Saint-Denis

Electropicales : un retour musical qui fait du bien

  • Publié le 24 octobre 2021 à 02:59
  • Actualisé le 18 août 2022 à 15:31

Après plus d'un an et demi sans festival, La Réunion a marqué son grand retour musical ces vendredi 22 et samedi 23 octobre 2021. C'est sur le Barachois à Saint-Denis que les Electropicales ont décidé une nouvelle fois de poser leurs basses. Le désormais célèbre festival proposait, comme à son habitude, une soirée électro et une seconde dédiée au rap. Imaz Press y était, on vous raconte (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

Nul besoin de préciser que cet avis pourrait bien être biaisé par le fait d'avoir été privés pendant de – très – longs mois de concerts d'envergure. Mais aux vues de l'effervescence qui régnait dans la foule, on aurait tout de même tendance à dire que ce fût, une fois de plus, une édition réussie.

Les choses sérieuses ont commencé dès le top départ du festival, avec une ouverture gérée par Solstice, musicien local que l'on a l'habitude de croiser dans les soirées de l'île et qui avait déjà été convié aux Electropicales en 2018. Touche à tout, il a comme à son habitude offert au public une prestation mêlant les genres, le tout sur fond de coucher de soleil sur Saint-Denis. Que demander de plus ?

Le ton a été donné, la soirée sera rythmée, et l'énergie qui émane du public qui redécouvre la vibration des basses lancées à pleine puissance (tout en restant raisonnables, nous sommes tout de même sur le Barachois), donne déjà une idée de comment va se dérouler le festival. C'est aux alentours de 20 heures que la fosse se remplit réellement , rappelant que l'événement était en effet sold out. Devant l'entrée, nombreuses étaient d'ailleurs les personnes a tenté de racheter une place. Tandis que de l'autre côté de Saint-Denis, les gagnants du Grand Raid franchissaient la lignée d'arrivée, la foule sur le Barachois se préparait à entamer un marathon d'un autre genre – bien que moins épuisant.

Des vibrations des basses à la fine poussière qui s'échappe sous les pas de danse de la foule, c'est dans une ambiance électrique que Vi Russe, bien connue sur la scène locale, a entamé son set. La nuit étant tombée, le décor signé Stage OI prend forme, et la musicienne installée devant un container suspendu dans les airs surplombe les centaines de personnes présentes sur place. Si l'on a été habitué à des scènes plus extravagantes de la part du festival, l'installation fait tout de même largement le travail. Alliant acid, house et minimale, Vi Russe assure un set qui vient être parachevé par le danseur réunionnais de voguing Luna Ninja, accompagné du In Motion crew mais aussi d'autres artistes connu.e.s localement, comme Brandon Gercara et Yannick Peria. De quoi enflammer la foule.

C'est devant une foule à perte de vue que Vi Russe termine son set, et qu'elle laisse la place à Kisling, co-fondateur du Kollektiv Zusammen et lui aussi bien connu du public réunionnais. On la retrouvera un peu plus tard en back to back avec ce dernier, pour un moment de folie une nouvelle fois accompagné des danseurs et danseuses qui mettent le feu à la scène. Dans la fosse, l'air est désormais lourd et une chaleur intense émane de la foule, c'est donc dans des conditions parfaites que Vitalic, tête d'affiche arrivé de l'Hexagone, prend position.

Le monument de la techno française entame finalement son set devant un parterre déjà gonflé à bloc, et il ne lui faut finalement pas grand-chose pour assurer un set dont le seul défaut aura été qu'il était trop court. L'occasion pour lui de présenter son nouvel album, sorti tout récemment, et qui sonne comme une célébration du retour de la vie nocturne.

La soirée se terminera avec le duo de Pangar, formé par Kwalud et Betnwaar, tous deux Réunionnais. Clous du spectacle, ils clôturent la nuit au rythmé de leurs basses. Et laisseront le sentiment que la nuit se termine bien trop tôt.

- Un samedi sous l'égide du rap -

C'est les jambes lourdes mais la joie de retrouver les concerts toujours présente que l'on entame le deuxième jour, où les concerts s'étalent de 15h à minuit. Encore une fois, la scène est quasi-exclusivement réunionnaise, et la programmation à cette fois-ci attiré un public un peu plus jeune. C'est tout doucement que le Barachois se remplit, certains sûrement encore fatigués de la veille – comme nous – étant légèrement en retard sur le programme. Cette deuxième journée commence donc pour nous avec la prestation du beatmaker Sleepy Tamashi. Les Electropicales avaient prévenu : son nom de scène est trompeur, car il n'y a rien de somnolant dans ses sons.

C'est sur des morceaux aussi bien mythiques que récents du rap français et US que le musicien va allier hip-hop et électro va (ré)chauffer la foule qui s'agrandit au fur et à mesure de son set. C'est donc dans une ambiance électrique que le beatmaker va laisser la scène à Steez et Sully, deux jeunes rappers réunionnais qui font doucement leur bout de chemin musical dans l'île. Pas forcéments habitués aux grandes scènes, les Saint-Andréens assurent un show efficace qui ne manque pas de faire sauter la foule.

Ils vont laisser la place à la seule artiste féminine de la soirée, tout droit débarquée du Botswana et coup de cœur de la rédaction : Danielle Swagger va mêler son rap aux luttes sociales, chantant contre le racisme, le sexisme et les inégalités. Tout ce qu'on aime chez Imaz Press. Si le concert ne dure qu'une demi-heure, on peut d'ores et déjà annoncer que nous ne manquerons pas de suivre de près la carrière de cette artiste qui vit désormais à la Réunion.

Vient celui qui était attendu de tous : Jok'Air. Même pas encore sur scène, la foule scande son nom, et c'est probablement pour lui que le public criera le plus fort ce week-end. Amoureux de La Réunion, il n'hésite pas à lâcher quelques phrases en créole, et assure un show de qualité qui vient être améliorer par la foule qui chante à l'unisson.

La soirée se clôturera avec Da Skill et Dan Wayo, qui peuvent se vanter d'être tous les deux considérés comme les meilleurs DJ de l'île. Avec plusieurs prix à leur actif, les deux artistes réunionnais assurent un closing de qualité, qui ne nous laissera qu'avec une pensée : vivement le prochain festival

as/www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

guest
0 Commentaires