Conseil général - Commission de l'Outre-Mer

Le logement social ultramarin, un vrai défi à relever

  • Publié le 14 septembre 2011 à 07:00

Le logement outre-mer était l'objet d'une table ronde ce mardi 13 septembre 2011 au Palais de la Source. Au cours de la journée, les membres de la Commission outre-mer ont réfléchi aux moyens de répondre à la demande de logement social. Ils ont aussi évoqué l'enjeu du développement durable, ainsi que les politiques d'habitat en focalisant sur le vivre ensemble et la solidarité intergénérationnelle.

Le logement social dans les départements ultramarins est un défi à la fois quantitatif, qualitatif, économique et géographique. Les mêmes caractéristiques douloureuses sont retrouvées à La Réunion, en Guyane, en Martinique, en Guadeloupe et à Mayotte. Nassimah Dindar, présidente du Conseil général de La Réunion et présidente de la Commission outre-mer évoque "une situation de crise généralisée" en soulignant qu'il y a une "insuffisance de logements dans tous les départements d'outre-mer".

Concernant plus particulièrement La Réunion, 10% de la population est concernée par l'habitat précaire et insalubre. 27 000 ménages sont toujours en attente d'un logement social et seulement 15% des demandes de logement dans le parc social sont satisfaites. La situation est d'autant plus criante que la population dispose de faibles ressources, 50% de la population vivant sous le seuil de pauvreté. De ce fait, 80% de la population réunionnaise est éligible au logement social.

Au cours de la matinée, des éléments de blocage à la construction de nouveaux logements ont été mis en avant, comme la faiblesse des outils de financement, la rareté du foncier sur les départements, ou la difficulté de construction en raison du relief. Les difficultés d'adaptation des normes dans la construction ont aussi été évoquées.

Pour remédier à cela, un plan de rattrapage volontariste pluriannuel est prévu par la commission outre-mer. "Nous souhaitons le renforcement et l'adaptation des financements à nos départements par la LBU (ligne budgétaire unique). Nous demandons aussi un alignement rapide des allocations à Mayotte et nous voulons que le logement social soit éligible au fonds européen", explique Nassimah Dindar.

En présence d'architectes et de professionnels de la construction, la commission a aussi discuté d'autres critères concernant le logement, notamment la prise en compte du développement durable et des moyens écologiques dans les constructions. Pour mieux saisir les caractéristiques écologiques, "un groupe de travail inter-Dom sera créé en collaboration avec les CAUE et les ADIL des départements d'outre-mer", a indiqué Nassimah Dindar.

L'après-midi a été consacrée à l'enjeu du vivre ensemble dans les politiques d'habitat. La présidente de la commission outre-mer estime : "Il faut prendre en compte les locataires et les associer à la politique de l'habitat. Nous devons privilégier la mixité sociale et résidentielle afin de faciliter le vivre ensemble de la population". Les différents conseils généraux souhaitent ainsi se mobiliser en faveur des publics en exclusion et les aider à accéder aux logements.

Une synthèse de cette table ronde sera remise à Claudy Lebreton, président de l'ADF (assemblée départementale de France), qui sera chargé de la faire circuler aux différents ministres et aux candidats à la présidence.

Samia Omarjee pour
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