Centres d'hébergement et d'accueil d'urgence

Des places encore insuffisantes pour les sans abris

  • Publié le 10 août 2011 à 07:00

Le mardi 2 août 2011, les professionnels de l'urgence sociale étaient en grève en métropole pour réclamer plus de moyens pour loger les sans-abris. Ils dénonçaient notamment les restrictions budgétaires de l'Etat en matière d'accueil d'urgence. Cette mobilisation n'a pas touché La Réunion. Et pour cause, sur l'île, "les crédits alloués à l'hébergement d'urgence sont passés de 842 000 euros en 2010 à 915 000 euros en 2011", affirme Serge Tardy responsable du pôle prévention et lutte contre l'exclusion à la DRJSCS (direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale). Pour autant, ces hébergements ne sont que temporaires et ne sont pas réservés aux sans-abris. Il subsiste, de fait, entre 400 et 500 personnes qui vivent dans la rue à La Réunion.

Sur l'ensemble du département, selon les chiffres donnés par la DRJSCS, on comptabilise 368 personnes sans domicile fixe. Parmi elles, il y a 319 hommes et 49 femmes. Ces personnes ont en moyenne 42 ans et sont majoritairement situés à Saint-Denis, Saint-Pierre et Saint-Paul. Si en métropole, les professionnels de l'urgence sociale protestent contre les restrictions financières de l'Etat pour aider cette population, sur l'île, "on s'en est plutôt bien sorti", indique Serge Tardy. Il souligne "nous sommes passés de 842 000 euros en 2010 à 915 000 euros en 2011 pour le financement de l'hébergement d'urgence".

Cependant, ce type d'hébergement ne concerne pas uniquement les sans abris. Il accueille un large public : femmes battues, mères isolées, personnes en rupture familiale, personnes en attente d'un logement et tous types de publics en grande difficulté. Sur l'île, il existe trois CHAU (centres d'hébergements et d'accueil d'urgence) : un à Saint-Pierre, le deuxième à Saint-Denis et le dernier à Bras-Panon, ouvert en avril 2010. Ces deux derniers centres sont gérés par l'association La Halte-Père Etienne Grienenberger.

A Saint-Denis, la résidence Les Jonquilles est ouverte depuis 2001. "On fonctionne 24h/24, toute l'année", signale Raymond Lauret, responsable de la structure. 99% des personnes qui entrent dans le centre d'urgence passent d'abord par le 115. "Nous sommes en étroite collaboration avec ce dispositif. Les gens sont orientés vers nous en fonction de l'urgence de leur situation et aussi de nos disponibilités. Nous avons 40 lits, et chaque jour, on est en relation directe avec le 115 pour indiquer le nombre de places disponibles que nous avons", ajoute Raymond Lauret.

"Notre objectif premier, est de prendre en charge la personne et de la mettre en sécurité", explique-t-il, soulignant qu'il accueille notamment "beaucoup de femmes victimes de violence". Le foyer donne la possibilité à chacun d'avoir sa propre chambre, d'avoir des vêtements propres et prendre trois repas par jour. Une équipe sociale est également sur place afin d'accompagner les personnes en difficulté. Mais les soins médicaux ne sont pas proposés.

"Une fois mis à l'abri du danger, nous essayons de trouver des solutions pour les gens que l'on accueille. Nous sommes un centre d'hébergement d'urgence, ce qui signifie que nous ne pouvons pas garder les personnes trop longtemps. Il faut ainsi prévoir une nouvelle orientation pour nos résidents", signale Raymond Lauret.

Le centre d'hébergement d'urgence accueille ainsi des sans abris de "temps en temps". Leur entrée requiert cependant "le respect de certaines règles de vie et d'hygiène, qu'ils n'ont plus forcément après avoir passé plusieurs années dans la rue. On refuse aussi l'entrée de toute personne alcoolisée", précise le responsable de la résidence Les Jonquilles et directeur général de La Halte-Père Etienne Grienenberger.

