Nouvelle nomination

Laurent Nuñez succède à Lallement à la préfecture de police de Paris

  • Publié le 20 juillet 2022 à 17:39
  • Actualisé le 20 juillet 2022 à 17:44

Changement d'ère à la préfecture de police de Paris: l'ancien secrétaire d'Etat Laurent Nuñez a été nommé mercredi en remplacement de Didier Lallement, cible des attaques de la gauche qui lui attribuait la responsabilité des violences policières.

La nomination du coordonnateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme à la place de M. Lallement, sur proposition du ministre de l'Intérieur, fait partie de celles qui sont décidées par le chef de l'Etat.

"C'est le choix d'un homme d'expérience qui connaît parfaitement la préfecture de police", a tweeté Gérald Darmanin.
Le ministre a également rendu "hommage" à Didier Lallement "pour son action, dans des conditions difficiles, dans un contexte de menace terroriste important, à la tête de la préfecture de police au cours de ces trois dernières années (...) Il a fait honneur à la République".

En poste depuis 2019, M. Lallement, qui quittera ses fonctions dès jeudi, a dit sa "fierté du devoir accompli" dans un courrier aux 44.000 agents de la préfecture de police (PP), dont près de 28.000 policiers.
"Pendant trois ans, nous avons eu un vrai chef avec une vision claire, qui a su préserver l'unité de l'institution", a salué auprès de l'AFP un haut fonctionnaire de la PP.

Dans cette lettre dont l'AFP a pris connaissance, le préfet dit toutefois "conserver la blessure de l'échec du Stade de France" fin mai, lorsque la finale de la Ligue des champions avait été le théâtre de scènes de chaos autour de l'enceinte de Saint-Denis.

- Tâche immense -

Son départ n'y est toutefois pas lié: Didier Lallement avait annoncé plusieurs semaines auparavant son départ à ses troupes, au plus tard le 27 août date de son 66ème anniversaire.

La tâche de son successeur, ex-secrétaire d'Etat auprès de Christophe Castaner, alors ministre de l'Intérieur, s'annonce immense. A commencer par la préparation des Jeux olympiques de 2024 à Paris. Après le fiasco du Stade de France, il devra lever les doutes sur les capacités de la France à accueillir une telle manifestation populaire.

L'organisation de la cérémonie d'ouverture des JO, conçue comme une parade fluviale sur la Seine, relève ainsi du casse-tête sécuritaire. De nombreuses voix s'élèvent déjà dans les rangs policiers pour s'en inquiéter. Didier Lallement lui-même avait jugé l'opération déraisonnable. Mais elle est voulue par le président Emmanuel Macron et la maire de Paris Anne Hidalgo.

Le départ de M. Lallement, qui avait des relations très conflictuelles avec Mme Hidalgo, a été salué par le premier adjoint à la mairie, Emmanuel Grégoire. "Bienvenue au nouveau préfet de police de Paris, @NunezLaurent ! Nous nous réjouissons de travailler avec lui et toutes les équipes de la @prefpolice", a-t-il tweeté aussitôt sa nomination officielle.

- Terrain favorable -

Laurent Nuñez arrive donc en terrain favorable, même si de nombreux dossiers difficiles restent à régler avec la mairie, du plan "crack" à l'accueil des migrants ou à la gestion des manifestations.

Sur ce dernier point, M. Nuñez est sur la même ligne que son prédécesseur, dont la vision musclée du maintien de l'ordre lui a valu de multiples critiques, ont déjà fait savoir plusieurs hauts responsables policiers.

Agé de 58 ans, Laurent Nuñez a l'avantage de connaître parfaitement la préfecture de la capitale pour avoir été directeur de cabinet du préfet de police Bernard Boucault entre 2012 et 2015. Il y conserve des soutiens et des amitiés solides. Il a été également préfet de police des Bouches-du-Rhône de 2015 à 2017.

Avant d'être nommé en 2018 secrétaire d'Etat auprès de Christophe Castaner, il a été patron de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) pendant un peu plus d'un an. Après avoir quitté la place Beauvau en juillet 2018, il a rejoint l'Elysée pour y coordonner la "task force" contre le terrorisme.

A la PP, il va régner sur "un Etat dans l'Etat", avec plus de 40.000 fonctionnaires, une police judiciaire prestigieuse et une direction du renseignement autonome, au grand dam de son ancienne "maison" la DGSI.

AFP

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