Grève contre la décentralisation et la réforme des retraites

25 000 manifestants à Saint-Benoît

  • Publié le 27 mai 2003 à 00:00

À l'appel des syndicats de la fonction publique et du secteur privé 25 000 personnes (plus de 30 000 selon les organisateurs, 10 000 selon la police) ont manifesté dans les rues de Saint-Benoît (Est) ce mardi 27 mai 2003. En termes d'affluence, il s'agit de la plus grosse manifestation jamais organisée à La Réunion

Ainsi que c'est le cas depuis plusieurs semaines, les manifestants protestaient contre "le démantèlement du service public" et contre le projet gouvernemental de réforme de la retraite. Comme en métropole, les syndicats parlent maintenant d'organiser une grève générale "avec blocage total de l'île"
"On est pas fatigué, on est déterminé", "Raffarin démission" ont scandé mardi les milliers de manifestants. "Nos mots d'ordre sont les mêmes et ils le resteront jusqu'au bout : nous voulons que le gouvernement retire purement et simplement ses projets de réforme" notait Benoît Servan de la CGTR. Suivant le mot d'ordre nationale sa centrale syndicale comme toutes les autres organisations de l'intersyndicale (FO, FSU, SGEN-CFDT, UNSA) avait appelé à la grève et la manifestation dans le public et le privé. Au vue de la mobilisation de ce mardi, les organisateurs avaient de quoi avoir le sourire.

Femmes de gendarmes

Près de 25 000 personnes sont descendues dans la rue. Le gros des troupes était une nouvelle fois constitué par les personnels de l'Éducation nationale mais de très nombreux salariés des autres Administrations (Impôts, Équipement, Pénitentiaire, Justice, Police...) et du secteur privé étaient présents. À noter aussi la participation remarquée des épouses de gendarmes qui ont défilé sous une banderole proclamant "femmes de gendarmes solidaires" et derrière un panneau représentant une caricature du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin affublé de grandes oreilles à la Mickey et affirmant "on en a marre de se faire miquer".

La mobilisation continue

Au sein de la manifestation le ton était tout aussi déterminé. Raymond Mollard du SNES notait déclarait attendre le conseil des ministres de ce mercredi demain et l'arbitrage du Président de la République. "Si le chef de l'État entend la colère de la rue et tranche et faveur d'une remise à plat du problème avec un retour à la table des négociations alors nous reprendrons tous le travail. Si au contraire M. Chirac donne raison à son Premier ministre et qu'il approuve le dépôt de la loi devant le Parlement alors nous irons vers la grève générale et le blocage total" remarquait le dirigeant syndical.
La tête du défilé est arrivée devant la mairie vers 13 heures 30. Plusieurs orateurs prenaient ensuite la parole. Tous avaient la même position: "le gouvernement doit accepter de vraies négociations ou il prendra la responsabilité de déclencher la grève générale".
Les syndicats ont donc appelé à la poursuite de la mobilisation au moins jusqu'au conseil des ministres d'aujourd'hui et à une grève générale le mardi 3 juin au cas où...


Menace sur les examens

Par ailleurs, comme cela avait été le cas pour les BTS la semaine dernière, les épreuves du bac pro ont du être reportées lundi. Grève du personnel du rectorat oblige, les convocations des élèves et des jurys n'ont pas pu se faire dans les temps. C'est maintenant sur le bac général, les CAP, BEPC etc. que pèse la menace d'un report. "Lorsque nous l'avons rencontré la semaine dernière, le recteur nous dit que si le travail ne reprenait pas ce lundi 2 juin, il ne serait pas possible d'organiser ces examens" indiquait mardi un syndicaliste.
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