14 ans que la ville de Saint-Denis n'avait pas porté de festival. Le Kaloo Bang qui s'est déroulé les 8 et 9 octobre derniers a donc fait les frais de sa première expérience. La mairie misait sur 10 000 entrées. Le résultat n'est pas à la hauteur des espérances avec 6500 entrée sur deux jours. Un chiffre largement discuté. "Il est vrai que le Parc des expositions de la Nordev est tellement grand que la première sensation quand on entrait dans le festival était le vide", se justifie Éricka Bareigts, 2ème adjointe à la mairie de Saint-Denis. "On pensait faire plus d'entrée c'est sûre. Mais notre objectif n'était pas de faire un énorme festival mais plutôt de l'asseoir. Et on ne regrette pas", souligne l'élue. Elle ajoute : "un festival ne sera jamais un succès en un claquement de doigt".
Les leçons sont tirées. La mairie est consciente de l'échec du festival qui aura coûté 750 000 euros. Elle admet d'ailleurs un certain nombre d'erreurs et la liste est longue. Première erreur, une communication tardive et mal ciblée. "On était sur une communication standard et nous n'avons pas fait assez de proximité pour faire venir ceux qui n'ont pas l'habitude de ce genre d'événement", explique Éricka Bareigts. Autre problème, la politique tarifaire. "Une famille qui voulait juste voir les spectacles de l'après-midi par exemple devait payer la totalité du billet", indique l'adjointe.Erick Bareigts reconnaît également une possible erreur dans l'absence de tête d'affiche. "Le festival d'à côté (ndlr - les Florilèges) met une tête d'affiche et fait la moitié de ses entrées grâce à ça ! Nous y réfléchirons pour l'année prochaine", ajoute-t-elle. D'autres points ont été évoqués comme la signalétique, les heures de programmation, l'aménagement des lieux.
Mais le tableau n'est pas si sombre pour Ericka Bareigts. La programmation artistique était très riche. "Le Kaloo Bang visait à faire découvrir des artistes du monde entier mais surtout de l'hémisphère sud", précise l'élue. L'adjointe au maire loue aussi la qualité du son et de la lumière. Elle note enfin un atout de taille pour le Parc des Expositions, celui de pouvoir recevoir des handicapés sans aucune difficulté.
Les conditions principales étaient donc réunies pour réussir ce festival mais le public n'a pas été attiré par la programmation. "Le challenge pour l'année prochaine est de réussir à sensibiliser le public aux artistes du monde", précise Éricka Bareigts. Et de conclure : "il faut également revoir la coordination globale culturelle". L'adjointe fait référence aux différents événements musicaux qui se sont déroulés le même week-end.
Julie Fioretti