Incendie au Maïdo

Déjà un lourd bilan pour la faune et la flore

  • Publié le 21 octobre 2010 à 09:00

L'incendie qui ravage la végétation du Maïdo depuis plus d'une semaine aura des conséquences indéniables sur la faune et la flore des hauts de Saint-Paul. Même s'il est "trop tôt pour faire un bilan définitif des atteintes au patrimoine", le Parc National estime déjà que "15 stations d'espèces rares (ndlr - espaces délimités) sont localisées dans la zone d'incendie", où 7 espèces indigènes menacées de fougères sont touchées.

Les dégâts subis par les espèces végétales et animales de la forêt du Maïdo sont variables selon les zones. "A certains endroits, les dégâts semblent moins importants, quelques petites poches de végétation semblent préservées", indique le Parc National. Dans ce cas, on peut espérer que la régénération des espèces indigènes sera favorisée.

D'autre parties sont visiblement plus touchées. Selon les premières évaluations du Parc National et du Conservatoire Botanique de Mascarin, les premiers dégâts touchent des espèces rares de plantes, comme les fougères. A ce jour, plus de 15 stations d'espèces rares sont localisées dans la zone touchée par le feu, où sept espèces indigènes menacées de fougères sont touchées.

"Parmi elles, deux sont considérées en danger critique d'extinction au plan mondial par l'Union internationale de conservation de la nature (UICN)", signale le Parc. A savoir la Dryopteris pentheri et la Pellaea quadripinnata. S'y ajoutent cinq autres, considérées comme menacées ou vulnérables : l'Hymenophyllum peltatum (menacée d'extinction), la Parietaria debilis (menacée d'extinction), la Cystopteris diaphana (menacée d'extinction), l'Asplenium monanthes (menacée d'extinction) et l'Asplenium theciferum (vulnérable)

Une fois l'incendie terminé, ces espèces feront l'objet d'un suivi particulier et sur une longue durée, "afin de vérifier notamment si les rhizomes des fougères encore en terre donnent de nouvelles pousses d'ici quelques mois". Le Parc devra alors déterminer si une intervention humaine est nécessaire pour "favoriser la régénération des espèces indigènes".

L'intervention humaine devrait se faire à plusieurs niveaux. D'une part, à travers la mise en ?uvre d'actions de lutte contre les espèces envahissantes comme l'Ajonc d'Europe, la Flouve odorante ou la Houlque laineuse. D'autre part, "dans les cas extrêmes", il faudra peut-être replanter des espèces indigènes caractéristiques de la zone.

Concernant la faune, un protocole de suivi est déjà en cours sur le petit lézard vert des Hauts. Il prend la forme d'une journée complète consacrée au comptage des individus, par des agents du Parc et ce, deux fois par an : en mai et en décembre.

Dans l'immédiat, les perturbations naturelles (vent froid qui remonte des remparts) et humaines (poussière soulevée par les hélicoptères) sont trop importantes pour que les résultats d'un comptage protocolaire puissent être fiables. Ce n'est donc qu'en décembre que les atteintes à la population de cette espèce endémique pourront être mesurées avec précision, annonce le Parc National.
 

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