Pilier de l'équipe de France

Foot: Tchouameni, le Real Madrid pour devenir incontournable

  • Publié le 7 juin 2022 à 21:22
  • Actualisé le 8 juin 2022 à 05:25

A 22 ans, l'international français Aurélien Tchouameni, qui va s'engager avec le Real Madrid, a gravi les échelons à vitesse +grand V+ et se présente déjà comme un pilier important de l'équipe de France.

Sa trajectoire est aussi linéaire que fulgurante. Talent précoce débauché à Bordeaux pour 20 millions d'euros par Monaco en janvier 2020, le milieu axial quitte donc la Principauté pour l'un des clubs les plus prestigieux de la planète, selon plusieurs médias européens, mardi.

Au passage, Monaco réalise une plus-value avec un transfert estimé à 80 M EUR plus 20 M EUR de bonus, selon RMC, complétant les informations de Marca et The Athletic.

De ce transfert, 10% sont à reverser aux Girondins de Bordeaux. Si Tchouameni a choisi Madrid, c'est qu'il se sent prêt et assez fort pour assouvir ses ambitions les plus profondes: devenir titulaire chez un très grand d'Europe pour le devenir en Bleu, afin de viser les plus grands trophées.

Didier Deschamps apprécie d'ailleurs particulièrement le profil et la forte personnalité de celui qu'il a fait débuter le 1er septembre dernier. "Il n'a pas été impacté par l'aspect émotionnel", analysait ensuite le sélectionneur, séduit par "sa jeunesse, son assurance, son potentiel, et ce qu'il montre sur le terrain".

Toujours très à l'écoute, respectueux des valeurs d'un groupe, Tchouameni sait naturellement se faire apprécier, tout autant que respecté. S'il s'est rapproché de Paul Pogba, avec qui il a "tissé des liens" lors de ses premières sélections, il n'a ainsi pas hésité à téléphoner à Patrick Vieira, qu'il avait connu entraîneur de Nice, pour lui demander des conseils avant son premier rassemblement.

- "Toujours comprendre" -

De l'avis de Niko Kovac comme de Philippe Clément, ses derniers entraîneurs à Monaco, "il est comme une éponge". Il absorbe les conseils, les intègre vite et sait s'en servir. "Aurélien est très intelligent, expliquait ainsi Kovac en octobre. Il sait comment faire. Il sait que tout le monde est focus sur lui. Mais il est très fort dans sa tête, très mature."

Car le joueur a "des ambitions élevées". "J'ai toujours été exigeant avec moi-même, soulignait-il juste avant son doublé à Lille en championnat. Et lorsque je parle avec mon coach ou mon père, on fait le point sur les choses à améliorer."

Marquer est ainsi "une marge de progression pour moi", reconnaît-il, par exemple. "Il cherche toujours plus, souligne Kovac. Et veut toujours comprendre lui. Il a compris que sans gros efforts on ne peut pas se développer."

Tchouameni a une cible. "La Coupe du monde est un objectif personnel important, dit-il. Ce sera une juste récompense de mon travail. Mais ça passe par de bonnes prestations et des objectifs atteints en club."

A Madrid, ces derniers seront élevés. Il lui faudra d'abord s'imposer. "Quand tu es en haut, il faut savoir rester humble. Il l'est", assure Kovac, persuadé de sa réussite. Tout comme Paul Mitchell, le directeur sportif monégasque qui interroge: "Combien de joueurs sont à son niveau aujourd'hui?"

- Engagé contre le racisme -

D'autant que le meilleur milieu de L1 en 2021-22 n'est pas enclin au doute. Il possède une forte personnalité. Au Stade Louis-II, ce passionné de NBA a, par exemple, imposé une play-list de rap à passer lors des échauffements avant matches.

Il sait aussi montrer les muscles. Sur le terrain, comme en dehors. Insulté à Prague, en août dernier, après avoir marqué contre l'équipe locale, en tour préliminaire de C1, il a dénoncé en plein match les insultes racistes dont il a été victime.

Puis il a ensuite communiqué sur ses réseaux sociaux. "C'est à notre tour d'être entendu, le racisme n'a pas sa place dans le football ni ailleurs", a-t-il notamment écrit, avant d'interpeler l'UEFA: "Avoir une posture contre le racisme est facile. Agir contre est différent."

Cette cause, il continue de la porter. Il a d'ailleurs récemment rencontré à Paris, par l'intermédiaire d'un sponsor commun, le joueur de football américain, Colin Kaepernick, qui en 2016, en pleine élection présidentielle aux États-Unis, s'était agenouillé pendant l'hymne national, pour protester contre le racisme et les violences policières envers les minorités.

Avec Tchouameni, Madrid voit donc débarquer non seulement un grand talent mais aussi un homme engagé dans son époque.

AFP

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