Gigantesque incendie dans le massif du Maïdo

Le feu fonce vers Cilaos et les Makes

  • Publié le 28 octobre 2011 à 05:03

La situation est désormais catastrophique dans les hauts du sud. Dans la nuit du jeudi 27 au vendredi 28 octobre 2011, le feu a pris une ampleur encore jamais atteinte. Malgré la lutte acharnée que livrent les pompiers, le sinistre a réussi à entrer dans la forêt des Bénares. Les flammes ont embrasé le rempart de Cilaos et foncent vers la forêt domaniale des Makes. Le village d'Îlet à Corde (cirque de Cilaos) d'une part, et de Marla (cirque de Mafate) d'autre part, sont menacés. 1 300 hectares sont touchés par les flammes. En début de matinée ce vendredi, l'intensité du sinistre s'était encore renforcée

Les pompiers voulaient absolument éviter ce scénario. Malgré une lutte pied à pied, ils ont perdu la bataille dans la nuit de jeudi à vendredi. Le feu a réussi à s'étendre au sud et à atteindre le rempart de Cilaos. Il menace maintenant directement la forêt des Makes. Un vent violent a en effet provoqué un embrasement général sur le front sud du sinistre dans les hauts du Tévelave. Surpris, des dizaines de soldats du feu ont dû se replier par mesure de sécurité. Deux pompiers ont été blessés.

Seul point positif de cette nuit où les flammes ont été visibles de Saint-Pierre à l'Étang Salé, la relative accalmie au niveau de la route forestière des Tamarins. Malgré quelques points virulents, l'incendie a pu être contenu dans ce secteur.

Compte tenu des conditions météo, la journée de vendredi risque de ne pas être favorable à une baisse d'intensité du feu. Météo France prévoit de fortes rafales de vent soufflant cette fois au nord. Ce qui aurait pour conséquence de pousser les flammes vers le secteur qui a déjà brûlé en 2010 et donc d'agrandir encore la zone de ce gigantesque incendie. "Nous sommes en phase critique" ne cachait pas ce vendredi matin, le colonel Boucheron, officier commandant le détachement des sapeurs pompiers présents sur place.

Jeudi soir déjà il soulignait la complexité du travail des soldats du feu qui doivent s'adapter en permanence à "la configuration changeante du sinistre". Il ajoutait "nous n'avons aucune certitude. Nous sommes obligés de recalibrer nos interventions en permanence. La situation est très complexe et il est maintenant évident que nous engageons un combat de longue haleine". Les pompiers volontaires sont engagés dans la lutte depuis jeudi et une centaine de personnel en renfort sont attendus de Métropole.

Insuffisant pour la députée-maire de Saint-Paul, Huguette Bello, et son conseil municipal au vu de la situation catastrophique. Dans une motion votée jeudi, les élus saint-paulois demandent à l'État "que soient déployés dès à présent des moyens plus conséquents à la hauteur des risques encourus" au niveau environnemental notamment. Le parc national a en effet déterminé que 11 espèces florales remarquables, dont 2 endémiques ont été touchées par le feu.

L'embrasement général qui s'est produit dans la nuit de jeudi à vendredi et qui menace potentiellement les villages d'Îlet à Cordes et de Marla devrait renforcer la conviction d'Huguette Bello selon laquelle "l'État et la ministre de l'outremer prennent la situation à la légère".

Rappelons par ailleurs que selon l'enquête menée par les gendarmes, l'origine criminelle du sinistre ne fait aucun doute. Ce sont des personnes "connaissant bien la région et très au fait des techniques de lutte contre l'incendie" qui ont déclenché, ce mardi après-midi, les six départs quasi simultanés de feu (dont trois dans le massif du Maïdo), indiquent les enquêteurs. Les auteurs de ces faits sont activement recherchés. Ils risquent jusqu'à 15 ans de prison.

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