Mayotte

Les makis de Mbouzi

  • Publié le 29 décembre 2002 à 00:00

Depuis six ans, l'îlot Mbouzi au large de Mayotte est devenu un dispensaire. Dans une vielle bâtisse Brigitte Gandon, présidente de "Terre d'asile", accueille, réconforte et soigne des makis, ces petits lémuriens au regard émouvant d'humanité

Brigitte Gandon s'est installée là pour protéger et soigner ses malades. Elle connaît tous ses protégés. Près de deux cents makis blessés ou malades sont passés par l'infirmerie. Ils sont amenés par particuliers. Une femelle maki a même été amenée de La Réunion.
Pour ne pas compromettre leur retour dans la nature après leur guérison, Brigitte Gandon veille à ne pas trop les habituer à la présence humaine. Les petits lémuriens sont soignés et remis en liberté dès qu'ils peuvent à nouveau se nourrir seuls. Certains se sont établis en clan près du dispensaire, d'autres sont allés un peu plus loin et ont colonisé toute l'île
Car les makis se sont bien reproduits et ont ainsi pu recréer des groupes d'une quinzaine d'individus au maximum. Il y en aurait 25 répartis sur tout l'îlot. Ce qui porte aujourd'hui la population à plus de 300 animaux.
Hélas ce havre de paix est menacé. Des braconniers multiplient les ruses pour chasser les makis. Ces animaux protégés sont victimes du braconnage pour être mangés, vendus sous le manteau ou tout simplement tués parce qu'ils "saccagent", selon les agriculteurs, les arbres fruitiers.
Les braconniers ont aussi volé les deux cents bananiers et autres arbres fruitiers plantés à Mbouzi pour que les lémuriens cueillent leur nourriture. Depuis, les fruits sont achetés et distribués chaque jour. La dégradation des installations est courante. L'association a porté plainte auprès de la direction de l'agriculture et de la forêt (DAF) de Mayotte.
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