Incendie entre le Tévelave et le Piton Maïdo (actualisé à 15 heures 20)

Le feu ne baisse pas d'intensité

  • Publié le 26 octobre 2011 à 15:20

Attisé par un vent qui a repris de la vigueur depuis le début de la matinée ce mercredi 26 octobre 2011, le feu ne baisse pas d'intensité au Maïdo, dans la zone comprise entre Piton rouge et le gîte des Tamarins. Le front des flammes s'étale sur 7 kilomètres et les rafales de vent provoquent le départ une multitude de nouveaux foyers. Ce qui complique d'autant la tâche des pompiers. Près de 500 hectares ont déjà brûlé. Le feu est beaucoup plus violent que celui d'octobre 2010 où près de 800 hectares avaient brûlé en 12 jours.

Depuis le début de la matinée ce mercredi, plus de 150 pompiers, une centaine d'agents de l'ONF et une centaine de militaires sont mobilisés pour lutter contre les flammes. Compte tenu de la virulence du sinistre, la députée-maire de Saint-Paul, Huguette Bello, a adressé un courrier ce mercredi après-midi au Premier ministre François Fillon. Elle demande "que soient déployés dès à présent des moyens à la hauteur des risques encourus". Elle note que "des moyens humains et techniques importants sont mobilisés. Des interventions aussi bien terrestres qu'héliportées sont déployées". Mais, dit-elle, "l'expérience de l'année dernière ainsi que la rapidité de la progression de ce nouvel incendie incitent fortement à prévoir dès à présent des moyens exceptionnels".

Huguette Bello insiste sur le fait "qu'il est impératif d'éviter le scénario catastrophique de l'an dernier. La forêt des hauts de l'ouest de La Réunion ne doit plus subir la même dévastation écologique. Le patrimoine naturel du Piton du Maïdo
a déjà beaucoup souffert et une décennie sera nécessaire pour renouveler ce qui a été détruit en 2010". Elle indique que pour l'heure,"une dizaine d'espèces rares et endémiques sont en grand danger. Certaines d'entre elles sont d'ailleurs protégées. La faune est également menacée. La qualité exceptionnelle de ce patrimoine est unanimement et mondialement reconnue".

Les pompiers ont passé toute la nuit sur place. Ils avaient un objectif : empêcher que le feu ne traverse la route forestière du Tévelave. Ils ont réussi. Mais pour combien de temps. Attisé par un vent fort, le feu est en effet d'une grande virulence. En quelques heures, il a dévoré la moitié de la surface ravagée en 12 jours en octobre 2010. Près de 300 hectares sont déjà partis en fumée. Le bilan a tous les risques de s'alourdir au cours des prochaines heures. Surtout si le vent, qui s'est un peu calmé dans la nuit, se remet de la partie. C'est la raison pour laquelle des renforts pourraient très vite être appelés de métropole.

En milieu de journée ce mercredi, la lutte contre le feu se poursuit. Les rotations des hélicoptères bombardiers d'eau ont repris dès le petit jour. Le front du sinistre est long de 7 kilomètres. Des flammes hautes de plusieurs mètres continuent d'engloutir la forêt et avec elles plusieurs d'espèces de flore et de faune, parfois endémique. Les représentants du parc national présents sur place mardi soir prévoyaient déjà une "catastrophe de grande ampleur".

Selon les premières constatations l'incendie ou plutôt les incendies, il y en a eu plusieurs mardi après-midi, ont été allumés volontairement. En effet, dans l'après-midi, un premier signalement de départ de feu aux abords du Piton des Orangers a été reçu par les pompiers à 14h56. Plusieurs foyers, à Piton Rouge, Grand Bénard et Tévélave, se sont ensuite déclarés simultanément. Peu de temps après un foyer était signalé sur le chemin des Anglais à la Possession. C'est cette simultanéité qui - comme en octobre 2010 -, accrédite la thèse d'actes volontaires. Cela d'autant que tous les départs de feux sont survenus au c?ur du massif forestier dans des zones très difficile d'accès.



Les gendarmes ont ouvert une enquête. Il est demandé à toutes les personnes ayant remarqué quelque chose d'anormal dans la zone de l'incendie de téléphoner à la gendarmerie la plus proche. 



Par ailleurs, par arrêté préfectoral, la route forestière du Maïdo au dessus de l'intersection avec la route foretsière des Tamarins et la route forestière des Tamarins, tous leurs accès et tous les sentiers qui parcourent le massif des hauts de l'ouest (à l'exception du sentier de Roche Plate), sont fermés jusqu'à nouvel ordre. L'accès pour le bus de transport collectif est cependant autorisé jusqu'à l'arrêt conduisant au sentier d'accès à Mafate.


 

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