Impressions de visite à Pékin

Le vélo perd du terrain

  • Publié le 22 juillet 2006 à 00:00

Pékin, 12 millions d'habitants, 17 000 km2 de superficie et 50 000 nouvelles voitures immatriculées tous les mois. Le vélo, autrefois moyen de transport symbole de la Chine populaire a de moins en moins droit de cité dans la capitale de l'empire du Milieu en plein essor économique

Le ton est donné dès que l'on se pose sur l'aéroport de Pékin: ici tout est grand, gigantesque même. Des dizaines d'avions sont au départ ou à l'arrivée sur les multiples pistes. L'alignement des portes d'embarquement file sous le regard. "Nous avons plusieurs bâtiments, infrastructures et routes qui sont les plus grands du monde. C'est normal, il y a beaucoup de Chinois. Nous sommes 1 milliard 300 millions" expliquera un peu plus tard Wang, l'interprète - guide.
Elle ne peut cacher un sourire lorsqu'elle apprend que la population de La Réunion totalise un peu plus de 720 000 habitants "Vous n'êtes pas beaucoup" commente-t-elle. Pékin, capitale de la République populaire de Chine, s'étend sur une superficie égale à la Belgique et rassemble 12 millions de personnes.
Malgré l'heure matinale, les 2 fois 4 voies de l'autoroute menant de l'aéroport à Pékin sont déjà embouteillées. La capitale est desservie par 6 périphériques et aux heures de pointe, la circulation y est de moins en moins fluide. "Tous les mois 50 000 nouveaux véhicules sont immatriculés à Pékin" indique Wang.

Rares cyclistes

"Une petite voiture coûte environ 80 000 yuans (8 000 euros)" dite encore Wang. Le salaire moyen étant de 6 000 yuans (600 euros), l'achat d'une voiture reste un investissement important, mais de très nombreux Pékinois l'ont déjà réalisé. Et pas seulement pour des modèles de base. Dans une circulation anarchique où l'accident semble toujours sur le point de se produire et où, en dépit des feux de signalisations, la loi du plus gros est visiblement la plus forte, les "petites" voitures roulent roues contre roues (l'image est à peine exagérée) avec les vans et les 4X4. Les vélos, autrefois moyen de transport symbole de la Chine populaire, se font rares. Très rares même. Il y a 10 ans, chaque feu vert donnait le départ à des centaines de cyclistes. Maintenant, ils ne sont plus qu'une grosse dizaine à attendre le passage au feu vert. Et malgré des pistes cyclables clairement identifiées, les cyclistes doivent être extrêmement vigilants. Les automobilistes ne font que très peu cas des deux roues. Comme des piétons d'ailleurs.

Pollution ambiante

Du coup, traverser les larges avenues de la ville relève souvent du parcours à haut risque. Évidemment un tel afflux de véhicules et donc de gaz d'échappement ne pouvait rester sans conséquences pour l'environnement. Un halo gris flou flotte en permanence devant le ciel pékinois de ce début de printemps. Les timides rayons d'un soleil froid n'arrivent pas à percer cet écran de pollution. D'ailleurs, certains piétons, notamment les personnes âgées, portent des masques pour se protéger les voies respiratoires. Phénomène révélateur, même dans les parcs et les jardins pourtant nombreux à Pékin, aucun vol d'oiseau ne vient égayer le ciel. "Pendant la révolution, nous avons fait la chasse aux oiseaux qui venaient dévorer les cultures. Aujourd'hui nous ne le faisons plus. Les oiseaux sont retournés dans les campagnes, mais ils viennent plus en ville parce qu'il y a trop de bruit et de pollution" remarque Wang.

À l'assaut du ciel

Alors les buildings de 20, 30 ou 40 étages, sont les seuls à se lancer à l'assaut du ciel. Et ils sont nombreux à le faire. En périphérie ou dans l'immense centre-ville, impossible pour le regard de se porter au loin. En ville, la vue est arrêtée par les immenses tours neuves ou en construction qui jouxtent les grandes avenues. Design, elles abritent ou abriteront, des commerces, souvent de luxe, des bureaux et des appartements haut de gamme à 10 000 yuans (1 000 euros) le m2...
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