Paul Vergès met en garde l'État

L'arrêt du tram train menace La Réunion

  • Publié le 24 novembre 2009 à 16:30

Donner un coup d'arrêt au projet de construction du tram-train aura des"conséquences dramatiques" pour La Réunion, ont affirmé Paul Vergès, président du conseil régional, et Pierre Vergès, vice-président de la Région, dans la conférence de presse qu'ils ont tenue ce mardi 24 novembre 2009. Ils commentaient ainsi la déclaration de Marie-Luce Penchard, ministre de l'outremer, annonçant que l'État n'accorderait pas de financement supplémentaire pour la construction de cet équipement. Paul Vergès a souligné que si cette prise de position de l'État se confirmait, le projet serait définitivement enterré. Ce qui est une menace grave pour La Réunion, a noté, en substance, Paul Vergès.

Cette "mise à mort" aura des conséquences graves sur le mode de déplacement, sur l'aménagement du territoire et sur le secteur du BTP déjà à bout de souffle, a estimé Paul Vergès. Pour le président de la Région, "l'État a jusqu'à vendredi pour revenir sur son refus d'accorder la dotation ferroviaire annuelle au tram-train. Sinon il sera responsable de la suite des événements".

Ce samedi, le groupement des banques partenaires du projet se réunira à Paris pour analyser les capacités de financement et de remboursement de la Région. "Sans une rallonge budgétaire du gouvernement, il y a 90% de risques que les banques refusent les prêts. Le projet serait alors définitivement enterré" n'hésite pas à souligner un responsable de la SR21, principale initiatrice, sous mandat de la région, du dossier tram-train.

Une mise à mort que confirme Paul Vergès : "Si l'Etat ne change pas d'avis, le projet du tram-train ne pourra plus être sauvé sous cette forme".

La Région a demandé 80 millions d'euros par an à l'Etat, à compter de 2014, date prévue pour la mise en circulation du tram-train. Une somme que Paul Vergès se dit prêt à revoir. "Nous souhaitons un accord sur le principe. L'État peut réaliser sa propre estimation des besoins par la suite". Le président de la Région demande d'ailleurs qu'un inspecteur général soit désigné afin de se soumettre à son expertise approfondie dont il "respecterait les conclusions, même si elles devaient être défavorables au projet".

Cette révision à la baisse du montant de la dotation ferroviaire semble être la seule solution au problème car une révision du tracé apparaît inenvisageable. "Impossible" répond Paul Vergès. "De nombreux tronçons ont obtenu des subventions européennes. Nous ne saurions pas quoi enlever" continue-t-il.

Marie-Luce Penchard, ministre de l'Outre-mer, en visite sur l'île déclarait ce lundi "la demande de la Région est venue trop tardivement. L'État ne peut pas s'engager sur de tels financements en quelques semaines de réflexion". Une déclaration que Paul Vergès ne comprend pas. Le 5 octobre dernier, Dominique Bussereau, Secrétaire d'État aux Transport, soutenait le projet sur Antenne Réunion "L'État sera partenaire, nous sommes exactement dans l'esprit du Grenelle de l'environnement. On peut par exemple réfléchir à une dotation ferroviaire comme pour les régions de France qui ont des espaces régionaux. Pourquoi ne pas la proposer à notre Parlement?".

À court terme, les plus touchés par un arrêt du projet seraient les ouvriers du BTP. "Nous allons droit vers l'enfer" confie l'un d'entre eux. Nombreux sont les ouvriers qui arrivent en fin d'indemnités en décembre 2009. "C'est un grand drame pour eux", reconnaît le président de la Région, sans solution.

Selon Paul Vergès cette polémique entre au c?ur de la campagne des régionales.

En 1990, l'île de la Réunion dénombrait 600.000 habitants pour 136.000 voitures et 5200 km de voiries. En 2008 : l'île compte 800.000 habitants pour 409.000 voitures et 5800 km de voiries.

D'après les estimations, en 2025, l'île hébergera 1 million d'habitants pour 800.000 voitures et 6380 km de voiries.

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