Photos sous-marines

Laurent Bèche champion de France

  • Publié le 11 septembre 2008 à 00:00

Le Réunionnais d'adoption Laurent Bèche vient de remporter, pour la deuxième fois de sa carrière, le titre de champion de France de photographie sous-marine. Pour assouvir sa passion, le chasseur d'images, également vice-champion du monde de la discipline en 2007, plonge dans les eaux du monde entier. Et c'est en mer Méditerranée, à La Ciotat, qu'il a raflé, dimanche 7 septembre 2008, le titre national. Portrait d'un vainqueur pas bêcheur.

Laurent Bèche vit à La Réunion avec son épouse et ses deux enfants depuis 1989. Professeur de technologie, passionné de plongée (il est d'ailleurs moniteur depuis 1985), il s'est initié à la photographie sous-marine en 1991 lors d'un stage à Saint-Gilles, organisé par le comité régional de la FFESSM. "Lorsque je suis venu m'installer à La Réunion, j'ai été tout de suite séduit par la beauté des fonds sous-marins. J'ai eu très vite envie de fixer sur la pellicule tous ces paysages fantastiques", confie-t-il. De stage de formation en entraînement personnel (dans sa piscine, dans le lagon et autour), recevant par ailleurs les conseils techniques de son ami Marc Debatty, alors vice-champion du monde, Laurent Bèche est devenu peu à peu un as de la photo sous-marine.

La compétition

Si la discipline qui n'est pas encore reconnue comme un sport de haut niveau, elle compte un grand nombre de virtuoses, notamment en France, en Espagne, en Italie et au Portugal, grands viviers de concurrents potentiels pour notre champion qui a commencé la compétition dès 1992 . "Comme les stages, la compétition permet de se perfectionner rapidement. C'est en étant confronté aux autres qu'on peut s'améliorer, poursuit le photographe. Dans un domaine qui en est à ses balbutiements, il est fondamental de montrer son travail et de le soumettre à une critique constructive. Nombreux sont les photographes pour qui l'échange n'existe pas, ils se privent d'une aide précieuse et tournent en rond" dit-il.
Vice-champion de France en 2001, il obtient la consécration avec le titre de champion de France 2005, puis le titre de vice-champion du monde en 2007. Avec un tel palmarès, on pourrait croire que la route du vainqueur est toute tracée et que les trophées vont tranquillement continuer à s'aligner. Fatale erreur. Selon Laurent, rien n'est jamais acquis dans cette discipline. Tout dépend des autres compétiteurs, du jury et du terrain de jeux dans lequel les photographes doivent faire leurs preuves. "J'ai quelquefois le sentiment d'avoir fait un très bon cliché, mais, au final, il n'est pas retenu par la sélection. Pour le dernier championnat de France, je pense que le fait que je n'étais pas familier des fonds méditerranéens a marqué la différence. J'ai amené un regard neuf" explique -t-il avec modestie.
À La Ciotat, 24 équipes se sont mesurées, dont trois issues de La Réunion. L'épreuve, sur deux jours, comporte deux manches de 3 heures. Les photographes doivent produire 74 images sur 6 thèmes imposés : une macro de poisson, un macro non poisson, deux paysages, une ambiance faune et mobile, une rime visuelle. Au final, l'équipe retient donc six clichés à présenter au jury. Chaque photographe est accompagné d'un assistant qui assure la logistique, la sécurité et sert de modèle sous l'eau. "D'habitude, c'est ma femme, Magali Capelli, qui joue ce rôle. Comme elle ne pouvait pas venir, c'est Nicolas Peretti qui l'a remplacée, pour la seconde fois. Je le connais depuis une dizaine d'années. Notre complicité sous l'eau est cruciale pour la compétition" note Laurent Bèche, "Le plus difficile est de parvenir à gérer son temps parce que passer trois heures dans l'eau, c'est à la fois très long et très court. D'où l'importance de bien connaître son binôme" ajoute-t-il.

Un art plutôt qu'un sport

Pour Laurent Bèche, la photographie sous-marine, même si elle n'a pas la notoriété de la photo terrestre, est avant tout un art et une vraie passion. Il s'entraîne au minimum une fois par semaine et fait aussi quelques sorties de nuit, pour le plaisir. En ce moment, comme beaucoup, il cherche à photographier des baleines. "Là, ce n'est plus vraiment de la photo artistique, c'est surtout l'aspect affectif, émotif qui domine". Quant à ses vacances, contrairement à ce que l'on pourrait penser, il ne les consacre pas exclusivement à la photo. "Je trouve ça dommage d'aller dans un pays et de plonger tous les jours. On ne découvre rien du reste, des paysages, de la culture. Et puis, même si ma femme m'assiste très régulièrement en compétition, ce n'est pas très agréable pour ma famille de me voir passer tout mon temps sous l'eau" commente-t-il. Pour l'heure, le pays qui a comblé toutes ses attentes et même plus, que ce soit sous le niveau de la mer ou au-dessus, c'est l'île des Célèbes en Indonésie.
Depuis 2006, pour pouvoir participer à son premier championnat du monde, Laurent Bèche travaille en numérique. "Aujourd'hui, toutes les compétitions y viennent. Je n'y vois que des avantages : c'est plus ludique, plus rapide et, sur un nombre équivalent de photos, on obtient de meilleurs résultats ". D'ailleurs, avant de s'atteler à la préparation des championnats du monde, qui auront lieu en mai 2009 en Corée du Sud, Laurent Bèche donne rendez-vous à tous les amateurs de photo sous-marine à la prochaine édition du trophée H2o, organisée par l'association Azot tout. L'événement, qui constitue la plus grande compétition de photo sous-marine de France, aura lieu à Saint Leu avec une cérémonie de clôture au parc du 20 décembre le samedi 1er novembre. Quatre catégories sont proposées : enfants dans le lagon avec un appareil jetable (nouveau), adultes avec un appareil jetable, adultes avec un compact numérique, adultes avec un reflex numérique.

* Inscriptions et renseignements pour le trophée H2o:centre de Plongée L'Excelsus
1 Impasse des plongeurs ZA Pointe des châteaux 97434 Saint-Leu Tel/Fax : 02 62 34 73 65

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