Incendie dans les hauts du sud-ouest

Le Dash est là, le feu reprend

  • Publié le 3 novembre 2011 à 20:45

À 18 heures ce jeudi 3 novembre, l'incendie qui ravage toujours le massif du Maïdo depuis une semaine reste contenu dans une enveloppe de 2 834 hectares. Selon la préfecture, aucune propagation n'a été constatée ce jour dans la forêt des Hauts sous le Vent. Toutefois, malgré l'entrée en action du premier bombardier ce jeudi 3 novembre, la situation générale a été rendue difficile avec des reprises de feu sur l'ensemble des secteurs. "Ces reprises sont dues à un réchauffement global des températures à la faveur d'un temps sec et dégagé", indique la préfecture. Le second bombardier d'eau devrait arriver ce jeudi 3 novembre en cours de nuit.

En fin de journée, ce jeudi, une reprise de feu en contrebas du rempart du Maïdo a été traitée par 21 largages des hélicoptères bombardiers d'eau, sur le secteur du piton des Orangers. À l'Est, le traitement des points chauds se poursuit dans des zones vertes non brûlées du périmètre tandis qu'au Sud, des reprises de feu à proximité de la route forestière ont été maîtrisées par les sapeurs pompiers.

Sur le secteur Ouest, une reprise à proximité du Gîte des Tamarins dans une forêt de cryptomerias a entraîné une coupure temporaire de la route forestière. La préfecture note qu'une vigilance continue est maintenue vis-à-vis des feux souterrains à proximité des fermes et bâtiments d'élevage.

La création de pare-feu et de pistes, ainsi que des travaux d'essartage sont poursuivis par les agents de l'ONF (office national des forêts), des FAZSOI, et des volontaires de diverses associations. La piste de ceinture du flan Est est achevée.

Ce jeudi a été également marqué par la première journée d'intervention du premier bombardier d'eau dans le secteur de la route forestière des Tamarins. Arrivé à La Réunion ce mercredi soir 2 novembre 2011, l'aéronef a ainsi effectué 13 rotations au-dessous des zones de feu du massif du Maïdo dès le lever du jour, notamment dans des zones à l'accessibilité difficile par voie terrestre. À chaque passage, ce sont 10 tonnes d'eau qui ont été lâchées à une vitesse de largage de 130 kilomètres/heure à près de 40 mètres de hauteur. Le but étant de noyer totalement les brasiers encore actifs. Si selon Marc Hesslhoel, chef de détachement des Dash 8, cet avion est "l'un des meilleurs moyens qui existe en matière de lutte contre les incendies", il note que "de nombreux points chauds ont encore besoin d'être traités". "Si le feu est fixé, il n'est pas éteint", rappelle-t-il, en faisant allusion aux reprises.

Le second aéronef arrivera ce jeudi en cours de nuit, permettant ainsi de renforcer dès vendredi la lutte contre les brasiers encore actifs. Les avions effectueront alors, selon Marc Hesslhoel, l'un après l'autre, une rotation tous les quarts d'heure.

Interrogé sur le cafouillage du gouvernement suite à l'envoi tardif des deux bombardiers, le chef de détachement des Dash 8 a tenu à souligner "un choix tactique" de la part de l'État tout en rappelant que "ce ne sont pas les pilotes qui choisissent d'intervenir". Il précise qu'entre la décision de l'intervention à La Réunion et le décollage du premier bombardier, 10 heures se sont écoulées. Le temps nécessaire, dit-il, pour préparer la soute et les escales.

Pour rappel, Marie-Luce Penchard affirmait à 17 heures 30, ce lundi, que le recours au Dash 8 n'était pas approprié. À 19 heures, le préfet en service commandé, disait la même chose. À 22 heures 31, Claude Guéant, ministre de l'Intérieur et ministre de tutelle de Marie-Luce Penchard, annonçait dans un communiqué l'envoi non pas d'un mais de deux bombardiers d'eau.

Depuis le début du sinistre, 42 blessés ont été recensés dont 6 personnels ce jeudi... Les flammes ont déjà avalé 2 834 hectares au c?ur même du parc national, c'est-à-dire dans la zone qui a permis à La Réunion d'être élevé par l'Unesco au rang de patrimoine de l'humanité, laissant place à un véritable spectacle de désolation...

Par ailleurs, un arrêté préfectoral a été pris concernant l'état des sentiers et des routes forestières. Ainsi, la route forestière du Maïdo (au dessus de l'intersection avec la route forestière des Tamarins), la route forestière des Tamarins, ainsi que les sentiers qui parcourent le massif des Hauts de l'Ouest (y compris le sentier de Roche Plate) sont fermés jusqu'à nouvel ordre. Les services de l'ONF ont été chargés d'installer la signalétique appropriée aux entrées des sentiers.

Le préfet tient également à rappeler que du 15 août au 15 janvier, tout emploi du feu est interdit par arrêté préfectoral. Tout contrevenant s'expose à des poursuites pénales. 11 procès-verbaux pour écobuage ont déjà été dressés par la gendarmerie nationale.

Emilie Sorres pour

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