Grève à EDF et aux centrales thermiques

La situation pourrait devenir "incontrôlable"

  • Publié le 2 mars 2011 à 09:00

Alors que les salariés d'EDF et des centrales thermiques de Bois Rouge et du Gol ont décidé de poursuivre leur grève, Patrick Hoarau, responsable de la CGTR EDF, ne cachait pas ce mardi 1er mars 2011 que la situation pourrait devenir "incontrôlable dans les jours qui viennent". Une assemblée générale des salariés est prévue en fin de semaine pour décider des actions à mettre en ?uvre. De fait, un ultimatum est lancé à la direction d'EDF et aux ministères compétents pour ouvrir les discussions sur la question des salaires.

Patrick Hoarau ne digère par la volte face de la direction d'EDF. Dimanche 27 février, le directeur régional de l'entreprise ouvrait la porte aux discussions en annonçant "une remise à plat complète" de la Pers 684. Ce document fixe le statut des salariés des DOM, leur rémunération, les possibilités de mutation et d'évolution de carrière. "C'était une opportunité qu'il fallait saisir. On s'est engouffré dedans", raconte Patrick Hoarau.

Dès le lendemain, lundi 28 février, la CGTR EDF appelle à "l'apaisement" et à la reprise du travail des salariés. Mais le soir même, le responsable syndical apprend que la direction nationale d'EDF refuse de discuter des revendications salariales dans le cadre des discussions sur la Pers 684. "On veut bien discuter sur les autres sujets mais la question des salaires est notre principale revendication", lance Patrice Atchicanon, délégué syndical CGTR.

Colère du syndicat qui décide alors de ne pas lever son préavis de grève. Aucune nouvelle action n'est prévue jusqu'à la fin de la semaine où une assemblée générale est prévue. "Ils veulent une guerre, ils vont l'avoir", promet Patrick Hoarau qui annonce que des actions du même type que la semaine dernière auront lieu, à savoir des blocages d'agences, des blocages d'usines ou encore des opérations escargot. La situation pourrait même empirer, confie le responsable syndical. Et pour cause, "les salariés ont le sentiment que la direction n'est pas honnête.

La situation pourrait devenir incontrôlable", explique t-il. "Je ne sais pas si on mesure la gravité de la situation. On est à un point de non retour", ajoute t-il en concédant que cette semaine est un ultimatum envoyé à la direction d'EDF et aux autorités.

Les grévistes demandent toujours l'alignement de leur salaire sur celui des fonctionnaires, soit une prime de vie chère de 53%. "Il ne s'agit pas d'une augmentation de salaire mais de l'application d'un texte", affirme Patrice Atchicanon en faisant référence à l'article 14 paragraphe 6 du statut national "indemnité spéciale Dom". Pour les syndicalistes de la CGTR, leur revendication est "légitime", documents d'archives à l'appui. "On ne comprend pas la volonté d'EDF et de la Séchilienne Sidec d'aller devant le Conseil d'Etat. Ont-ils connaissance de tous ces documents ?", s'interroge Patrick Hoarau.

Autre point de revendication que soulève le représentant de la CGTR, "la fin de la discrimination entre salariés locaux et salariés venant de Métropole". En effet, les syndicalistes notent que les statuts accordent "un certain nombre d'avantages" aux salariés venant en mission sur l'île pour 4 ans. "Entre salariés locaux et ceux venant de Métropole , il y a parfois 50 à 70% de différence sur la rémunération", s'indigne Patrice Atchicanon. La CGTR souhaite "la suppression pure et simple" de ces avantages.

Mounice Najafaly pour
guest
0 Commentaires