Après Gamède

La Réunion tente de se remettre

  • Publié le 28 février 2007 à 00:00

L'alerte rouge a été levée à 8 heures ce mercredi matin 27 février 2007 après le passage de Gamede au plus près de nos côtes la nuit précédente. Le bilan est lourd. Emportés par des ravines en crue, une femme est morte au Tampon et un jeune homme aux Avirons. Des terrasses de maisons ont été emportées sur le front de mer de Saint-Paul. La houle a creusé sous le cimetière marin faisant s'affaisser des tombes. La plage de Roches Noires n'existe plus. Par ailleurs Le ministre de l'outremer, François Baroin, s'est rendu sur le site du pont détruit de la rivière Saint-Etienne dans la matinée. Le coût des travaux s'élèverait à 30 millions d'euros.

Le cylcone Gamède s'est enfin éloigné de La Réunion et l'heure est au bilan. Au Tampon, le corps de la jeune femme disparu a a été retrouvée. Mardi, elle avait tenté de traverser une ravine en crue au volant de son véhicule. Aux Avirons, le corps du jeune homme porté disparu depuis dimanche, a été retrouvé dans la ravine qu'il a voulu traverser à pied.
Par ailleurs, dans la nuit de mardi à mercredi, des pans entiers de terrasses pourtant situées à plusieurs dizaines de mètres de la mer, ont été emportés par les flots. Les habitations elles- Traumatisés par l'arrivée d'une vague de boue dans leur maison en pleine nuit, certains riverains déménagent à la hâte et avouent qu'ils ne reviendront pas.
Par ailleurs, fleuron du front de mer saint-paulois, une partie des canons veillant sur la baie ont été emportés par les flots déchaînés. Dans le même accès de fureur, Gamède a aussi complètement avalé la plage saint-gilloise de Roches noires. La houle cyclonique a également creusé sous le cimetière marin de Saint-Paul, où est enterré le célèbre pirate la Buse. Sa tombe n'a pas été touchée, mais une demie douzaine de sépultures se sont affaissées.

Désolation

En fait, La Réunion s'est réveillée sur un paysage de désolation ce mercredi 27 février. Arbres pliés, câbles électriques au sol, radiers en crue... Au final, les dégâts matériels restent localisés mais très pénalisants pour l'économie malgré le retour du beau temps. Sur le pont restant de la rivière Saint-Etienne, des convois de matériel EDF (trois fourgons) ont pu passer dans la journée pour la réalimentation en électricité des communes du sud. Dans la soirée, 12 000 foyers étaient toujours sans électricité et les communes du Tampon, de Saint-Pierre et de Saint-Joseph connaissent des problèmes d'alimentation en eau. Les captages de Delbon, de la source Casala, du Bras de la Plaine, du Pont du Diable et des Hirondelles doivent être réparés rapidement pour permettre l'écoulement de la ressource.
Le ministre de l'Outre-Mer, François Baroin, arrivé mardi en milieu de journée, s'est rendu sur le site des vestiges du pont de la Rivière Saint-Etienne afin "d'exprimer la solidarité nationale". Le coût des travaux autour du pont devrait finalement s'élever à 30 millions d'euros et le chantier pourrait durer entre un an et demi et deux ans. Des expertises sont en cours pour déterminer s'il est possible d'utiliser le second pont de la Rivière Saint-Etienne qui a tenu le choc. Le ministre a annoncé le déblocage d'un fonds de solidarité, a proclamé l'état de calamité agricole et déclaré qu'il n'y aurait pas de pénurie dans l'île.
Un pont aérien entre le Nord et le Sud a été mis en place dans la nuit de mercredi à jeudi pour approvisionner la région Sud en denrées et produits alimentaires

Un arrêté pour bloquer les prix

Mais l'approvisionnement en essence pose toujours problème. Dans la nuit de mercredi à jeudi, un poids lourd chargé de carburant devrait passer sur le pont de la Rivière Saint-Etienne pour alimenter le sud de l'île. À Saint-Pierre, de nombreuses stations sont en rupture de stock. Du côté des habitants, c'est la galère. Ils sont nombreux à ne pouvoir se rendre sur leur lieu de travail malgré la réouverture de la liaison nord/sud par la route des plaines et celle de l'est.
Les approvisionnements en matière de base (carburants, eau minérale, alimentation humaine et animale) et les liaisons économiques sont donc de nouveau possible par ces itinéraires.
A noter que la route du littoral restera encore fermée au moins jusqu'à dimanchei. La route de la montagne et donc le seul itinéraire pour rallier le Nord à l'Ouest.
Pour éviter les abus en terme de prix des denrées alimentaires, le préfet a décidé que "les prix des produits alimentaires seront bloqués, à compter de ce jour midi, au niveau des prix pratiqués le 24 février à midi. Cette mesure s'appliquera jusqu'au 7 mars à midi."
Les services de la préfecture demandent également de ne pas se ruer sur les achats et "de tenir compte des efforts effectués par tous pour réalimenter le département au plus vite. "
Dans les exploitations, les maraîchers ont perdu plus de la moitié de leur production et les cultures de plein champ sont détruites à 100 %. Les éleveurs s'inquiètent toujours des coupures d'eau et d'électricité mais aussi du retour de la chaleur qui favorise le stress des animaux et le développement des maladies. Dans la journée de mercredi, ils ont quand même pu faire circuler des camions d'aliment pour bétail et approvisionner certaines exploitations.
A noter que toutes les écoles primaires et la maternelles restent fermées ce jeudi. Sauf en cas de réparations à effecuer, les cours reprennnent dans les collèges, lycées et les centres de formation. A Saint-Denis l'unversité rouvre ses portes mais reste fermée à Saint-Denis et au Tampon.
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