés et des martyrs dans les décombres", a déclaré à l'AFP ce témoin, Akram al-Ahdal.

La coalition, qui avaient menacé lundi de "riposter" à l'"attaque infâme" des rebelles, a lancé de nouvelles frappes mardi sur la capitale, disant viser "des camps et des quartiers généraux des Houthis", a tweeté la chaîne de télévision publique saoudienne Al-Ekhbariya.

Les Houthis ont affirmé lundi sur leur chaîne Al-Massira avoir "ciblé des installations et site émiratis importants et sensibles" à l'aide de missiles balistiques et de drones.

A Abou Dhabi, trois camions-citernes ont explosé "près des réservoirs de stockage" de la compagnie pétrolière d'Abou Dhabi, entraînant la mort d'un Pakistanais et de deux Indiens, a indiqué l'agence officielle émiratie WAM, en faisant état de six blessés.

- Stabilité régionale "menacée" -

L'attaque des rebelles a ouvert un nouveau front dans la guerre au Yémen et réduit encore un peu les espoirs d'un règlement du conflit, qui a déplacé des millions de personnes dans ce qui était déjà le pays le plus pauvre de la péninsule arabique.

Les Etats-Unis ont promis de "faire rendre des comptes" aux insurgés, tandis que le Royaume-Uni, la France et l'Union européenne ont également condamné ces attaques.

"Ces attaques menacent la sécurité des Emirats arabes unis et la stabilité régionale", a déclaré le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian.

L'attaque rebelle contre Abou Dhabi unis fait suite à une recrudescence des combats au Yémen, où la Brigade des Géants, formée par les Emirats arabes unis, a opéré des avancées, chassant les rebelles de la province de Chabwa (sud).

Ce revers a porté un coup à la campagne de plusieurs mois menée par les Houthis pour prendre le contrôle de Marib, capitale de la province voisine et dernier bastion du gouvernement dans le nord du Yémen.

Plus tôt ce mois-ci, les Houthis avaient saisi en mer Rouge un bateau battant pavillon des Emirats arabes unis, assurant qu'il transportait du matériel militaire, une affirmation contestée par la coalition et Abou Dhabi. Les 11 membres d'équipage, dont sept sont Indiens, sont toujours retenus en otage.

La coalition intervient au Yémen depuis 2015 pour appuyer les forces gouvernementales contre les rebelles, qui ont pris le contrôle de Sanaa en 2014 puis de vastes pans du territoire de ce pays pauvre et ravagé par la guerre.

En sept ans, le conflit à tué 377.000 personnes selon l'ONU, la grande majorité en raison des conséquences indirectes des combats, comme la faim, les maladies et la rareté de l'eau potable.

 AFP

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