Affichage électoral

Quand les candidats prennent la pose

  • Publié le 8 mars 2008 à 00:00

Les règles régissant l'affichage font partie des dispositions du code électoral. En revanche, les candidats sont libres d'adopter la pose qu'ils veulent, seuls ou avec leurs colistiers, d'arborer la tenue de leur choix et de se doter d'un slogan accrocheur. Tout est bon pour attirer les électeurs, y compris l'image véhiculée par les affiches électorales. Quant à la réaction du public appelé à voter, elle est parfois surprenante à en juger par les différents graffitis et caricatures observés sur certains panneaux

En période électorale, la mise en place de règles particulières s'est imposée comme une nécessité pour que tous les candidats puissent accéder, de façon relativement équitable, aux instruments permettant d'être entendus de l'ensemble des électeurs.

Des règles strictes

Pour les municipales et cantonales 2008, l'ensemble des moyens de communication et de propagande mis à disposition des prétendants aux sièges de maires et de conseillers généraux sont donc rigoureusement encadrés. Ainsi, tout affichage est interdit en dehors de panneaux officiels installés par les mairies dès l'ouverture de la campagne. Les emplacements étant désormais attribués par tirage au sort, les candidats n'ont plus besoin de se presser à la préfecture pour s'inscrire afin d'obtenir le panneau n° 1, réputé pour être le meilleur.

La bonne pose pour séduire les électeurs

En ce qui concerne la composition de l'affiche, tout est affaire de " communication ". Les spécialistes sont formels, l'aspect visuel compte de plus en plus dans une élection. Une " bonne tête ", assortie bien entendu à un programme qui tient la route et à quelques slogans bien choisis, et le tour est joué ou presque. Le cadre, bureau studieux ou paysage bucolique, a aussi son importance. L'intérêt croissant accordé à l'image conduit les candidats et leur service "com" respectif à beaucoup réfléchir avant de sélectionner "LA" photo idoine, celle qui ne laissera pas indifférent, sans non plus en mettre plein la vue. Il convient donc au photographe et à son sujet d'opérer un savant dosage entre simplicité, sérieux, naturel et allure moderne, sans pour autant verser dans l'exhibitionnisme provocateur, le glamour insolent, le sourire contrit ou la pose trop coincée. Pas toujours évident, si l'on considère certaines affiches actuellement placardées sur les panneaux électoraux. Entre la mise à quatre épingles d'une candidate, la risette carnassière d'une autre, le regard trop candide de tel postulant ou la mine d'enterrement de son voisin, les électeurs ont le choix !

Nouveau terrain d'expression artistique ?

Expression artistique, citoyenne ou simple acte de vandalisme, certains parmi l'électorat ne se gênent pas pour donner leur avis avant le rendez-vous de l'isoloir. Ainsi, dans les vingt-quatre communes de l'île, on observe parfois de curieux graffitis sur les affiches. S'il est des coups de crayon relativement tendres - une candidate de l'ouest verse de fausses larmes de crocodile -, il en existe aussi de plus assassins, comme ceux réservés à la gent masculine notamment. On peut donc voir actuellement des hommes politiques affublés d'oreilles de diable, de dents de lapin (quand ils ne sont pas purement et simplement édentés !). D'autres encore se voient doter de grossiers attributs sexuels. Les injures, des plus banales aux plus virulentes, sont également légion. Certains plaisantins y vont de leurs commentaires personnels, ajoutent leurs propres slogans, quand d'autres manifestent u contraire leur approbation.
Bref, on l'aura compris, la bataille électorale se dessine aussi sur les murs et panneaux, avec plus ou moins d'humour et de délicatesse selon les taggeurs. Reste à savoir si le traitement réservé aux affiches est le reflet des intentions de vote. Premiers éléments de réponse dimanche 9 mars 2008.
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