Dans l'industrie de la betterave sucrière

L'État met en une consultation publique un arrêté pour l'emploi de néonicotinoïdes

  • Publié le 29 décembre 2021 à 15:00
  • Actualisé le 29 décembre 2021 à 18:50

Ce lundi 27 décembre 2021, le gouvernement a décidé de lancer une consultation du public dans le but d'autoriser temporairement l'emploi de semences de betteraves sucrières traitées avec des produits phytopharmaceutiques. Ces pesticides "tueurs d'abeilles" aussi appelés néonicotinoïdes et interdits en Europe depuis 2018 pourraient être à nouveau utilisés par les planteur.euse.s de betteraves sucrières. (Photo d'illustration : AFP)

"Les betteraviers français ont été confrontés en 2020 à une crise majeure et inédite liée à la prolifération de pucerons propageant les virus de la jaunisse dans l’ensemble des régions productrices" explique le Ministère de l’agriculture dans un communiqué publié ce lundi 27 décembre. Cette crise majeure qui a frappé l’industrie sucrière hexagonale, "22.000 agriculteurs et 21 sucreries" précise le ministère, a créé le risque d’un "abandon massif" de cette filière. C’est une des raisons pour laquelle l’Etat ouvre ce dossier aux Français.es.

L’année 2021 devrait selon le ministère "s’approcher de la moyenne de ces cinq dernières années" mais demeure fragile économiquement. C’est donc un arrêté de 120 jours qui "au titre de la campagne 2022" autorise "l’emploi de semences de betteraves sucrières traitées avec un produit phytopharmaceutique contenant la substance active imidaclopride ou thiamethoxam". Ces deux substances sont connues pour être des néonicotinoides, des produits phytosanitaires "tueurs d’abeilles". Ces derniers sont d’ailleurs interdits en Europe depuis 2018.

- Des produits déjà réintroduits en 2020 -


Fin octobre 2020, le Sénat avait donné son feu vert au projet de loi permettant la réintroduction temporaire des néonicotinoïdes. Ce texte autorise les producteurs de betteraves à sucre, à utiliser des semences traitées avec des pesticides de la famille des néonicotinoïdes jusqu'en 2023. Seuls ces producteur.rice.s bénéficient de ces dérogations. Ce même projet de loi prévoit la création d'un conseil de surveillance "pour donner un avis sur les dérogations, ainsi que l'interdiction, sur des parcelles où ont été utilisés des néonicotinoïdes, d'implanter des cultures attirant les abeilles afin de ne pas les exposer" explique l'AFP. 

Lire aussi - Filière betterave: feu vert du Sénat au retour controversé des néonicotinoïdes

Lire aussi - Des néonicotinoïdes néfastes pour les abeilles à nouveau autorisés

- Des "incidents de phytoxicité" sur la récolte en cours -

Le conseil de surveillance composé "d’élus, de syndicats agricoles, de représentants de la filière, d’ONG" précise Le Monde, s'était réuni le 21 décembre et a donné un avis favorable à la réintroduction temporaire des néonicotinoïdes. Et pourtant, la récolte de l'année en cours a été touché par des "incidents de phitoxicité" à cause de l'utilisation d'herbicides non conformes. Des substances étaient "présentes par erreur dans les produits utilisés par de nombreux planteurs" souligne le média français.  

Ces incidents ont touché "1.139 exploitations sur l’ensemble des régions betteravières pour un total de près de 15.000 hectares" indique Le Monde, "soit plus de 1,2 million de tonnes de betteraves, détruites ou recyclées en carburant" ajoute le média. 

vl/www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com 

guest
1 Commentaires
Chloredecone
Chloredecone
2 ans

Le drame du chloredecone n'a pas été suffisant