Incendie dans le massif du Maïdo (actualisé à 13 heures)

Route forestière: le PC des pompiers menacé

  • Publié le 29 octobre 2011 à 11:30

En milieu de journée ce samedi 29 octobre 2011, les pompiers envisageaient de déplacer en urgence leur PC qui se trouve non loin du gîte de la route forestière des Tamarins (hauts de Saint-Paul). Le foyer à proximité de ce point n'a cessé de se renforcer au cours des dernières heures et les flammes se sont dangereusement rapprochées du PC. Les soldats du feu continuent de lutter avec acharnement contre un deuxième foyer sur le front sud-ouest au niveau de la ravine du Gol (haut du sud-ouest) et un troisième au piton des Orangers. Au total, plus de 1 700 hectares ont déjà été parcourus par le feu.

Toute la nuit du vendredi 28 au samedi 29 octobre les pompiers ont lutté contre des départ et des reprises de feu souvent très virulentes. Impressionnantes, les flammes s'élevaient à plus de 10 mètres. Dans le secteur sud de l'incendie, une baisse de virulence du sinistre a été observée dans la nuit, mais le feu a repris de la force au petit jour. Les flammes sont entrées dans la forêt du Tévelave, le rempart de Cilaos est toujours en feu et la menace continue de fortement peser sur la forêt des Makes. Le préfet estime inutile pour le moment le recours du Dash 8, l'avion bombardier d'eau. Ce que contestent plusieurs élus

Ce samedi matin trois foyers virulents sont donc toujours recensés. Le gros des efforts est concentré depuis vendredi soir sur le feu au niveau du gîte des Tamarins. Le foyer sur le front sud-ouest au niveau de la ravine du Gol - le plus menaçant pour les Makes -, est traité par trois groupes d'intervention "feu de forêt" et un détachement d'intervention héliporté. La reprise du feu sur le piton des Orangers - le sinistre était pourtant contenu depuis 3 jours -, est traitée par 2 hélicoptères bombardiers d'eau et un groupe d'intervention "feu de forêt".

400 personnes sont toujours mobilisées dans cette lutte acharnée contre les flammes. 200 personnels doivent arriver en renfort de métropole ce dimanche. Plus de 1 700 hectares ont été parcourus par le feu. Comme les jours précédents, le double objectif de cette journée de samedi sera d'empêcher les flammes de traverser la route forestière des Tamarins et de préserver la forêt des Makes.

Très tôt dans matinée de ce mercredi, une reconnaissance aérienne a été menée afin d'évaluer avec précision la zone du sinistre. Les hélicoptères bombardiers d'eau ont ensuite repris leurs rotations au-dessus des flammes. La préfecture a confirmé ce vendredi que l'utilité d'un Dash 8 (avion bombardier d'eau) "serait limitée". C'est d'ailleurs, dit encore la préfecture, "le bilan dressé après son emploi au Maïdo en 2010. Appareil peu maniable compte tenu de son gabarit, le Dash 8 ne peut pas procéder à des largages de précision dans des zones accidentées, contrairement aux hélicoptères". Une analyse que ne partage pas plusieurs élus, notamment Claude Hoarau, maire de Saint-Louis de la commune de Saint-Louis dont fait partie la forêt des Makes.

À noter que la catastrophe environnementale - la zone en feu est riche en espèces endémiques de flore et de faune -, en partie évitée en 2010 et cette fois avérée. 

Le parc national indique en effet qu'au moins 16 espèces de flore remarquables, dont plusieurs endémiques ont été touchées sur les différentes stations connues sur la zone. "Certaines sont considérées comme gravement menacées d'extinction. C'est le cas notamment d'une fougère indigène (Pellaea quadripinnata) que l'on trouve uniquement sur la zone touchée aujourd'hui par le feu" termine le parc (voir article par ailleurs). 



Dans un communiqué, Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'Écologie dit "attentivement le déploiement des forces de lutte contre l'incendie, qui sont menées dans des conditions particulièrement difficiles depuis le déclenchement du sinistre". Elle se félicite "de la mobilisation exceptionnelle de 240 pompiers sur place et de l'envoi de renforts de commandements et de spécialistes, afin de maîtriser au plus vite la situation" et "exprime sa reconnaissance aux agents du parc national, de l'ONF et des communes avoisinantes, qui s'emploient à faciliter le travail des forces de lutte"

Rappelons par ailleurs que selon l'enquête menée par les gendarmes, l'origine criminelle du sinistre ne fait aucun doute. Ce sont des personnes "connaissant bien la région et très au fait des techniques de lutte contre l'incendie" qui ont déclenché, ce mardi après-midi, les six départs quasi simultanés de feu (dont trois dans le massif du Maïdo), indiquent les enquêteurs. Les auteurs de ces faits sont activement recherchés. Ils risquent jusqu'à 15 ans de prison.
 

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