Habitant

La Confédération nationale du logement sonne l'état d'urgence

  • Publié le 20 août 2020 à 12:26
  • Actualisé le 20 août 2020 à 13:47

Pour la Confédération Nationale du Logement, le logement social à La Réunion est en "état d'alerte". Vétusté du parc ancien, recul des programmes d'accession sociale, manque de logements sociaux, dégringolade des programmations de construction sont autant de raisons qui incitent le collectif à décréter " l'état d'urgence ". Erick Fontaine, son représentant, a présenté le 16 août dernier une série de propositions afin de répondre à l'urgence de la situation.

- Une situation du logement dégradée -

"Le besoin en logement social ne cesse d’augmenter dans notre département" souligne Erick Fontaine qui rappelle quelques chiffres. La Réunion compte 28 000 demandeurs de logements. On recense 30 000 logements privés vacants. Plus de 10% de l’habitat du parc social est insalubre. Chaque année, La Réunion a besoin de construire 8 000 logements pour répondre à la demande et à la croissance démographique.

A côté de ces chiffres alarmants, le responsable de la CNL indique une dégradation très importante dans les logements anciens non rénovés. Il évoque notamment la construction de logements dans des délais très courts, qui deviennent très vite indignes.

Il constate par ailleurs une dégringolade des programmations de construction de logements, de l’ordre de -42% sur les 3 dernières années, et une diminution de 34% des livraisons de logement sociaux sur les 6 dernières années. " La Réunion a fait un bon en arrière de 10 ans ", s’emporte le représentant du collectif.

"La situation en termes de construction et de réhabilitation continue de se détériorer", regrette ainsi Erick Fontaine pour qui " le plan logement Outre-mer n’a rien apporté ".


- Priorité à la réhabilitation -

Pour la CNL, "l’urgence doit se porter sur la réhabilitation" des logements sociaux, compte tenu des risques sur la sécurité et la santé des habitants. Selon l’organisation, la demande de réhabilitation porterait sur 32 929 logements datant d’avant 1995.

Sur ce point, la CNL semble avoir été entendue puisque le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, a confirmé ce mardi 18 août que l’Etat se mobiliserait aux côtés des collectivités locales et des bailleurs sociaux en vue de financer les programmes de réhabilitation de logements. Une convention d’intention en ce sens a été signée entre le ministre, la Ville de Saint-Denis, le Département, et l’Armos.

La CNL plaide par ailleurs pour une mobilisation des logements vacants dans le parc privé. Elle propose notamment d’identifier ces logements et de comprendre l’origine de la vacance, d’informer les propriétaires sur les possibilités qui leurs sont offertes, sur les aides à l’amélioration ainsi que les mesures fiscales incitatives, et ce, afin de favoriser la remise sur le marché de ces logements.

La CNL demande également de revoir les conditions d’octroi des aides de l’ANAH pour les propriétaires occupants pour leur permettre d’améliorer les immeubles en copropriété ainsi que leurs logements.

Enfin, en ce qui concerne l’accession sociale à la propriété, Erick Fontaine souhaite un déblocage des dossiers en cours, soit 100 dossiers qui représentent plus de 10 millions d’euros d’investissements. Il demande la mise en place d’un comité de suivi, dans lequel la CNL siègerait, chargé de se pencher sur ces dossiers et d’apporter des solutions susceptibles de relancer les programmes

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