Casqués, gantés, protégés, vissés à leur planche, ils dévalent le bitume à la recherche de la vitesse pure. Ils sont adeptes du long skate, un sport extrême nécessitant une sécurisation maximum. Rencontre avec les descendeurs de l'impossible.
Au lever du soleil quelque part sur une route déserte des hauts du Sud Ouest. William et David se préparent. Ils enfilent des pantalons, des plastrons et des gants rembourrés. Ils se protègent les tibias, les bras, les épaules. Les lunettes de protection et le casque intégral sont posés en dernier. "Il faut être vigilant sur les protections, il n'est pas question de s'arracher la peau en glissant sur le sol pour le freinage" explique William. "Il vaut mieux passer un quart d'heure de plus à vérifier que toutes les protections ont été bien placées et que la planche n'a aucun défaut plutôt que de se blesser en faisant une mauvaise chute" ajoute David.De fait, les adeptes de ce sport extrême ne lésinent pas sur leur investissement en termes de matériel. Le coût de leur équipement, planche et protection, oscille aux alentours du millier d'euros. C'est peut-être l'une des raisons pour lequel ce sport pratiqué depuis une dizaine d'années à La Réunion, est encore confidentiel.
William et David ont fini de se préparer. Ils s'installent sur leur planche, bien plus large qu'un skate habituel, est la descente commence. Rapide. Vertigineuse. Presque affolante. Simple impression. "Nous maitrisons notre trajectoire de bout en bout" commente David. "Nous prenons des risques, mais ils sont toujours calculés. Il n'y a pas de place pour l'improvisation ou l'approximation " renchérit William.
À la question de savoir s'ils sont également soucieux de la sécurité des autres usagers de la route, le sport se pratique sur voie ouverte, les deux sportifs sont catégoriques. "C'est même ce qui prime" lâche William. Avant chaque descente, la procédure est toujours la même. Les descendeurs repèrent une route rarement fréquentée. Des voitures ouvreuses sont disposées à chaque bout de la voie afin d'avertir les descendeurs de l'arrivée éventuelle de véhicules. "À tour de rôle, nous prenons position tout au long du trajet avec des talkies walkies. Ce sont ces guetteurs qui donnent le feu vert pour la descente" explique David. Il précise qu'à ce jour aucun accident de la route mettant en cause un long skateur ne s'est produit.
Ou l'art et la manière de surfer sur la vague de la sécurité et de l'adrénaline.
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