Inauguration de l'antenne 8 du chantier de basculement des eaux

Et l'eau fut !

  • Publié le 12 décembre 2006 à 00:00

Les vannes ont été symboliquement ouvertes lundi 11 décembre 2006 dans les hauts de Saint-Leu, inaugurant l'antenne 8 du chantier de basculement des eaux. À terme, 910 nouveaux hectares de surface agricole pourront être irrigués. Un grand soulagement pour la centaine d'agriculteurs concernée.

"C'est très important pour moi. Mon rendement va être facilement multiplié par deux", déclarait Jean Yves Silotia. C'est sur la parcelle de cet agriculteur des hauts de Saint-Leu qu'ont été ouvertes les vannes lundi 11 décembre, pour l'inauguration de l'antenne 8 du chantier de basculement des eaux. Jusqu'à présent, il devait transporter l'eau dans des citernes sur plusieurs kilomètres et embaucher des gens pour l'aider.
L'argent économisé servira à sa nouvelle activité de maraichage. Comme lui, une centaine d'agriculteurs vont bénéficier, à terme, de l'eau apportée par l'antenne 8 du basculement des eaux, sur une surface de 910 hectares. Elle provient de Mafate et Saint-Suzanne, mais ne suffit pas encore à envisager l'irrigation des 7 150 hectares prévus à la fin du chantier. Deux nouveaux captages sont déjà terminés, Fleur Jaune et Rivière du Mât dans Salazie, mais le creusement des canalisations est toujours en cours et devrait être livré en 2012.
Les antennes 0 et 4 sont finies et irriguent déjà les hauts de Saint-Gilles et Saint-Paul, tandis que les antennes 6 et 3 seront mises en service respectivement en 2007 et 2008 pour une fin de travaux envisagée en 2013.

Vocation agricole et domestique

Cet immense chantier qui, en tout, coutera 800 millions d'euros financés par le Conseil général, l'Etat et surtout l'Europe, vise à rééquilibrer la répartition de la ressource en eau en la basculant de l'est où elle est abondante, vers l'ouest où elle est rare.
80% de cette eau sera attribuée à la canne et l'agriculture et les 20% restant seront voués à alimenter les communes qui en manquent. Une aubaine pour Jean Luc Poudroux, qui qualifie cette ouvertuire de vannes de "grand jour". "Nous avons voulu régler les problèmes des agriculteurs mais aussi des habitants", a déclaré le maire de Saint-Leu. Mais le basculement ne fournit que de l'eau brute et afin de la rendre potable, de nouveaux investissements pour l'insallation d'une station d'épuration sont nécessaires. Les études sont terminées, manquent les fonds.

"500 hectares de zone irriguée perdus"

Et concernant la vocation de cette eau, les élus de l'opposition se disent "vigilants". Les fonds européens sont attribués à condition que les terres irriguées soient vouées à l'agriculture, or "en dix ans, nous avons perdu environ 500 hectares de zone irriguée à cause de l'habitat illégal. Le plus grave, c'est que les PLU (plan local d'urbanisme) devraient préserver le foncier agricole et ne le font pas", explique Jean-Jacques Vlody, élu PS au Conseil général et membre de la commission agriculture. Il pointe du doigt les projets de PLU de Saint-Leu et Saint-Paul qui empiètent sur le PIG (projet d'intérêt général), qui définit des zones agricoles inconstructibles. Pourtant, son respect est une condition sine qua non à l'obtention des fonds européens pour le chantier. Et "les élus socialistes se réservent le droit de saisir les institutions européennes", poursuit le conseiller général.
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