C'est fait. Le PS et le PCR ont officialisé ce dimanche 6 février 2011 leur alliance dans le cadre des élections cantonales des 20 et 27 mars prochain. Elie Hoarau, secrétaire général du PCR, et Gilbert Annette, secrétaire fédéral du PS, ont signé le protocole d'accord encadrant cette alliance. Il prévoit notamment un désistement républicain au second tour en faveur du candidat PS ou PCR qui aurait obtenu le plus de voix au 1er tour. Et ce, afin de "sanctionner la politique gouvernementale" et pour "faire barrage aux candidats de l'UMP ou soutenus par l'UMP".
Depuis plusieurs semaines déjà, le PS et le PCR ne cachaient pas leur volonté de s'allier lors des élections cantonales de mars prochain, notamment au second tour. Cette volonté s'est concrétisée ce dimanche par la signature d'un protocole d'accord.Pour justifier cette alliance, le PS et le PCR partent d'un constat : "la situation à La Réunion est particulièrement préoccupante et la politique menée par le gouvernement actuel va aggraver cette situation sur le plan économique, social et environnemental", explique Elie Hoarau. Même son de cloche du côté de Gilbert Annette : "nous devons prendre la mesure de la gravité de la situation sur l'île. Nous avons une véritable responsabilité face à cette situation", déclare t-il. Le représentant du PCR abonde dans ce sens et affirme "c'est la raison pour laquelle nous avons décidé pour les élections cantonales qui viennent de nous mettre d'accords sur le déroulement de la campagne et la nécessité d'agir ensemble".
Concrètement, chaque parti présentera son candidat aux élections cantonales lors du 1er tour. "Chaque candidat devra suivre un code de bonne conduite au 1er tour. Notre but n'est pas de nous entre-déchirer. Notre véritable adversaire est le candidat de l'UMP ou soutenu par l'UMP", précise Gilbert Annette. L'accord ne jouera vraiment qu'au second tour. Le candidat des "forces de progrès" qui aura obtenu le plus de voix au premier tour aura le soutien du PS et du PCR grâce au mécanisme du "désistement républicain". Cet accord prévoit également un désistement républicain si "le candidat concerné fait partie de l'Alliance et s'il est soutenu par le PCR".
Cet accord poursuit un double objectif. D'une part, "sanctionner la politique gouvernementale en lui envoyant un signal fort". D'autre part, "faire barrage aux candidats de l'UMP ou soutenus par l'UMP", et ce "afin d'avoir une majorité renforcée des forces de progrès au conseil général". Les divisions nées lors des élections régionales de mars 2010 sont-elles oubliées ? "Le fait de s'allier aujourd'hui est une forme de mea culpa", confie un proche du PCR. "Le but n'est pas de voir qui a eu tord et qui a eu raison en 2010. Le but est d'avancer ensemble", ajoute Maurice Gironcel.
Quid de la droite sociale, alliée du PS et du PCR dans la majorité actuelle depuis 2008 ? "On verra", lance Gilbert Annette. "Ces discussions s'inscriront dans une nouvelle phase à l'issue des élections", ajoute t-il. Ces discussions devraient dépendre de l'ampleur de la majorité acquise par les "forces de progrès".
A l'heure actuelle, la droite sociale est un allié inévitable pour le PS et le PCR pour garder la majorité au Palais de la Source. La donne pourrait changer après le 27 mars, si la gauche remporte la majorité. La droite sociale ne serait alors qu'un "allié d'appoint" et la reconduction de Nassimah Dindar à la tête de la collectivité ne serait pas nécessaire. A moins que les "forces de progrès" ne décident de renouveler leur confiance en elle pour la récompenser de sa fidélité depuis 2008. Toutes les hypothèse sont possibles", confirme un proche du parti socialiste.
Mounice Najafaly pour
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