Législatives

Savoir faire entendre la voix de La Réunion : une obligation pour les députés (ré) élus

  • Publié le 17 juin 2022 à 12:25

Le verdict des urnes est tombé ce dimanche 12 juin 2022. 14 candidats sont qualifiés et se livreront à des duels dans les 7 circonscriptions de l'île. Au-delà d'élire un représentant à l'Assemblée nationale, les futur(e) député(e)s de La Réunion devront être des voix audibles et crédibles au sein du Parlement français. La perspective d'une possible majorité relative favorable au président de la République Emmanuel Macron renforce encore la portée historique du second tour qui aura lieu le 19 juin prochain. Entre députés godillots ou opposants à tout, les candidats encore en lice devront démontrer qu'ils sont capables de faire le choix du juste milieu, dans l'intérêt, non pas d'un camp, mais de La Réunion et des Réunionnais. Cet enjeu repose avec acuité la question de la création d'un groupe ultramarin afin que l'ensemble des Outre-mer puissent parler d'une même voix et enfin se faire entendre (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

- Une majorité relative, une chance pour La Réunion -

Au soir de ce premier tour, le camp présidentiel n’est pas certain d’avoir une majorité absolue à l’Assemblée nationale. Et pour cause, le résultat historique de la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale (NUPES) partout en France lui permet d’espérer jouer les troubles fêtes à la veille de ce second tour.  La Réunion n’y échappe pas puisque l’union de la gauche a permis la qualification de 6 de ses 7 candidats au second tour.

Si les chances de Jean-Luc Mélenchon de devenir Premier ministre paraissent minces, une majorité relative ouvrirait la porte à une vraie concertation entre les différentes composantes politiques de l’Assemblée nationale.

En effet, si le gouvernement ne veut pas avoir recours systématiquement à l’impopulaire article 49-3 de la Constitution pour faire passer des textes de loi en force, elle devra forcément composer et donc être à l’écoute des députés des autres camps.

Cette perspective est une chance historique pour les députés réunionnais de pouvoir se faire entendre. Durant la campagne du premier tour, plusieurs candidats ont défendu, à raison, la nécessité d’adopter une posture, non pas d’opposition systématique, mais de co-construction.

Les parlementaires nouvellement élus dimanche prochain devront savoir changer de paradigme. Sans renier leur projet politique, en restant ferme sur leurs convictions fondamentales, une "opposition constructive" leur permettrait de faire valoir l’intérêt supérieur de La Réunion, notamment, lorsque le gouvernement se trouvera en difficulté.

- La création d’un groupe Outre-mer à l’Assemblée Nationale, une solution ? -


Dans ce contexte, une véritable réflexion doit être menée, tant par les électeurs que par les candidats en lice pour le second tour. S’ils entrent à l’Assemblée Nationale, c’est pour faire entendre la voix des Réunionnais. Une voix qui devra nécessairement composer avec la majorité présidentielle qui sera, quoi qu’il arrive, au pouvoir, pour les 5 années à venir.

Les enjeux pour La Réunion, durant ces cinq prochaines années, sont importants. Il y a les questions relatives au pouvoir d’achat, à la lutte contre le chômage, la précarité et la pauvreté. Il y aussi l’enjeu environnemental sur une île fortement soumise aux aléas climatiques. La réussite des jeunes Réunionnais avec en filigrane la lutte contre l’illettrisme et le décrochage scolaire, est également une question de fond.

Le développement économique du territoire, l’intégration régionale de La Réunion, l’autonomie alimentaire et énergétique ou encore la transformation agricole sont d’autres dossiers que nos députés devront défendre à l’Assemblée Nationale.

Il convient de rappeler que La Réunion partage ces grands défis avec les autres départements d’Outre-mer, avec, bien évidemment, des spécificités intrinsèques à chaque territoire.

A l’aube de cette nouvelle législature, se pose donc avec acuité la question de la création d’un groupe parlementaire d’Outre-mer. L'idée est d'éviter que les parlementaires des différents territoires soient disséminés dans des groupes politiques n'ayant pas la défense des Outre-mer comme priorité.

Forgé à l'intérieur d'un groupe en prise avec les réalités du terrain, un discours, porté par des ultramarins pour les ultramarins, assurera une meilleure prise en compte des besoins particuliers de ces territoires.

Régulièrement, lors des élections législatives, des candidats défendent la création d’un tel groupe des parlementaires des Outre-mer. Il est largement temps de passer des paroles aux actes. Cela pour éviter que le sentiment d'abandon, d'injustice et d'humiliation ressenti par une majorité croissante d'Ultramarins finisse par enflammer le baril de poudre

www.ipreunion.com / redac @ipreunion.com

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4 Commentaires
Marcpayet10
Marcpayet10
1 an

Non à l'extrême gauche. On voit le parti pris de ce site internet d'information on rigole. Lfi dangereux

Papillon diurne
Papillon diurne
1 an

Quel que soit le choix des électeurs qui iront voter demain, si possible pas blanc ni nul (ça ne compte pas trop, je crois), La Réunion aura ses 7 représentants au sein de notre Assemblée nationale : ils ou elles vont donc composer la nation française tout entière...Cependant, au vu des résultats assez significatifs du premier tour de dimanche dernier, on peut assez aisément deviner de quel bord politique La Réunion penche. Celui ou celle qui n'entrevoie pas ça, c'est que cette personne est frappée de cecité.Ma question est: est-ce que, dès lundi matin, nos onze parlementaires réunionnais sauront parler d'une même voix et même sur la table des ministères et du nouveau gouvernement la 1ère problématique de notre milieu insulaire situé dans la zone Sud de l'Océan indien (Hémisphère Sud)'Cela fait plus de 50 ans, on tourne autour du pot...de la surdensité mécaniquement fabriquée!Quelle va donc être la stratégie pour au moins les 30 années à venir 'Je suis très impatient(e) de la connaître pour y prendre part à sa déclinaison concrète dans le paysage local...

Missouk
Missouk
1 an

Entre ROBERT qui tente de faire passer son adversaire pour un colonialiste et LORION qui considère que St JOSEPH est sale et qu'il n'y fait pas bon vivre, ça vole de plus en plus bas. Qu'on renvoie ces deux là à leurs chères études!

Non à la retraite à 65 ans
Non à la retraite à 65 ans
1 an

Non à la retraite à 65 ans voulue par Macron et ses représentants locaux : Fontaine,Issa ....