Inauguration du poste 1

Modernisation des quais, nouveaux frigos, dock flottant... le Port-Ouest se modernise

  • Publié le 9 mai 2022 à 15:02
  • Actualisé le 9 mai 2022 à 15:03

Le Grand Port maritime a inauguré ce lundi 9 mai 2022 son poste numéro 1, entièrement reconstruit. Une inauguration organisée à une date symbolique puisque ce 9 mai marque la Journée de l'Europe, alors que le Feder (Fonds européen de développement régional) a majoritairement financé ces travaux de modernisation. Modernisation des quais, nouveaux frigos, dock flottant... le Port-Ouest, moins connu que son équivalent à l'est, fait peau neuve (Photos mm/www.ipreunion.com)

120 mètres de long pour une profondeur de 8,5 mètres : construit en 1957, le poste numéro 1 du Port-Ouest avait besoin d'un bon rafraîchissement. Face à l'usure du béton et l difficile adaptation aux nouvelles réglementations, il a fallu entièrement moderniser les quais. Ce ravalement de façade redonne une nouvelle énergie à cette partie du port. "Il n'y a pas que le Port-Est qui existe, même s'il nous occupe beaucoup" sourit Eric Legrigeois, directeur du Grand port maritime.

- Plus efficace, plus polyvalent -

"Des moyens lourds ont été déployés sur les quais, refaits à neuf, pour débarquer les palangriers, le terre-plein a été entièrement reconstitué, des dispositifs innovants ont été déployés pour éviter une turbidité excessive dans le bassin..." liste le directeur. Aujourd'hui le nouveau quai sur le poste 1 permet de mieux accueillir les navires avec de meilleurs espacements pour anticiper d'éventuels renouvellements de flottes avec des navires plus gros, mais aussi via la possibilité de branchement électrique à quai. Un dispositif important pour éviter de laisser tourner les groupes électrogènes trop longtemps pendant les escales, et qui permet également une nuisance sonore moindre.

"Jusque là, les bateaux devaient débarquer langoustes et légines sur les quai 9 et Titan, et le faire progressivement et de nuit pour les mener jusqu'à la chambre froide" raconte Adrien de Chomereau, PDG de la Sapmer. Aujourd'hui les frigos, le long du quai 1, sont à proximité des navires. "L'Austral, arrivé le 29 avril, a pu directement débarquer son contenu dans la chambre froide" ajoute le directeur de la Sapmer, un élément important autant pour l'efficacité du travail que pour la qualité des produits.

Le quai se veut aussi polyvalent et pourrait accueillir les bateaux de plaisance ou de croisière de passage. Les équipes travaillent actuellement sur l'attractivité du port, via une valorisation des produits de la mer dans les restaurants qui pourront être aménagés dans la zone arrière portuaire, via également un partenariat avec les TAAF (terres australes et antarctiques françaises) permettant la mise en place d'expositions itinérantes.

L'occasion pour Olivier Hoarau, maire du Port et président du Conseil de surveillance du Grand port maritime, de rappeler le souhait de la ville portoise de voir "le Port-Ouest être renouvelé en front de mer urbain". Dans la zone arrière portuaire pourront être créés des commerces, des bureaux, des restaurants ou encore des logements, "un lieu de patrimoine, de culture et de découverte" note le maire. Objectif également : développer l'économie bleue, une économie de la mer plus respectueuse de l'environnement et plus attrayante.

- De nouveaux équipements -

Pour ête plus respectueux de l'environnement, il n'y aura pas de travaux la nuit sur le site afin d'éviter "tout impact sur l'avifaune marine" note le Grand port maritime, qui prévoit aussi la mise en place d'une zone de 100 mètres carrés de "biodiversité positive", pour recréer des habitats destinés à certains espèces. Des panneaux photovoltaïques vont également être mis en place sur les toitures.

Un nouveau silo à glace a également été acquis, plus respectueux de l'environnement : il vise à fabriquer et distribuer la place en écailles destinée aux pêcheurs. Le nouvel équipement devrait être mis en service en décembre 2022.

Une seconde grue va être installée au niveau de la darse de pêche et l'équipement sera complété par des structures flottantes pour les petits bateaux de pêche.

Le Grand port maritime met aussi l'accent sur l'acquisition d'un dock flottant, pour "mettre à sec des navires de taille moyenne devant subir des travaux d'entretien" explique le GPM.

S'ajoutent à ces nouveaux équipements deux portiques, plus performants, qui quittent bientôt leur lieu de fabrication dans une usine chinoise pour rejoindre La Réunion.

- Une livraison retardée entre autres par la crise du fret -

La phase de travaux, débutée en janvier 2021, n'a pas été sans remous et le Grand port maritime déplore un retard de six mois dans la livraison du nouveau quai numéro 1, en raison de difficultés techniques imprévues notamment "la découverte de vestiges anciens non répertoriés ou encore le fonçage (creusement, ndlr) des pieux" explique Eric Legrigeois. La Région se dit prête à étudier, avec la Feder, la possibilité de financer ces six mois supplémentaires de travaux, auxquels la crise de l'approvisionnement en matériaux n'a rien arrangé.

Coût total du chantier : 7,683 millions d'euros, financés par la Feder à hauteur de 2,518 millions, par le Grand port lui-même à hauteur de 1,774 million et encore de l'Etat pour un peu plus d'un million d'euros. Le surcoût, lui, s'élève à 2,318 millions d'euros, dont 642.000 euros sont directement dûs à la hausse des prix.

Présents lors de l'inauguration, la présidente de Région Huguette Bello et le préfet Jacques Billant ont salué la fin des travaux. "La modernisation était devenue une nécessité. Avec l'aéroport, le port est le poumon de notre économie" déclare la présidente de Région, remarquant par ailleurs une reprise économique salutaire, "après deux ans de crise sanitaire, l'activité portuaire est en hausse" note-t-elle. La modernisation s'inscrit pleinement dans cette reprise économique puisqu'elle vise aussi à "réduire les coûts de passsage pour les opérateurs" ajoute-t-elle.

Au bout, un impact sur l'emploi. "Nous visons la création d'une centaine de nouveaux emplois qualifiés environ. Quatre jeunes Réunionnais sont déjà en formation actuellement sur un chantier breton" indique Jacques Billant.

mm/www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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