La direction du Renseignement Intérieur enquête sur l'enlèvement de l'ingénieur français

Le Port - Perquisition au domicile de Francis Collomp, otage au Nigéria

  • Publié le 30 décembre 2012 à 06:34

Une enquête a été ouverte concernant l'enlèvement de Francis Collomp le mercredi 19 décembre 2012 au Nigéria. Sur réquisition du parquet de Paris, spécialisé dans les affaires liées au terrorisme, les investigations ont été confiées aux services de police de La Réunion, en l'occurrence à l'antenne locale de la DCRI (direction centrale du renseignement Intérieur). Ce samedi 29 décembre les enquêteurs ont perquisitionné au domicile des Collomp au Port. La veille, ils ont longuement interrogés Anne Marie Collomp, l'épouse de l'ingénieur enlevé, et certains de ses proches. "Il s'agit d'une procédure habituelle dans ce type d'affaire, il s'agit de rechercher tous les éléments susceptibles d'aider à la libération de l'otage" indique une source proche du ministère de la Justice (Photo - Francis Collomp et son épouse résident dans ce groupe d'immeubles du Port)

À La Réunion, les enquêteurs sont particulièrement discrets sur les investigations en cours. Et à Paris c'est quasiment le même mutisme qui est de mise. "Il ne faut en rien compromettre la sécurité de Francis Collomp" se bornait à souligner le ministère des Affaires étrangères ce samedi après-midi en affirmant "ne pas avoir d'information particulière au sujet d'une éventuelle enquête". Une source proche du parquet de Paris est à peine plus parlante et déclare qu'"il s'agit d'en savoir un peu plus sur M. Collomp, de rechercher le moindre indice, la moindre indication qui pourraient aider à le faire libérer ou en tout cas à cerner un peu plus le contexte de cet enlèvement".

Même si les enquêteurs ne laissent rien filtrer, l'on peut supposer qu'au cours de leur perquisition au domicile des Collomp, ils se sont intéressés de près aux ordinateurs et à la correspondance de l'ingénieur français. Des recherches auxquelles sont habitués les policiers de la DCRI - le nom depuis le 1er juillet 2008 du contre espionage français -, puisqu'elles "sont systématiquement menées dans ce genre d'affaires" indique la source parisienne.

L'épouse et la belle famille de Francis Collomp ne font aucun commentaire sur ces investigations en cours. Mais le mercredi 26 décembre, lorsque le préfet, Jean-Luc Marx, avait évoqué la piste maffieuse comme mobile de l’enlèvement (Imaz Press avait révélé l'information dès le jeudi 27 décembre), Gilda Marbois, la belle-sœur de l'ingénieur, n'avait pas caché son étonnement. "Ceux qui ont enlevé mon beau-frère ont été clairs. Ils veulent que la France ne se mêle pas du conflit au Mali et qu'elle supprime la loi sur l'interdiction du voile intégrale. Tout cela n'a rien à voir avec Francis, c'est bien l'État français qui est visé, pas lui. Alors pourquoi parler de piste maffieuse" s'était indignée Gilda Marbois.

En effet, le dimanche 23 décembre, 4 jours après l'enlèvement, le groupe islamiste Ansaru a revendiqué le rapt de l’ingénieur français. "Le rôle majeur de la France dans l’attaque (planifiée) contre l’Etat islamique dans le Nord du Mali" est cité comme l’une des causes de l’enlèvement. Paris soutient en effet le principe d’une intervention internationale au Mali, dont le Nord est occupé par des rebelles touaregs et des islamistes. Les ravisseurs citent également la loi interdisant depuis 2011 la dissimulation du visage dans l'espace public en France et donc le port du voile islamique intégral par les femmes musulmanes, qui porte selon eux "atteinte aux droits religieux."

"Nous informons le gouvernement français que ce groupe va continuer à lancer des attaques sur le gouvernement français et les citoyens Français (...) en particulier en Afrique noire, tant qu'il ne changera pas sa position sur ces deux sujets", écrivait par ailleurs le groupe Ansaru.

À noter que ce jeudi, après plusieurs jours de silence, le ministère des Affaires étrangères a repris contact avec l'épouse et la belle famille de Francis Collomp. "On nous a dit que nous n'étions pas délaissés par la République et que nous serons régulièrement informés du déroulement des recherches" déclare Gilda Marbois. Avant cet appel du Quai d'Orsay, elle avait affirmé que sa famille "se sentait abandonnée par l'État".

Rappelons que l'ingénieur français a été enlevé le mercredi 19 décembre 2012 au soir au Nigéria. Le rapt a eu lieu à Rimi, à 25 km de l’Etat de Katsina, dans le nord du pays. Ingénieur employé par la société française Vergnet, spécialisée dans les énergies renouvelables, il était en mission au Nigéria depuis quatre semaines quand il a été pris en otage. Ses ravisseurs ont tué un agent de sécurité et un voisin, tous deux Nigérians, et ont grièvement blessé un policier. 

Ce samedi 29 décembre 2012, marque donc le 10ème jour d'absence de Francis Collomp. Afin de marquer sa solidarité avec la famille de l'otage, depuis ce vendredi, Imaz Press Réunion a entamé en page d'accueil de son site, www.ipreunion.com, le  comptage de ces jours d'absence.

Ce compteur restera affiché en page d'accueil de notre site jusqu'à la libération de l'ingénieur et son retour à La Réunion auprès de son épouse.

www.ipreunion.com

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4 Commentaires
super
super
11 ans

Mais comment avez vous U cette information car les journaux et les télévision n'ont rien

pseudo
pseudo
11 ans

Pitoyable et pourquoi pas l'arrestation de son épouse

Ridicule
Ridicule
11 ans

C'est un vrai scandale, ce malheureux a été enlevé par des terroristes qui en veulent à la France et non pas à lui personnellement et c'est chez lui que les services secrets viennent faire une perquisition... Ma parole on marche sur la tête

collombus
collombus
11 ans

va t-il être mis en examen?