Piton de la Fournaise

Le Dolomieu s'effondre encore

  • Publié le 12 avril 2007 à 00:00

Le Dolomieu s'est encore effondré dans l'après-midi de jeudi 12 avril 2007 provoquant un énorme panache de fumée noire au-dessus du cratère (Photo: Observatoire volcanologique de la Plaine des Cafres - jeudi 12 avril - 15 heures 05). Par ailleurs, après un arrêt de 8 heures et des apparitions régulières toutes les 3 heures, le trémor éruptif du Piton de la Fournaise est à nouveau stable. Deux coulées fluides ont été constatées, l'une à Saint-Philippe et l'autre à Sainte-Rose.

Même si elle n'est plus aussi spectaculaire que la semaine dernière, l'éruption du Piton de la Fournaise se poursuit ce jeudi 12 avril. Deux coulées continuent de déverser de la lave jusqu'à l'océan, une du côté de Saint-Philippe, l'autre de Sainte-Rose, et aucune menace n'est envisagée près des habitations. Le trémor est continu et une sismicité au sommet reste enregistrée.
"Cette situation ne nous surprend pas, on la savait possible. Il s'agit de la reprise de la même éruption que celle de la semaine dernière. La quantité de magma diminue, ça a dû se boucher à un moment puis ça a repris", explique Philippe Kowalski, directeur technique de l'observatoire volcanologique.

Des semaines, voire des mois d'effondrement

Concernant le Dolomieu, le scientifique souligne "pour que l'effondrement soit possible, il fallait que les parois soient verticales. Le problème maintenant, c'est que ces parois ne sont pas stables. Les effondrements peuvent durer encore plusieurs semaines voire plusieurs mois". De fait, à 15 heures 5 ce vendredi, le Dolomieu s'est encore une fois lourdement affaissé. Le phénomène a provoqué un énorme nuage de fumée noire au-dessus du cratère. À noter qu'une activité profonde, sous le sommet, reste enregistrée par l'observatoire du volcan.

50 millions de m3

Lorsque le Dolomieu s'est effondré la semaine dernière, environ 50 millions de m3 de roches se sont déplacés et la configuration du cratère est totalement modifiée. Aujourd'hui, les réajustements se font.
Mais pour l'instant, les volcanologues ont du mal à évaluer le phénomène d'effondrement, et encore moins ses conséquences. Seule certitude : son ampleur. " Ce qui s'est passé est énorme et difficile à estimer puisque nous pouvons difficilement nous rendre sur le terrain en raison de l'instabilité des bords", explique Philippe Kowalski. Le dernier effondrement comparable avait eu lieu en 1936.

Un retour à la normale

À noter que, bien sûr, l'accès au Dolomieu est strictement interdit au public. Par ailleurs, les conditions météorologiques de la zone restent mauvaises avec des précipitations importantes et fréquentes. Malgré tout, les indicateurs de qualité de l'air et de présence de particules indiquent un retour à la normale. Les quatre stations (Saint-Philippe, Sainte-Rose, Bois-Blanc et le Tremblet) installées par l'ORA en vue d'analyser l'acidité des pluies observent également une amélioration de la situation. Enfin, selon les dernières analyses, l'eau est potable au Tremblet.
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