Incendie dans les hauts du sud et de l'ouest (actualisé à 20h30)

L'enfer dans le rempart de Cilaos

  • Publié le 28 octobre 2011 à 20:30

Le vent, ennemi juré des pompiers depuis ce mardi 25 octobre 2011, n'avait toujours pas faibli ce vendredi 28 octobre après-midi. Pour le plus grand bénéfice du gigantesque incendie qui ravage les hauts de l'ouest et, depuis ce vendredi, ceux du sud. La situation, qui a viré à la catastrophe depuis la nuit de jeudi à vendredi, continue d'être extrêmement préoccupante. Les flammes ont embrasé toutes les ravines situées en haut du massif du Maïdo et se sont attaquées au rempart de Cilaos. Elles continuent de le dévorer ce vendredi après midi et menacent toujours la forêt des Makes. Une note d'espoir est arrivée en début de soirée lorsque Météo France a annoncé un possibletaux d'humidité de 60 % pour la nuit ce qui devrait aider le travail des sapeurs pompiers.

Dans le même temps, un nouveau départ de feu, sans doute dû au vent, s'est produit au niveau du gîte des Tamarins sur la route forestière du Tévelave. Plus de 400 personnes, désormais exténuées, luttent contre le sinistre. Un appel à la mobilisation a été lancé en direction des quelque 500 pompiers volontaires de l'île. 200 personnels sont attendus en renfort de métropole. Emboitant le pas à Huguette Bello, députée-maire de Saint-Paul, de plus en plus d'élus demandent l'envoi en urgence "de moyens matériels et de renforts massifs".

La préfecture pour sa part souligne dans un communiqué publié ce vendredi matin que "l'engagement d'un Dash 8 à La Réunion a été expertisé par la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises". Utilisé dans la lutte contre les feux de forêt pour l'attaque indirecte des feux, le Dash est un avion bombardier d'eau lourd. Son action consiste à larguer des barrières de 10 tonnes de produit retardant, qui permet de multiplier par 10 le pouvoir d'extinction de l'eau et d'éviter la reprise du feu.

Mais, selon la préfecture, La Réunion, ne disposant pas d'infrastructures adaptées, le Dash 8 ne pourrait que ravitailler et larguer de l'eau. "Son utilité serait limitée. C'est d'ailleurs le bilan dressé après son emploi au Maïdo en 2010. Appareil peu maniable compte tenu de son gabarit, le Dash 8 ne peut pas procéder à des largages de précision dans des zones accidentées, contrairement aux hélicoptères", affirme-t-elle.

Par ailleurs, la préfecture note que plusieurs départs de feux accidentels ont été constatés ces derniers jours. Elle rappelle que "du 15 août au 15 janvier, tout emploi du feu est interdit, y compris l'écobuage, à l'exception de l'emploi du feu dans les habitations, dans leurs dépendances et dans les places à feu aménagées à cet effet par l'arrêté préfectoral. Tout contrevenant s'expose alors à des poursuites pénales. "Tous les Réunionnais sont invités à respecter scrupuleusement cette interdiction et à ne commettre aucune imprudence afin de permettre aux sapeurs pompiers de concentrer toutes leurs actions à la lutte contre les feux de forêt", poursuit la préfecture.

Rappelons qu'en 4 jours 1 500 hectares ont déjà été parcourus par le feu. Une surface énorme, représentant deux fois celle qui a brûlé en octobre 2010. À cet époque les pompiers avaient réussi à empêcher le feu d'entrer dans la forêt des B énares et d'atteindre le rempart de Cilaos. Cette fois, malgré une lutte acharnée, ils ont perdu cette bataille. La catastrophe environnementale - la zone est riche en espèces endémiques de flore et de faune -, en partie évitée en 2010 et cette fois avérée.

Le parc national indique en effet quaAu moins 16 espèces de flore remarquables, dont plusieurs endémiques ont été touchées sur les différentes stations connues sur la zone. "Certaines sont considérées comme gravement menacées d'extinction. C'est le cas notamment d'une fougère indigène (Pellaea quadripinnata) que l'on trouve uniquement sur la zone touchée aujourd'hui par le feu" termine le parc.

Plus de 400 personnels sont toujours engagés dans la lutte contre le sinistre. Initialement prévus pour arriver samedi, les 200 personnes attendues en renfort débarqueront finalement de Métropole ce dimanche matin en raison du conflit social chez Air France.
 

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