La Possession

Bichiques la monté !

  • Publié le 21 octobre 2011 à 15:15

A la mi-journée ce vendredi 21 octobre 2011, des dizaines de pêcheurs se trouvaient dans la baie de la Possession. La raison de leur présence : une montée de bichiques assez exceptionnelle en cette période de l'année. Parés de palmes, masques et de tubas et avec leurs bouées de toutes couleurs, les pêcheurs se sont pressés d'installer leurs filets afin d'attraper les précieux petits alevins dont raffole la population.

Attendue habituellement à l'approche des fêtes de fin d'année, la montée de bichiques de ce vendredi 21 octobre aura été une bonne surprise pour les pêcheurs, qui se sont rués dans la mer pour espérer en attraper un maximum.

C'est à l'embouchure de la Rivière Saint-Denis que la première montée a eu lieu, puis à la Grande Chaloupe. Cette petite montée est due au quart de lune dans sa phase descendante, phase qui dure jusqu'à ce mardi 25 octobre. Ce n'est pas une pêche miraculeuse mais les badauds se sont vite attroupés pour regarder ce spectacle inhabituel. A la Possession, l'ambiance était à l'effervescence.

Entre revendeurs et pêcheurs, les tractations se font discrètement et rapidement. Les précieux alevins se négocient entre 30 et 35 euros le kilo. Si les bazardiers repartent avec des paniers remplis, les particuliers ont plus de mal à négocier et reprennent leur chemin bredouilles.

Véritable patrimoine culinaire de l'île, les bichiques sont considérés comme le caviar créole. Traditionnellement, les précieux alevins sont pêchés aux embouchures des rivières dans des canaux aménagés et soigneusement entretenus. Et pour cause, les "parents" des bichiques vivent et se reproduisent en rivière mais, au moment de la ponte, ils gagnent la mer où les ?ufs éclosent. Les alevins se mettent alors à remonter l'embouchure pour essayer d'arriver dans les rivières.

Les bichiques se mijotent traditionnellement en cari avec une bonne dose d'ail, de tomates, de safran, de thym, de piment, le tout accompagné du traditionnel riz blanc et de l'incontournable rougail mangues. De quoi faire saliver les fins gourmets avant la prochaine montée.

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