Rétrospective

L'année politique en images

  • Publié le 6 janvier 2007 à 00:00

L'adage est galvaudé : le poids des mots, le choc des photos. Il s'avère pourtant instructif si l'on passe au scanner de l'objectif les photos de l'année politique à La Réunion. Imaz Press Réunion a saisi ces instants magiques où, pris sur le vif, souvent malgré eux, les femmes et les hommes politiques laissent des témoignages, en images, qui valent tous les commentaires. Nous publions aujourd'hui la première partie de cette "galerie"

Parmi les princes qu'on sort de l'année 2006, à La Réunion, la palme des lauriers revient avec tous les honneurs à l'ancien préfet M. Pierre Cayrel. Il aura suffi d'une minuscule piqûre d'aedes albopictus sur des dizaines de milliers de Réunionnais, pour qu'on l'exile définitivement de la terre réunionnaise et du terrible chikungunya. La cible de toutes les critiques, c'était lui et la flèche de sortie sous laquelle il pose à l'aérogare Roland Garros est sans équivoque !

Don d'ubiquité

À l'inverse, s'il en est un - il en existe toujours un pour contredire la règle - qui refuse obstinément de sortir du champ des objectifs et des caméras, c'est bien André Thien Ah Koon. L'Ex, se croit encore "in" et multiplie les apparitions aux côtés des ministres de passage ou d'élus locaux bien sages. En apartés, ou en franches rigolades, l'ancien député-maire du Tampon exerce un étrange don d'ubiquité et joue des coudes : il est partout et veut que cela se sache. La peur de ne plus "être" est un grand malheur dans l'arène politique.
Paul Vergès, lui, n'a pas tous ces soucis. Bien au contraire, il rayonne au milieu de ce drôle d'insectarium et attire les flashes comme la lumière appelle les papillons. Il arrive, parfois, que micros et caméras se détournent un peu de son aura. Mais le président de la Région sait les ramener dans la bonne orientation. D'autant plus que son adversaire, Jean-Paul Virapoullé, a le blues.

Loup solitaire

Revenons au choc des photos avec les multiples visites, qu'elles soient ministérielles ou de candidatures potentielles à la mère des élections : la présidentielle de 2007. Confrontés à la dure réalité du terrain, les ministres ont de drôles de mimiques. Dominique Perben, ministre de l'Équipement, se gratte la tête sous les rochers friables de la route du littoral. Quant à son collègue de l'Agriculture, Dominique Bussereau, visiblement il n'aime pas patauger dans la gadoue. Le plus zen, c'est François Baroin. Comme le ministre de l'Outre-mer n'aime pas l'avion, il est plutôt ravi de poser les pieds sur le plancher des vaches et de siroter dans un fauteuil. Le premier d'entre eux, Dominique de Villepin, est un loup solitaire, mais il espère que son avenir sera aussi rayonnant que les armoiries qui éclairent sa chevelure poivre et sel...

Au plus haut de l'affiche

Les deux principaux candidats qui ont sauté la mer, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, sont davantage amateurs de la pêche aux voix que de pêche au gros. Tandis que Ségolène virevolte de Saint-Benoît à Saint-Joseph, Nicolas se révolte contre sa petite taille et se verrait bien au plus haut de l'affiche ! On notera, aussi, que le séjour du socialise Henri Emmanuelli sur les terres bénédictines de son ami Jean-Claude Fruteau le plonge dans le spleen, sinon dans l'ennui. S'il apprécie les cochonnailles "made in Réunion ", Dominique Strauss-Kahn a beaucoup moins goûté le tour de cochon des militants socialistes qui lui ont préféré Ségolène Royal. En visitant la grande mosquée de Saint-Denis, Bertrand Delanoë (PS) s'interroge : dans combien de temps sa Ville de Paris parviendra-t-elle a faire vivre en bonne entente les grandes religions ?

Illusions perdues

À regarder encore, parmi ces photos de l'année, les jeux d'ombres et de lumières entre Nassimah Dindar et René-Paul Victoria. Chacun essaie de masquer la présence de l'autre. De même, Gilbert Annette fait disparaître dans le "flouté" d'une pose les ambitions et les illusions perdues de Monique Orphée. On aura au moins une certitude à partir de ce panorama : Jean-Louis Debré n'est pas un "cave" et sait mener son monde à la baguette, surtout s'il s'agit d'une jeune ministre.
Les autres, tous les autres - maires, conseillers régionaux ou généraux, élus de base - veulent être sur les photos car ils croient que l'heure du destin va enfin sonner pour eux. Dns quelques mois, le choc du veto électoral risque d'être bien cruel pour certains...
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