Henri-Paul fait partie de ces sans abris qui sont habitués à séjourner dans le centre d'hébergement dionysien. "Je suis à la rue depuis 1990. A cette époque, je sortais de prison. Depuis, je parcours un peu l'île, je suis souvent à Saint-Paul et à Saint-Denis. Ça fait plusieurs fois déjà que j'atterris aux Jonquilles, je connais bien l'endroit. Le personnel est gentil, personne ne me rejette ici, on essaie de m'aider", raconte Henri-Paul. "C'est rassurant, j'ai à manger, des vêtements propres, un toit sur ma tête. Mais quand je pars, j'ai du mal à m'en sortir parce que je ne sais pas où aller. J'ai besoin de boire pour oublier ma situation, pour pouvoir dormir dans la rue, pour me réchauffer. Donc, je fais souvent des rechutes dans l'alcoolisme", avoue-t-il. Fin août, il entamera une nouvelle cure à l'hôpital. Mais orienter les sans abris vers d'autres structures s'avère une tâche difficile pour le CHAU.

Raymond Lauret explique : "les SDF ne sont pas acceptés partout en raison de leur statut. On a souvent peur qu'ils créent des problèmes car ils ont longtemps vécu en marge de la société. C'est aussi compliqué parce qu'il n'y a pas vraiment d'endroits qui leur sont réservés. Il existe bien des accueils de jour, mais ce n'est pas suffisant. Il y a un manque cruel au niveau des abris de nuit, et des centres d'hébergement et de réinsertion sociale à longue terme pour les sans abris".

Concernant l'hébergement d'urgence à La Réunion, Raymond Lauret estime : "on n'est pas les mieux lotis puisqu'il y a un manque de structure. Mais jusqu'à maintenant, c'est vrai qu'on ne diminue pas nos budgets. Sur le département, l'Etat a contribué au développement des structures, il va falloir continuer sur cette lancée". Pour aider les sans abris, il indique par ailleurs que "la clé de voûte, c'est l'accompagnement social". "Ce n'est pas en quelques jours, voire en quelques mois, qu'on va pouvoir aider une personne qui a vécu des années dans la rue à se resocialiser et à oublier ses problèmes. Si on lui propose un logement sans accompagnement, on va droit dans le mur. On a besoin de temps et de moyens pour que ces personnes se sentent mieux", conclut le président de l'association La Halte Père Etienne Grienenberger.

Par ailleurs, pour venir en aide aux sans domicile fixe, l'Etat participera au financement de plusieurs projets. "Nous allons soutenir le projet des deux abris de nuit de Saint-Denis prévus pour 2012. Nous allons aussi mettre en place un dispositif LHSS (lits-halte-soins-santé) d'une capacité de 20 places à Saint-Benoît pour la fin 2011. Ce dispositif est réservé aux personnes sans résidence stable et leur propose des soins médicaux sur une durée de quelques mois. Des maisons-relais devraient également voir le jour au cours de l'année 2012 au Chaudron, à Sainte-Rose et à Saint-Pierre, proposant non pas un hébergement, mais un véritable logement aux personnes désocialisées", signale Serge Tardy.

Samia Omarjee pour
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2 Commentaires
Assani03
Assani03
6 ans

Bonjour bientôt je viendrai au île de la réunion. Mais le problème j'ai pas un appartement. Si c'est possible d'avoir au moins une adresse pour mes courrier .si c'es bien service sans domicile fixe

gwenael payet
gwenael payet
9 ans

Ce que j'en pense ? Alors jai 18 ans je suis a la rue avec ma copine depuis un mois elle est enceinte de 1mois et 2 semaine jai fait la demande davoir un logement ou une aide la je suis sur le parking de la mairie de saint joseph jai fait des demande par dessu des demande mais on est encore dans la rue mais wow quoi cest sa aider les sans abris ? Quand je vai faire des demande et tt on me dit on va vous rappeller mais super quoi sa fait deja 2 mois impe plus que je suis a la rue et 1 mois avec ma copine enceinte cest sa les organisation qui aide en toit cas saint jo NAN ! VOILA JE VAI ECRIRE SUR CE SITE MAIS EN VAIN RIEN VA BOUGER ENCORE !!!! ALORS JE VAI LAISSER MON NUMERO SI CE CENTRE LA IL BOUGE CAR D'ECRIRE DE BELLE PHRASE ET DE JOLIE PROMESSE CEST BIEN BEAU .. ALORS SI CETTE ORGANISATION AIDE VRAIMENT APPELLER MOI AU 0693422218 JE NE PEUT PAS APPELLER JE PEUT PAS METTRE DE CREDIT DANS MON TELEPHONE . meme si je suis peut etre mechant en parlant jai juste besoin daide pour ma copine et moi et mon future bébé cest tout ce que je demande ..